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12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 10:24

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 10:32

 

Ah il fallait les mériter ces adieux ! Un incident sur le RER m’a propulsé dans une course folle pour arriver à temps au Palais Garnier. Une petite dose d’émotions fortes avant celles qui allaient venir.

 

C’est donc hier, jeudi 10 octobre (le jour de mes 25 ans en plus, quel beau cadeau !), qu’Agnès Letestu faisait ses adieux au public parisien sur un ballet qu’elle a su marquer de son empreinte au fil des ans : la Dame aux Camélias.

Inutile de faire un compte rendu de la représentation. Ces spectacles ont toujours une saveur particulière. Ils sont traversés par une émotion spéciale. On cherche alors, les regards, les petits gestes entre les danseurs. Et hier nous y avons eu droit avec un partenariat au sommet entre Agnès Letestu et Stéphane Bullion. Les deux étoiles étaient en osmose totale. Tout n’était que sourires et gestes tendres aux deux premiers actes, passion déchirante au troisième. Stéphane Bullion était d’ailleurs particulièrement inspiré ce soir. À lui aussi la grande Agnès va beaucoup manquer. Avec qui va-t-il bien pouvoir danser ? Nous avons pris les paris à la fin de la représentation !

 

Tous les autres interprètes seraient à citer avec en tête Eve Grinsztajn, une des danseuses phares de cette série. Elle a réussi à se glisser avec autant de succès dans les rôles de Manon qu’Olympia et a illuminé la scène de soir en soir. Hier soir c’était dans la robe violette de Manon qu’on la retrouvait pour une dernière danse bouleversante.

À noter la très grande fraicheur de Léonore Baulac, délicieusement frivole en Olympia. On ne peut que souhaiter la revoir plus souvent titulaire sur d’autres ballets.

 

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                               photo: blogapetitpas.fr

 

Mais place à la Reine de la soirée. Le sentiment général qui transparaissait chez les balletomanes hier était clairement la nostalgie. Agnès Letestu est de ces danseuses que l’on imaginait ne jamais voir partir. Elle a toujours été là (pour les plus jeunes bien sûr). Pour ceux qui ont commencé à aller au ballet ces quinze dernières années elle a été la référence en matière de ce que devait être une étoile. La grande Agnès avec sa classe légendaire, sa technique impeccable mais jamais ostentatoire, ses interprétations respirant l’intelligence. On a tous un souvenir marquant d’Agnès Letestu. De tous ces rôles, elle a réussi à sortir quelque chose d’intéressant. Même quand elle n’avait pas le physique ou personnalité pour, elle s’imposait avec grâce et élégance. C’était de plus une ballerine qui parlait très bien de son métier. Il était toujours passionnant de l’écouter (et la voir) en interview.

 

Pour ouvrir la boîte à souvenirs, la première fois que j’ai vu la belle Agnès sur scène était la toute première fois que j’ai vu un ballet à l’Opéra de Paris : Giselle. J’étais toute petite et en garde finalement assez peu de souvenirs mais elle était restée depuis mon étoile de référence.

 

Depuis j’ai eu la chance de beaucoup la voir danser dans des rôles très où elle n’a jamais déçu. Je garderai je pense longtemps cette dernière image d’une Marguerite agonisant se dirigeant vers un carré de lumière les bras tendu vers le public avant de s’écrouler.

 

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                                      photo : dansomanie

Hier soir le public était venu nombreux pour lui aussi lui faire ses adieux. C’est toute simple dans robe blanche et sous une pluie de paillettes que l’étoile c’est présentée sur le devant de la scène. Visiblement intimidée elle a vite fait revenir son partenaire et le corps de ballet. Les mots qui qualifieraient le mieux ce moment sont simplicité et classe. Elle est allée se poster sur les avant-scènes pour se rapprocher encore du public a fait venir sur scène quelques personnalités notamment Ghislaine Thesmar avec qui elle a beaucoup travaillé au cours de sa carrière (petit rappel de Tout près des étoiles !). Le beau moment d’émotion fût évidemment la venue sur le plateau de son partenaire de toujours José Martinez, (LE grand couple de la danse d’il y a quelques années) venu lui apporter un bouquet de fleurs blanches. Bouquet qu’elle a par la suite posé au bord de la scène en « offrande » à son public. Un acte à l’image de la danseuse.

 

Avec le départ d’Agnès Letestu c’est toute une page qui se tourne. Une nouvelle aire commence et on a pour l’instant un peu de mal à voir de quoi elle sera faite. Je ne vais pas vous saper le moral en vous disant qu’en l’espace d’un an et demi nous allons aussi perdre Nicolas LeRiche, Isabelle Ciaravola, Aurélie Dupont (et aussi Christophe Duquenne)…

Et dans 10, 20 ans quand nous seront un gang de balletomanes avertis, on pourra bassiner les petits jeunes en leur disant que quand on avait leur âge on a eu la chance de pouvoir voir tous ces grands danseurs sur scène !

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4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 08:54

J’ai toujours joué de malchance avec la Dame aux Camélias d’Isabelle Ciaravola. Report de date, blessure… je l’ai toujours manquée. Autant dire qu’il était hors de question de je la loupe une nouvelle fois pour sa dernière série parisienne dans le rôle de Marguerite.

 

L’étoile est à l’heure actuelle la grande spécialiste des ballets néo-classiques narratifs de la compagnie. J’avais déjà été fortement touchée par ses interprétations dans Onéguine ou l’histoire de Manon. Seule la Dame me manquait.

 

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À la fin de la représentation, on est en droit de se demander qui pourra bien prendre sa succession. Elle est à ce jour la seule à apporter une telle vérité et une telle justesse à ces grands personnages. Sa Marguerite est en tout point formidable. Inutile de parler une nouvelle fois de son physique idéal pour ce genre de rôle, de ses très beaux  pieds et de ses jambes interminables. Par contre on peut tout de même mentionner ses bras extrêmement gracieux qui apportent une vraie douceur à son personnage.

Sa Marguerite n’est pas une grande dame comme celle d’Agnès Letestu ou d’autres. C’est une demi-mondaine qui s’amuse dans son style de vie et se joue de ses nombreux prétendants. Elle va se retrouver véritablement transformée et transportée par son amour pour Armand. L’évolution de ses sentiments est très claire dans le grand pas de deux du premier acte où elle passe de la femme gentiment amusée à la jeune fille séduite pour qui plus rien n’est impossible.

 

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Elle forme un très beau couple avec Karl Paquette qui m’a pas mal surprise. Je n’avais pas du tout accroché à son Armand lors de la dernière reprise mais tout a changé ici. Il était assez juste et émouvant. Il est de plus un partenaire toujours très attentif et c’est peu de dire que les périlleux pas de deux de Neumeier décollaient totalement avec une impressionnante fluidité. Ils forment un couple très harmonieux que soit dans leur danse ou leur interprétation. 

Le pas de deux de la campagne au deuxième était dans ce sens particulièrement touchant par la simplicité qu’il dégageait. On était là face à deux jeunes gens amoureux et insouciants. Le passage apportait un peu de poésie et une respiration bien nécessaire avant la terrible scène de la confrontation entre Marguerite et M. Duval père. Ce passage est certainement l’un de mes favoris quelle que soit la distribution mais ce soir il a pris une nouvelle dimension. Le regard froid d’Andreï Klem d’un côté les supplications d’Isabelle Ciaravola de l’autre… Cette dernière apparaissait d’ailleurs comme une toute petite chose à côté du massif danseur ce qui donnait à l’échange une impression générale bien différente de la distribution avec Agnès Letestu.

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Karl Paquette a su par la suite montrer un désespoir poignant dans sa variation de la lettre. Une belle attitude qu’il gardera tout au long de l’acte 3 avec notamment un black pas de deux de très haute volé qui fût d’ailleurs très applaudi.

L’acte 3 fût l’un des plus beaux qu’il m’ait été donné de voir sur ce ballet. La lente agonie de Marguerite qui a pu paraître un peu longuette certains soirs passait ici en un éclair en vous nouant la gorge. Cette histoire est quand même horriblement triste !! Les interprètes en on bien fait comprendre tous les enjeux pour chacun des personnages ce soir.

 

Un petit mot tout de même sur les seconds rôles qui étaient très efficaces. Nolwenn Daniel était une Prudence bien plus vive que lors de la première est s’accordait très bien avec Christophe Duquenne assez formidable de drôlerie en Gaston Rieux. Voilà un autre danseur qui manquera beaucoup la saison prochaine (ou celle d’après ? je m’y perds avec tous ces départs).

 

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J’ai eu au premier acte un peu peur pour la Manon de Myriam Ould-Braham que je ne trouvais pas du tout convaincante. L’étoile n’a pas assez exagéré le trait lors de la représentation ce qui est assez embêtant car Manon et Des Grieux sont des personnages de théâtre caricaturaux à ce moment du ballet.

Fort heureusement la danseuse a connu une belle évolution tout au long de la représentation. Elle a assez bien tenu tête à Isabelle Ciaravola dans la confrontation avec Marguerite avant de devenir franchement bouleversante au dernier acte. Sa variation était empreinte d’une telle tristesse qu’elle m’a beaucoup touchée. Et ce court passage où elle se retrouve habillée en Marguerite était très beau par l’implication des deux ballerines.

Enfin la dernière apparition de Manon et Des Grieux dans la chambre de la Dame aux Camélias fût pour moi l’un des moments les plus émouvants de la soirée. Il m’a rappelé la toute première que j’ai vu ce passage (avec Marguerite-Clairemarie Osta, Des Grieux-Christophe Duquenne et Manon-Isabelle Ciaravola).

 

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Effet de dernière, les applaudissements furent nourris lors des saluts avec de nombreux rappels et même une standing ovation du parterre.

On sentait les deux interprètes principaux très émus ce qui me fût confirmé par Karl Paquette à la sortie des artistes, « Il faut profiter au maximum des derniers moments ensemble ».

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 13:58

Les affaires reprennent !

La semaine dernière la danse a fait son retour au Palais Garnier avec une nouvelle reprise de la Dame aux Camélias. Une série toute particulière puisqu’elle sera marquée par les adieux à la scène de la grande Agnès Letestu le 10 octobre.

 

La Dame aux Camélias est le ballet que j’ai certainement le plus vu à l’Opéra de Paris. J’en suis à ma troisième reprise. J’ai vu passer mal de Marguerite et Armand et avoue avoir rarement été déçue. Oui je l’avoue, l’œuvre de John Neumeier est l’un de mes ballets préféré. Je ne le trouve ni trop long, ni mal construit. J’aime l’histoire, les personnages, les pas de deux. Si les scènes de corps de ballet sont parfois un peu répétitives tout s’efface grâce à l’investissement des danseurs.

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Lors de ma découverte de la Dame, Agnès Letestu dansait avec Hervé Moreau. Malheureusement ce dernier c’était blessé le soir de la première obligeant Stéphane Bullion à faire une prise de rôle anticipée (il devait danser avec Isabelle Ciaravola en fin de série pour une seule et unique représentation). J’avais assisté à la toute première du couple Letestu/Bullion et il faut bien dire que malgré quelques problèmes de calage bien compréhensibles, on sentait déjà l’alchimie naitre entre les deux danseurs. Leur représentation était touchante et émouvante.

 

Deux ans plus tard, avec un vrai travail de préparation, ils avaient mis le feu à la scène avec des pas de deux hyper maîtrisés et une interprétation très fine. Ils avaient été de loin le meilleur couple de la série.

  Et cette année alors ? Alors qu’ils partagent leurs derniers moments sur scène et que la belle Agnès passe ses derniers jours d’étoile face à son public que dire de cette première représentation ? Et bien qu’elle comblait toutes nos attentes !  

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 Le couple phare est toujours aussi convaincant et on ne peut qu’admirer la maîtrise avec laquelle ils passent (et surtout interprètent) des pas de deux clairement pensés pour des petites danseuses. Mais la grande Agnès traverse tout le ballet avec la classe et la grâce qu’on lui connait. Pas étonnant que tous les regards se portent sur elle, que tous les hommes soient à ses pieds. Comment pourrait-il en être autrement ? Contrairement aux précédentes reprises, elle ne m’a pas semblée trop aristocratique. Elle avait trouvé le ton juste.

 

Stéphane Bullion de son côté trouve avec Armand l’un de ses meilleurs. Il sait s’y montrer touchant et passionné. Le personnage colle bien à sa personnalité et j’ai toujours imaginé une interprétation très proche de la sienne en lisant le livre de Dumas.

 

Pour les autres interprètes, première oblige, il reste quelques ajustements à faire. Le corps de ballet était souvent brouillon ce qui ne rend pas leurs scène (déjà longues) particulièrement dynamiques).

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Les seconds rôles étaient un peu en retrait à l’image de Nolwenn Daniel et Nicolas Paul très convaincant au premier acte en Prudence et Gaston Rieux mais étonnamment éteints au second qui est pourtant leur grand moment de bravoure. Le tout manquait un peu de piquant et de trivialité.

 

Le couple Manon/Des Grieux était en revanche impeccable avec une Eve Grinsztajn vénéneuse à souhait dans les deux premiers actes et émouvante au troisième. Elle était déjà ma Manon favorite lors de la dernière reprise et on ne peut que regretter qu’elle n’ait pas eu sa chance sur le rôle titre ou elle aurait pu être très intéressante. Christophe Duquenne, comme à son habitude, a brillé en Des Grieux même si le rôle n’est pas hyper valorisant.

 

On saluera également le retour de Myriam Ould-Braham sur scène après une longue absence. C’est un vrai plaisir de retrouver l’étoile en forme même si on ne peut que regretter de la voir cantonnée à un rôle de sujet (à la limite première danseuse) et faire du corps de ballet sur la moitié de la soirée. Elle est de plus un peu trop princesse pour Olympia. Manon devrait mieux lui convenir.

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Au final, une représentation enthousiasmante qui malgré ses quelques défauts ouvre en beauté la saison 2013/2014.

 

J’avais arrêté l’an dernier de donner mon programme des prochaines semaines car je ne le tenais jamais mais ma bonne résolution de la rentrée et de reprendre ce blog en main alors…

 

Prochainement sur danse-opera : un retour sur la représentation Ciaravola/ Paquette sur 29 septembre avant un nouveau week end 100% danse début octobre avec la représentation Pujol/Ganio le samedi puis les Danses Partagées du CND le dimanche.

 

A noter : n’ayant pas accès à mon appareil photo (et n’ayant plus internet à la maison) je ne peux pas mettre de photos des saluts pour l’instant mais m’y emploierai dès que tout sera réglé !

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 20:46

Avec beaucoup de retard et maintenant que tout le monde parle de la soirée Béjart/Nijinski/Robbins/Cherkaoui je vais de mon côté revenir sur la 3e symphonie de Gustav Malher.

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Lors de son entrée au répertoire de l’Opéra de Paris il y a 3 ans, ce ballet avait été mon gros coup de cœur de la saison. J’avais bien regretté mes places de galeries qui ne permettaient pas d’apprécier l’œuvre comme elle le méritait.

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Cette année je me suis donc assise à l'endroit des regrettées places debout à 5€ devenues des places assises pas trop chères avec une bonne visibilité.

A le revoir, le ballet fait toujours forte impression même si j’ai eu plus de mal à « entrer dedans » que la première fois. La partie de l’éveil ma semblée un peu longuette malgré le grand talent des interprètes. Mathieu Ganio déploie ses belles lignes sur l’immense scène de Bastille et on est tout de suite séduit par son homme, assez mélancolique qui reste un personnage cohérent d’un bout à l’autre du ballet.

Le tableau de la guerre est toujours aussi impressionnant avec un Alessio Carbone, habité et à la danse puissante. Cette partie passe à toute allure.

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On passe ensuite à l’été avec la charmante Charline Giezendanner qui domine le tableau par sa fraîcheur et son engagement.

Vient l’automne, mélancolique et magnifique, dominé par les femmes. Laura Hecquet tout d’abord, superbe dans le corps de ballet qui n’en est pas un tant il laisse à chaque danseur l’espace pour s’exprimer. Eve Grinzstajn ensuite, magnétique dans le Posthorn. Elle semblait raconter une vraie histoire, c’était très beau et émouvant.

Puis arrive la Nuit. Moment à part, déconnecté du reste de l’œuvre (créé en dehors du ballet également). On abandonne la musique de Mahler pour le silence (ou plutôt les insupportables toux du public) et on admire la femme très bien interprétée par Nolwenn Daniel. La première danseuse m’a réellement impressionnée par la profondeur et l’émotion qu’elle a mis dans son personnage. Elle était très bien accompagnée par Mathieu Ganio et Vincent Chaillet.

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La nuit se lève et apparait l’ange. Laetitia Pujol a beaucoup de qualités et met de la personnalité dans ce personnage sympathique. Difficile toutefois de passer avec Clairemarie Osta et Isabelle Ciaravola (et les couples qu’elles formaient avec Nicolas LeRiche et Hervé Moreau). Il manquait un petit quelque chose à sa variation ainsi qu’un peu de complicité avec Mathieu Ganio dans le pas de deux pour vraiment nous emporter.

La 3e symphonie de Mahler reste tout de même un grand ballet, une très belle œuvre qu’il est encore temps de découvrir pour ses dernières représentations.

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 10:47

Retour au Palais Garnier après un petit mois d’absence pour le gala du Tricentenaire de l’Ecole de Danse de l’Opéra de Paris.

Après le si triste gala Noureev le mois dernier on pouvait craindre le pire. Et on était mauvaise langue ! L’AROP avait mis les petits plats dans les grands avec tapis rouge sur le parvis du Palais Garnier, fleurs dans les escaliers et la salle et tenue de soirée de rigueur. C’est donc amusée que toute la clique des blogueurs/twitteurs s'est retrouvée dans leurs plus beaux habits à admirer tous ces gens de bonne compagnie.

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Mais, même si ce n’était pas le cas d’une partie du public, j’étais avant tout là pour la danse. Et justement qu’a-t-on vu lors de cette soirée si spéciale ? Et bien, une belle évocation de la danse dans son ensemble. Si les pièces présentées étaient inégales, elles représentaient un joli voyage à travers l’histoire de ce style classique français qui a tendance à se perdre au fil des ans (un seul grand classique l’an prochain à l’ONP, j’ai toujours du mal à m’en remettre !)

Le programme démarre avec d’Ors et Déjà, une création de Béatrice Massin et Nicolas Paul. Le rideau s’ouvre sur une image assez émouvante d’un Louis XIV évoluant dans le silence puis laissant sa place à un large corps de ballet masculin. Belle évocation des tous des débuts de la danse classique et des danses de cour entrecoupées de passages plus contemporains. Un mélange des genres qui surprend et demande un petit temps d’adaptation mais qui finit par marquer et laisser un souvenir fort.

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On continue notre parcours dans l’histoire avec La Nuit de Walpurgis, ballet extrait du 5e acte de Faust et remonté par Claude Bessy, figure incontournable de l’Ecole de Danse. Cette petite curiosité composée pour un corps de ballet exclusivement féminin cette fois est très agréable à suivre. La pièce laisse une large place aux solistes pour s’exprimer et toutes les jeunes ont brillées que ce soit en solo ou dans les parties corps de ballet particulièrement dynamiques.

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La première partie se concluait avec une pièce de Pierre Lacotte pour danseurs et étoiles du corps de ballet de l’ONP. Le ballet faisait très « fait pour les galas » avec quatre couples de corps de ballet et un couple de solistes. On y voyait un parfait hommage à la danse classique et au style français. Pourtant j’ai eu du mal à m’y passionner. Je n’ai pas envie de dire que c’était « trop classique », ce serait un comble ! Mais peut-être était-ce trop déjà vu et pas assez original. On sentait de plus un petit manque de répétition au niveau des quatre couples en bordeaux, pas toujours très synchronisés. Le couple central formé par Mathieu Ganio et Ludmila Pagliero était en revanche très au point et a été chaleureusement applaudit.

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On passe ensuite sur le long entre acte, son champagne et ses petits fours (si difficiles d’accès) pour arriver à la deuxième partie et le ballet de Jean-Guillaume Bart Péchés de Jeunesse. Effet du champagne qui endort ? Je me suis assez ennuyée. La chorégraphie mettait pourtant très en valeurs les jeunes danseurs qui ont su lui donner un vrai souffle. On pouvait déplorer un petit manque de rythme et trop de longueurs.

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La série de ballets se terminait ensuite par Aunis, une pièce plus contemporaine de Jacques Garnier pour trois danseurs accompagnés de deux accordéonistes. Vue pour la première fois lors d’une soirée jeunes danseurs, Aunis et un ballet que j’ai adoré redécouvrir. Il s’en dégage une grande énergie et surtout beaucoup de vie. C’est court, bien construit et formidablement porté par Simon Valastro, Mickaël Lafon et Axel Ibot. Un très bon moment qui clôturait la soirée sur une bouffée d’air frai.

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Enfin la soirée n’était pas totalement finie !

Comme vraie conclusion nous avons eu droit au toujours si impressionnant et émouvant Défilé du Ballet de l’Opéra de Paris.

Je dois dire que je l’ai trouvé beaucoup plus fort présenté en fin de soirée qu’en début. Cela a un sens lors de l’ouverture de saison. On commence par cela pour retrouver le corps de ballet. Mais pour ce type d’événement c’est une belle conclusion d’une bonne soirée.

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                                                                Eleonora Abbagnato

Après cette démonstration de danse il était émouvant de revoir tout l’Opéra, aussi bien les petits rats que le corps de ballet, se présenter fièrement ainsi.

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                                                    Isabelle Ciaravola

Il s’agissait du tout premier défilé d’Eleonora Abbagnato avec son diadème d’étoile. La belle italienne a été particulièrement applaudie tout comme Myriam Ould-Braham qui la suivait. La jeune étoile a elle aussi reçue l’ovation qu’elle méritait ainsi qu'Isabelle Ciaravola dont c’était pour le coup le dernier Défilé (quelle tristesse…). La palme de la classe revient toujours à la Reine Agnès. Aura-t-elle, elle, droit à son propre Défilé pour ses adieux ? Si ce n’est pas le cas c’était donc la dernière fois qu’elle fermait la marche des femmes.

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                                                                           Agnès Letestu

Puis c’était au tour des garçons, sans Josua Hoffalt mais avec de nouveau Mathias Heymann qu’il était plaisant de voir si heureux.

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                                                                          Mathias Heymann

Pour fermer la marche, Nicolas LeRiche, dont on profite chaque fois des apparitions sur scène même furtives.

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                                                                         Nicolas LeRiche

Un Défilé qui a tout de même réveillé le public (bien aidé par les balletomanes qui se sont improvisés chauffeurs de salle) qui a demandé 3 rappels lumières allumées.

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      Benjamin Pech, Aurélie Dupont, Nicolas LeRiche, Agnès Letestu, Mathieu Ganio, Laétitia Pujol

En conclusion une très belle soirée rendant vraiment hommage à l’Ecole de Danse et laissant une vraie impression de fête.

 

Prochain rendez-vous en cours de semaine prochaine avec un retour sur la 3e symphonie de Malher. A mon très grand regret je n’ai pas vu la 1ère distribution mais espère que les deux autres réserveront de bonnes surprises. 

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 11:16

C’est la rumeur qui courrait depuis une petite semaine et la voilà enfin confirmée : Eleonora Abbagnato a été nommée danseuse étoile à l’issue d’une représentation de Carmen, mercredi 27 mars 2013.

 

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J’ai envie de dire… enfin !!

Je ne ferai pas partie des âmes grincheuses déplorant qu’on ne voyait pas assez la première danseuse et se demandant ce qu’elle avait bien pu faire pour mériter ce titre.

Il faut tout de même rappeler qu’il y a une petite dizaine d’année Eleonora Abbagnato était LA danseuse incontournable de l’Opéra de Paris. L’étoile en puissance dont tout le monde attendait la nomination. Elle a été de tous les grands classiques (Kitri, Odette/Odile, Cendrillon, Clara…), a été l’une des danseuses fétiches de Roland Petit (Maire, Esmeralda, Albertine, Carmen, le jeune homme et la mort…) mais aussi de chorégraphes neo classiques comme John Neumeier. Elle s’est également illustrée dans des œuvres de Pina Bausch, Mats Ek ou Preljocaj. Une artiste complète et surtout une forte personnalité qui ne laisse pas indifférent. Extrêmement charismatique elle se donne à fond dans chacun de ses rôles et emporte facilement l’adhésion du public.

 

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                                                                 photo: dansomanie

 

Mais malgré ce talent et cette omniprésence dans les distributions, la nomination n’est jamais venue. Que s’est-il passé à cette époque ? Mystère !

Quoi qu’il en soit on voyait de moins en moins la première qui certainement lassée d’attendre cette nomination ne venant jamais a pris coup sur coup deux congés sabbatiques pour aller danser en Italie, son pays natal. Un pays où elle est d’ailleurs bien plus populaire qu’en France de par ses photos, ses apparitions à la télévision et son mariage avec un footballeur.

 

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Depuis son retour de congé maternité on l’a assez peu vue sur le devant de la scène ce qui était une vraie perte. La rumeur de sa nomination apparaissait donc comme assez surprenante. Pourquoi maintenant ? Pourquoi si tard ? Pourquoi n’a-t-elle pas été plus distribuée ces derniers temps ?

Mais au fond tant pis. Eleonora Abbagnato méritait sa nomination il y a dix ans, elle la mérite encore aujourd’hui. Ce n’est qu’une injustice réparée. Gageons que cette nomination sera l’occasion de la revoir sur le devant de la scène et la saison très neo classique de l’an prochain devrait lui offrir de belles occasions.

 

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                                                                photo: Blog à petits pas

Vous l’aurez compris, cette nomination m’enchante ! oui c’est tard et oui d’autres le mériterai aussi. Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de la direction pour choisir de la nommer maintenant mais je ne vais pas m’en plaindre. La jeune femme a de plus été nommée sur le ballet fétiche de son maître Roland Petit, on ne pouvait pas faire plus bel hommage !

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 15:46

Ce fût compliqué mais j’ai finalement trouvé une place pour assister à la soirée Roland Petit donnée actuellement au Palais Garnier.

Un programme composé des ballets du chorégraphe décédé en 2011 est toujours un moment sympathique même si cette année l’Opéra de Paris ne s’est pas trop foulé en reprenant quasi à l’identique la soirée donnée il y a deux ans avec presque les mêmes distributions. Seule Carmen a été ajoutée aux dépens du Jeune homme et la Mort.

La soirée s’ouvre avec le Rendez-vous. Je dois avouer que j’aime beaucoup ce ballet. J’aime cette ambiance de vieux Paris, les décors en noir et blanc, le mystère, la musique de Kosma… Après c’est vrai, cela ne danse pas beaucoup. On est plus ici face à du théâtre dansé. Cela n’empêche pas de passer un bon moment. Les interprètes ne sont pas étrangers à la réussite de la pièce. Hugo Vigliotti vole la vedette à tous ses camarades dans le rôle du virevoltant bossu à la fois drôle, émouvant. Nicolas LeRiche de son côté semble rajeunir de jour en jour à l’approche de sa retraite. Il est le parfait jeune homme avec une interprétation très juste. La technique suit toujours et il forme un duo du tonnerre avec Hugo Vigliotti. Michael Denard, lui retraité depuis longtemps, impressionne dans le rôle du Destin. En quelques pas, un regard, il impose une ambiance inquiétante.

Puis arrive Isabelle Ciaravola qui n’a pas volé son rôle de plus belle fille du monde. Elle est fascinante en jeune femme séductrice et mystérieuse.  Elle ne fait qu’une bouchée du pauvre jeune homme alternant les regards de braise et glaciaux. Son pas de deux avec Nicolas LeRiche est très intense avec sa conclusion qui scotche !

 

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Changement d’ambiance ensuite avec Le Loup. La pièce souffre je pense un peu de se retrouver entre le Rendez-vous et Carmen. Ici fini le Paris en noir et blanc. On se retrouve sur la place d’un village avec des costumes aux couleurs vives, les villageois, des bohémiens et évidemment ce loup, bête de foire victime des hommes. J’avais gardé un très bon souvenir de ce ballet et je dois avouer avoir été un peu déçue de cette reprise. Benjamin Pech n’avait pas vraiment le tranchant que l’on demande au personnage. Il était presque trop humain et surtout manquait un peu de dynamisme. Laetitia Pujol de son côté compense avec un jeu très lisible et une émotion vraiment présente mais malheureusement pas toujours partagée avec son partenaire.

Plus que le pas de deux central, la fin m’a semblée assez interminable.

 

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Après l’entre acte, on passe à Carmen, ballet que l’on a presque l’impression d’avoir déjà vu mainte fois même quand ce n’est pas le cas ! Les variations sont tous les ans choisies plusieurs fois par les danseurs lors du concours de promotion, le DVD a été vu et revu…

Il faut dire que c’est un ballet efficace. Court, bien construit, sans temps morts avec une musique archie connue. On passe un bon moment.

Hier c’était à Ludmila Pagliero de s’emparer du rôle de Carmen. Je dois dire que j’ai beaucoup aimé la jeune étoile. Elle était très vive et précise avec une technique d’enfer. Le seul reproche à lui faire serait un petit manque de sensualité dans la variation de la chambre. En dehors de cela, elle se donne vraiment à fond et son affrontement final avec Don José était très fort.

Elle avait en face d’elle un beau Don José avec Stéphane Bullion. L’étoile a interprété un personnage tel que je me l'imaginais en lisant la nouvelle de Mérimée. Sa variation était très belle avec un regard intense (qui a d’ailleurs gardé tout au long du ballet). On peut en revanche regretter un manque d’alchimie entre les deux danseurs, excellents séparément et moins convaincants en couple.

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Au final une soirée très agréable dont je regrette bien de ne pouvoir assister qu’à une seule représentation. J’aurai été très curieuse de découvrir d’autres distributions (surtout Nicolas LeRiche en Don José !).

On se retrouve maintenant début avril pour le Tricentenaire de l’Ecole de danse !

 

 

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 22:47

Il y avait du monde, beaucoup de monde hier soir au Palais Garnier pour le Gala Hommage à Rudolph Noureev. Rarement on avait vu autant de monde chercher des places à l’extérieur. La salle était pleine à craquer y compris les stalles dont même les places sans visibilités ont trouvées preneurs. Du haut des 4e loges l’ambiance était donc assez chaude mais pas dans le sens positif du terme ! Les gens cherchaient à se replacer, se posaient devant d’autres gens, qui les faisaient bruyamment connaitre leur mécontentement, recevant en échange divers noms d’oiseaux !

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                                             Myriam Ould-Braham et Christophe Duquenne

 

Au premier rang du balcon, les futurs directeurs de l’Opéra et de la danse, Stéphane Lissner et Benjamin Millepied n’avaient pas ce problème !  Ils ont donc pu pleinement profiter du spectacle et contempler l’héritage de Noureev sur la compagnie. On se demande bien ce qu’ils ont dû en penser…

Deux heures de spectacle avec des extraits vus et revus. En-soi ce n’est pas gênant si l’envie et le brio sont là. Malheureusement la soirée en manquait grandement. En interview, Brigitte Lefèvre elle-même ne semblait pas y croire et elle avait raison. On avait du mal à voir l’hommage. La soirée a semblée triste, terne et surtout manquant de vie et de panache. C’était joli, sage mais rien de plus... à quelques exceptions près!

La première partie était clairement la plus faible. Seuls Eve Grinsztajn et Vincent Chaillet ont réellement réveillé la salle avec un Fandango du tonnerre ouvrant le pas de deux de Don Quichotte. Les deux premiers danseurs étaient extrêmement investit et convainquant, un vrai plaisir à voir.

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                                                   Emilie Cozette et Hervé Moreau

 

La seconde partie était nettement supérieure. On a tout d’abord pu apprécier la grande élégance d’Hervé Moreau dans le pas de deux du cygne blanc. A la suite, le pas de trois du cygne noir avait goût de trop peu. Quel est l’intérêt de distribuer Mathieu Ganio et Dorothée Gilbert dans les rôles titre si c’est pour couper les variations et la coda ? Autant les distribuer dans Don Quichotte où ils auraient pu montrer toute leur virtuosité et leur enthousiasme.

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                                           Laetitia Pujol et Nicolas LeRiche

 

Mais là où cet « hommage » a vraiment pris de l’ampleur c’est avec l’arrivée sur scène de Nicolas LeRiche et Laetitia Pujol. Voilà deux étoiles qui ont su nous emporter. En l’espace de quelques minutes, ils ont posé une ambiance, nous ont emmenés à Vérone. A un an de la retraite, Nicolas LeRiche est le plus beau des jeunes premiers. Fou amoureux de sa belle Juliette il s’est vu pousser les ailes. Une technique impeccable et impressionnante, une vraie passion et une belle complicité avec Laetitia Pujol elle aussi très convaincante. Il n’en fallait pas plus pour renverser le public qui leur a réserver une véritable ovation.

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                                              Agnès Letestu et Stéphane Bullion

 

Et ce n’était que le début. Ils ont été suivis par Mathias Heymann enfin de retour sur scène après près d’un an et demi d’absence pour cause de mauvaise blessure. Si l’étoile m’avait toujours impressionné par sa si belle danse je dois avouer que j’étais moins fan de l’interprète. Et il faut croire que cette longue absence lui a été bénéfique. Le jeune homme et apparu transfiguré. Très mature avec un vrai engagement dramatique. Son solo de Manfred était la seule vraie curiosité du programme. Une pièce très peu reprise et assez inconnue pour le public. Il a réellement su captiver le public, l’émouvoir. Une émotion très présente aux saluts avec cette belle ovation des spectateurs et la joie si évidente de l’étoile à être à nouveau sur scène. Un très, très beau moment difficile à oublier.

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                                                  Isabelle Ciaravola

 

Pour conclure la soirée, des extraits du 3e acte de la Bayadère. Dans la catégorie « c’est dommage » on peut regretter que l’acte n’ait pas été présenté dans son intégralité. Au programme une jolie descente des ombres, un pas de deux très bien emmené par Stéphane Bullion et la Reine Agnès, puis la conclusion du ballet. Ce qu’il faut retenir de cet extrait est évidemment la si belle, si grande Agnès Letestu. Cette danseuse est d’une classe folle et en impose quoi qu’elle fasse. Stéphane Bullion de son côté est toujours très convainquant lorsqu’il est associé à l’étoile. J’attends avec impatience de revoir leur Dame aux Camélias même si cela signe le départ d’Agnès Letestu…

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        N. LeRiche, L. Pujol, M. Ganio, D. Gilbert, B. Pech, E. Cozette

 

Au final vous l’aurez compris, c’est la déception qui domine. Quelques très beaux passages qui valaient à eux seuls le déplacement mais tout de même l’impression que ce « gala » aurait pu être tellement plus. Où était Noureev dans cette soirée ? Lui qui a donné tant d’importance à la danse masculine pourquoi avoir coupé la majorité des variations dans les pas de deux ? Pourquoi pas de pièces plus rares ? Et surtout pourquoi cette impression de léger ennui ? Nicolas LeRiche, Laetitia Pujol, Mathias Heymann, Agnès Letestu (aussi Eve Grinsztajn et Vincent Chaillet) ont semblé être les seuls à vraiment vouloir montrer et exprimer quelque chose en dépassant le simple exercice du gala.

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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 18:32

La semaine dernière s’est tenue la soirée Danseurs/Chorégraphes à l’amphithéâtre de Bastille.

Pour l’occasion une poignée de danseurs de l’Opéra de Paris se sont essayés (parfois pour la première fois) à la chorégraphie. Cette manifestation est toujours très sympathique et permet de (re)découvrir les danseurs dans un contexte particulier. La configuration de l’amphithéâtre place de plus le public très près des artistes ce qui est vraiment impressionnant.

Cette année huit chorégraphes (que des hommes !) ont pu présenter leurs créations.

La soirée a démarré en fanfare avec Premier Cauchemar de Samuel Murez, un grand habitué de l’exercice et chorégraphe confirmé. Sa pièce était certainement la plus efficace de la soirée et a largement conquis le public. On y découvre Hugo Vigliotti en plein cauchemar, entouré d’employés de  bureaux-zombies cherchant à l’attirer dans leur camp. C’est à la fois étrange, drôle et inquiétant. Surtout, la pièce est extrêmement bien construite avec un propos clair, un début, un milieu, une fin. Les interprètes sont tous assez formidables avec en tête Hugo Vigliotti qui prouve une nouvelle fois qu’il est un acteur inspiré donnant parfaitement vie à son personnage en plus d’un excellent technicien.

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Changement total d’ambiance pour la seconde pièce avec Deux à Deux de Maxime Thomas. Un pas de deux très fluide et pur. Les portés sont travaillés et il s’en dégage une grande harmonie. Le pas de deux met de plus très bien en valeur la magnifique Laetizia Galloni.

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En attendant l’année dernière de Grégory Gaillard m’a laissé plus froide. Même si Lucie Fenwick était superbe, j’ai eu un peu de mal à saisir de propos. La gestuelle semblait un peu déjà vue.

La Kaléidoscope d’Allister Madin laissait un sentiment un peu partagé. Une belle introduction et surtout une très belle dernière partie avec ses danseuses évoluant le long d’un fil. Entre les deux, un peu trop de longueurs… On note tout de même la présence de Camille de Bellefon, vraiment magnifique !

Smoke Alarm de Julien Meyzindi représentait l’un des très bons moments de la soirée. Un beau pas de deux, bien construit, bien pensé. On ne s’ennuie pas une seconde. Il est de plus porté par deux interprètes de premier choix. Alexandre Gasse, impressionnant et charismatique et Alice Renavand, lumineuse.

La pièce la plus originale du programme était sans conteste Le Songe du Douanier d’Alexandre Carniato. En quelques minutes le danseur/chorégraphe a réussi à poser une vraie ambiance avec une scénographie intéressante (ce qui n’est pas toujours évident à l’amphi de Bastille). J’ai une petite préférence pour le second segment qui mettait parfaitement les trois interprètes en valeur.

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Pour terminer la soirée aussi bien qu’elle avait commencé, nous avions droit au ballet de Simon Valastro, La Stratégie de l’hippocampe. Difficile de s’imaginer qu’il s’agit de sa première chorégraphie. Le chorégraphe fait preuve d’un vrai sens de la dramaturgie en nous présentant cette famille des années 1900. Leur première apparition est un vrai tableau d’époque. On pourrait reprocher à la pièce de manquer un peu de danse à proprement parler mais elle dégage une vraie ambiance. Les interprètes sont tous formidables même s’il faut évidemment citer Hugo Vigliotti (à nouveau !) et Eléonore  en frère et sœur tout droit sortis de la famille Adams et surtout Eve Grinsztajn très impressionnante en grande dame au bord du gouffre. L’occasion de constater qu’on donne rarement à la première danseuse des rôles à la hauteur de son talent !

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Voilà ce que l’on pouvait dire sur la soirée danseurs-chorégraphes !

Demain aura lieu de gala Noureev au Palais Garnier avec un retour je l’espère d’ici la fin de la semaine (bonne résolution du mois de mars, mettre le blog à jour plus rapidement !)

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