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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 16:25

 

Et voilà. Les représentations du mois de décembre se terminent doucement. Bien sûr il reste celles de ce soir avec la probable nomination de Josua Hoffalt sur Cendrillon mais aujourd'hui je vais revenir sur Onéguine.

J'avais gardé (sans vraiment le savoir) le meilleur pour la fin avec la distribution Ciaravola/Ganio vu deux fois. Seule différence dans les rôles, Fabien Révillon en Lenski le 28 décembre et Florian Magnenet le 30.

Il y a deux ans, lors de l'entrée du ballet au répertoire, j'avais été époustouflée par le couple Isabelle Ciaravola/Hervé Moreau qui restaient pour moi les meilleurs titulaires des rôles. C'est donc les yeux fermés que j'ai repris de places pour admirer à nouveau la belle étoile corse dans le rôle qui lui a valu sa nomination. Malheureusement Hervé Moreau a donné sa démission l'Opéra et c'est Mathieu Ganio qui a hérité du rôle d'Onéguine. J'avais du mal à l'y imaginer mais il a rapidement fait voler mes préjugés en éclats.

 

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Le rideau portant les initiales de son héro s'ouvre donc sur un décor de campagne. Muriel Zusperreguy s'affaire autour de sa robe de bal pendant qu'Isabelle Ciaravola lit côté cour. La première danseuse campe une Olga plus discrète que ses camarades titulaires. Plus subtile également. Elle est très fraiche tout au long du premier acte et offre de jolis moments dans son passage avec les filles tout comme dans son pas de deux avec Lenski. J'en avais déjà parlé, Fabien Révillon est un Lenski très juvénile. Sa technique est sans faille et ses sauts d'une belle légèreté le font atterrir sans un bruit. Il reste toutefois assez en surface dans l'image du jeune premier. Florian Magnenet se révèle plus subtile dans son interprétation même si sa danse manque du brillant de celle de son camarade. On ne peut en même temps qu'admirer son endurance. Après une bonne dizaine de Cendrillon et quelques Onéguine, il est toujours présent au poste et se montre très bon partenaire.

Saluons aussi le corps de ballet qui se taille toujours un beau succès au premier acte avec notamment une double diagonale de grand jetés qui ne cesse d'impressionner.

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Quelques secondes après Lenski c'est donc Onéguine qui arrive sur le plateau sous les traits de Mathieu Ganio. Le jeune homme campe un personnage assez différent des autres titulaire du rôle. Il apparait très mélancolique. Il a le sens des convenances et offre volontiers son bras à Tatiana qui elle est déjà complètement subjuguée par le personnage. Isabelle Ciaravola retranscrit très bien l'éveil amoureux de la jeune adolescente. Elle est en admiration total devant cet homme. Mais Onéguine a la tête ailleurs. Quelque chose le tourmente. On ne sait pas vraiment quoi mais cela a peu d'importance. La variation de Mathieu Ganio est très intéressante par la mélancolie qu'elle dégage. En quelque seconde, le monde autour de lui n'existe plus. Il est perdu dans ses pensées tandis que Tatiana continu de l'admirer tout en comprenant qu'il s'éloigne d'elle.

La scène du miroir est certainement l'une des très grande réussite de cette distribution. Tout d'abord, j'aime la façon dont Isabelle Ciaravola écrit cette lettre. Comme un petite fille, la tête appuyée sur son coude, un sourire rieur aux lèvres.

Le pas de deux qui suit nous montre que nous sommes bien en face de l'un des meilleurs partenariat de la série. Tout est fluide, les portés sont aisés, l'émotion est présente et les deux partenaires en totale osmose. Ils nous laissent avec des frissons pour aborder le deuxième acte.

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Cette acte est évidemment celui du drame là où (presque) tout se passe. J'ai trouvé que le 30, la scène de danse du bal était très réussie. Muriel Zusperreguy et Florian Magnenet menaient la danse avec brio. Les quatre interprètes principaux étaient tous très juste.

La scène entre Tatiana et Onéguine était l'une des plus intéressantes que j'ai vu. Au début, on sent que Mathieu Ganio ne cherche pas à blesser Tatiana. Il a ce petit air qui veut dire "bon il, faut bien le faire, un mauvais moment à passer". C'est la réaction de Tatiana, son incompréhension, ses larmes qui vont l'exaspérer au point de provoquer son geste (il déchire la lettre qu'elle lui a écrite). La façon dont il a prend par les épaules à fin voulait plus dire "allez ressaisis toi" qu'autre chose.

Isabelle Ciaravola de son côté est dévastée par l'événement. J'aime sa réaction lorsqu'Onéguine la rejette tout comme son attitude dans sa danse avec le prince Grémine. J'avais été très gênée chez Aurélie Dupont par le large sourire qu'elle affichait dans ce moment si tragique. Elle semblait totalement sous le charme de son prince. Ici, Ciaravola le regarde à peine, elle essaye de digérer la nouvelle et a du mal à sauver les apparences.

Puis Onéguine franchement énervé par les complaintes de la jeune fille va entrainer le ballet dans le drame en entrainant Olga (la sœur de Tatiana donc) dans une danse effrénée. Muriel Zusperreguy campe un personnage beaucoup moins peste que Mathilde Froustey. Elle est plus insouciante et veut seulement s'amuser. Florian Magnenet est très juste dans sa réaction difficile de ne pas le plaindre.

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Il offre également une très jolie variation dans la seconde partie de l'acte. Encore une fois, elle est moins impressionnante que celle de Fabien Révillon (quoique c'est moins frappant sur ce passage) mais plus touchante. Josua Hoffalt restera quand le Lenski le complet et juste de la série.

Onéguine ressort donc victorieux du duel au pistolet. Dans ce passage j'aime beaucoup observer les réactions l'Olga et Tatiana. Toutes deux étaient très juste. Après un instant d'effroi, Tatiana se précipite sur sa sœur avant de jeter un regard des plus glaçant au survivant. Un beaux moment pour conclure la scène.  

Troisième acte nouvelle scène de bal. Nous sommes cette fois chez le prince Grémine, 10 ans plus tard. Alors que tout le monde s'amuse bien, voilà Onéguine et ses remords qui arrivent pour apporter une nouvelle fois un peu plus de drame. Mathieu Ganio est très touchant tout au long de la scène. Au fil du ballet, son Onéguine n'aura jamais été vraiment détestable. C'est simplement un être torturé incapable d'être heureux et qui créé son propre malheur.

Son regard lors du pas de deux de Tatiana et Grémine est très touchant. Ce passage est toujours très intéressant pour voir quel genre de Tatiana nous avons en face de nous. Toutes n'ont pas la même attitude face à leur mari. On sentait Clairemarie Osta profondément amoureuse même si c'était un amour moins passionnel. Chez Isabelle Ciaravola on sent également beaucoup d'affection mais on voit qu'à l'instar d'Onéguine, elle n'a rien oublié. Si elle est maintenant heureuse, son regard se perd parfois dans le vide, esprit s'échappe. On la sent véritablement choqué lorsqu'elle se retrouve en face de celui qu'elle a tant aimé. Elle s'enfui presque aux bras de son mari avant d'avoir un mouvement de recul vers Onéguine.

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Dès que l'on se trouve dans son boudoir on voit que ses sentiments sont clairs. Elle aime toujours Onéguine mais est déchirée entre raison et passion. Elle ne peut pas avoir d'avenir avec cet homme qui l'a rejeté, humilié même. Elle ne veut pas non plus ruiner sa vie de famille heureuse pour lui. Mais elle sait qu'elle aura du mal à lui résister.

Le pas de deux final entre Isabelle Ciaravola et Mathieu Ganio était d'un intensité incroyable. Tous les deux avaient le cœur déchiré et se sont donnés à 200%. La scène finale était d'une très grande force avec une Isabelle Ciaravola qui regrette immédiatement son geste d'avoir chassé Onéguine. Il n'a même pas quitté la pièce qu'elle se lance à sa poursuite. Son regard au public lorsqu'elle porte les mains son visage avant le cri final est déchirant.

A noter que ce passage à toujours le don de scotcher de public à son fauteuil et de faire taire les toux persistantes du parterre!

Le 28, la salle a offert un véritable triomphe à ses interprète avec de très nombreux rappels qui ont eu raison des techniciens prompts à rallumer rapidement les lumières pour signaler la fin des saluts. Mercredi, nous avons eu droit à trois rappels lumière allumée ce qui est suffisamment rare pour être signalé!

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Ainsi ce termine ma série de ballets de décembre. Si Cendrillon c'est révélé à petite dose un agréable divertissement c'est du côté du Palais Garnier que se trouvait la véritable émotion.

Ce soir l'Opéra comptera peut être une nouvelle étoile à son firmament mais en attendant je vous souhaite un très bon réveillon et vous dis " A l'année prochaine!!".     

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 16:21

Quelques photos supplémentaires des dernières représentations d'Onéguine.

 

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 14:51

 

Le 26 décembre était ma dernière représentation de Cendrillon. J'avais pris cette place pour espérer voir Josua Hoffalt en acteur vedette. Suite à la blessure de ce dernier c'est finalement Florian Magnenet qui a assuré la représentation aux côtés d'Aurélie Dupont.

Difficile même lorsqu'on la voit en haillons d'imaginer qu'Aurélie Dupont puis être une souillon. Elle est bien trop classe pour cela. Elle a de bien meilleures manières que ses soeurs. Elle n'est de plus pas aidée par un maquillage beaucoup trop prononcé qui la font déjà apparaitre comme la star qu'elle va devenir. Il est donc particulièrement compliqué de croire à son personnage malgré la perfection de ses variations qui sont toujours un plaisir pour les yeux.

A ses côtés Ludmila Pagliero et Mélanie Hurel forment toujours un duo de soeurs détonnant. Elles sont vraiment hillarantes et surtout très assorties.

L'acte 1 est particulièrement long et pas toujours très intéressant. Il aurait été souhaitable de couper le passage des quatre saisons qui parait sortir de nul part. Il est de plus assez tristes de voir des premières danseuses de la qualité de Myriam Ould-Braham, Eve Grinsztajn ou Nolwenn Daniel cantonnées à des rôles aussi insignifiants. A noter toutefois que contrairement à ce qui est annoncé sur la fiche de distribution c'est Amandine Albisson et non Alice Renavand qui a assuré le rôle de l'hiver. Mettre de jeunes sujets sur ces rôles voilà qui est intéressant!

 

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Au second acte nous faisons donc connaissance avec l'acteur vedette. C'est la seconde fois que je vois Florian Magnenet dans ce rôle (et dans un remplacement de dernière minutes) et le moins que l'on puisse dire est qu'il y est très à l'aise. Il présente une technique tout à fait satisfaisante mais aussi une interprétation très sympathique. Son acteur vedette a du succès, du charme et il le sait. Il sait se montrer drôle avec les soeurs, romantique avec Cendrillon...

Aurélie Dupont est de son côté bien plus à l'aise dans la scène du bal. Elle n'est d'ailleurs plus vraiment une jeune première découvrant le monde des paillettes mais une vraie star parfaitement à sa place dans ce nouveau monde. L'entente avec son partenaire était évidente. Leur pas de deux du tabouret était d'une fluidité très agréable à regarder. Je crois que c'est le partenariat le plus réussit que j'ai vu sur la série. C'était glamour à souhait.

Au troisième acte, le premier danseur se montre toujours aussi convaincant. Il est l'un des rare à se donner à fond dans la recherche de sa princesse (il est vrai fort ridicule) tranversant la scène en petits bons d'un air très convaincu!

A noter que Lumdila Pagliero a offert au public une danse espagnole de haute volée.

Puis nous retrouvons l'Aurélie Dupont souillon toujours peu convaincante malgré une très, très belle variation de la serpillère.

Heureusement tout se finira bien pour elle avec un nouveau pas de deux très réussit aux côtés de son prince. Leur partenariat est vraiment à creuser. Je les ai trouvé formidables ensembles.

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Voici donc comment se termine cette série de Cendrillon pour moi. Au final, trois représentations aux distributions pas si différentes que cela mais c'est le jeu. On ne peut malheureusement rien contre les blessures. Difficile de choisir une Cendrillon favorite. Dorothée Giblert et Agnès Letestu en ont des visions assez différentes mais toutes deux intéressantes. Aurélie Dupont pour sa part est la plus star de toutes et offre certainement la danse la plus agréable à voir dans ses variations même si Letestu reste la reine des claquettes.

Du côté des princes nous avons eu droit à unevéritable hécatombe et heureusement que Karl Paquette et Florian Magnenet étaient là pour assurer.

Contrairement à ce que je disais au début de la série je n'espère plus vraiment une nomination de Josua Hoffalt pour la fin de série. Le premier danseur est à moitié blessé et a dû annuler un partie de ses représentations. Florian Magnenet quand à lui a dû renoncer à ses Lenski sur Onéguine pour palier une éventuelle défection. Il ne serait pas très juste pour lui de voir son camarade nommé alors qu'il a assuré tous les remplacements avec pas moins de quatre étoiles différentes (MAG, Gilbert, Pujol, Dupont). Je ne dis pas qu'il faut nommer Magnenet (loin de là!) mais il y a je pense de quoi nommer Hoffalt dans de meilleures conditions. Il est titulaire sur la Bayadère. Ce serait l'occasion parfaite...

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 21:43

Deuxième représentation d’Onéguine hier soir. Après l’avoir trouvée formidable il y a deux ans lors de l’entrée au répertoire du ballet, j’avais plus que hâte de voir Clairemarie Osta en Tatiana.

La représentation était également marquée par la prise de rôle du jeune sujet Fabien Révillon en Lensky.

 

Onéguine est un ballet qui se laisse regardé avec toujours autan de plaisir. Il est remarquablement bien construit. Les actes sont brefs mais clairs. On ne voit pas passer le temps. Le corps de ballet est énergique et enthousiaste. Les danses de groupes du premier acte sont particulièrement réussies avec toujours un gros succès pour les deux diagonales de grands jetés, il est vrai particulièrement impressionnants.

 

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Du côté des solistes, Mathilde Froustey prouve une nouvelle fois qu’elle aurait tout à fait sa place chez les premières danseuses. C’est une artiste avec une vraie personnalité que l’on ne peut s’empêcher de remarquer. Toutefois attention de ne pas abuser des grand sourires et mimiques de chipie. Son Olga ne parait pas très amoureuse de Lensky. C’est une jeune fille qui aime plaire, être au centre de l’attention mais ne semble pas se soucier de ceux qui l’entourent. Elle compense tout de même cette petite faiblesse dans l’interprétation par une technique de fer. Quelle plaisir de la voir tenir de beaux équilibre, pirouetter... C’est un bonheur à regarder.

Son soupirant était interprété ce soir par le tout jeune Fabien Révillon dont c’est le premier rôle d’envergure (il y avait eu Benvollio l’an dernier mais le rôle n’était pas très épais). Le sujet déploie une technique magnifique tout au long de ce premier acte. Difficile de ne pas être emballé. En revanche, il devrait apprendre à se détacher de ce sourire ultra-bright qui lui donne parfois un air de parfait réjouit pas très fin (cf : Mathieu Ganio).

 

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Les deux héros enfin étaient magnifiquement campés par Clairemarie Osta et Benjamin Pech. Ce dernier m’avait bien déçue ces dernières années et je n’étais pas plus emballée que cela de le voir. Quelle erreur ! Il se fond très bien dans le personnage d’Onéguine et en offre une lecture très intéressante. Au premier acte, il apparait plus romantique qu’Evan McKie avec tout de même cette pointe de cynisme qui sied au personnage. Ses expressions sont plus exagérées mais cela passe étonnamment bien.

Clairemarie de son côté est la parfaite Tatiana. Elle semble avoir tout compris au personnage. Elle est rêveuse, puis intriguée, amoureuse... Toutes les émotions y passent avec une justesse toujours de mise. Le pas de deux de la lettre qui était le point faible de distribution Dupont/McKie a hier vraiment décollé. Tout était très fluide et passionné. Benjamin Pech a réussit à monter le porté flambeau a une vitesse impressionnante là où bien des danseurs se sont cassés les dents (ou le dos).

 

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Après ce très beau premier acte, nous sommes donc dans les meilleures conditions pour passer au suivant. Le corps de ballet semble se lâcher au fil des représentations et la partie avec les « anciens » était bien plus drôle que la dernière fois.

Mais Onéguine arrive pour gâcher la fête. J’ai trouvé son interprétation très juste et intéressante. Son expression quand il déchire la lettre voulant dire à Tatiana « mais tu m’agace avec tes gamineries » ou quand il se décide à danser avec Olga sont très intéressantes. On peut toutefois regretter un petit manque de cohérence avec le premier acte. Le personnage devient beaucoup méchant qu’il n’y parait. Cachait-il sont jeu ? La lettre a-t-elle été un déclencheur ?

En tout cas il entraine une réaction assez bouleversante de la part de Tatiana qui enchaine avec une magnifique variation. La danse de Clairemarie Osta n’a pas le moelleux de celle d’Aurélie Dupont mais n’en reste pas moins impeccable. Surtout elle est beaucoup plus chargée de sens. Chez Dupont on voyait une très (très) belle variation, magnifiquement exécutée et l’émotion venait de la perfection de la danse. Chez Osta, on voit tous les tourments de Tatiana, son ressentit. En la voyant évoluer ainsi on ne peut avoir qu’un pincement au cœur à l’idée que l’étoile quittera le devant de la scène dans cinq mois. Elle atteint ici une maturité incroyable et même s’il faut bien s’arrêter à un moment, voilà une danseuse qui me manquera.

Mais l’acte 2 est surtout celui de Lenky et Olga. Mathilde Froustey reste sur la ligne directrice avec un personnage toujours un peu peste qui s’amuse de la situation qu’elle créé. Elle semble tout de même moins naïve que Myriam Ould-Braham. Elle provoque Lensly. Fabien Révillon quand à lui est très juste dans la scène du bal mais perd un peu en puissance lors de sa variation dans le parc. Peut être était-il trop concentré sur sa technique ce qui empêchait parfois l’émotion de passer. Toutefois, il est encore jeune, c’était une prise de rôle. Je suis curieuse de voir la façon dont il évoluera (si on lui en laisse l’occasion bien sûr).

 

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Le troisième acte nous amène donc 10 ans plus tard dans la demeure du prince Grémine. Christophe Duquenne est absolument parfait dans ce rôle. Il a beaucoup de classe et est très juste dans les sentiments qu’il exprime. Dommage qu’il n’ai pas eu droit à la première que l’on a préféré donné à une étoile déjà bien occupée qui semblait s’ennuyer comme pas possible (quand on danse le rôle titre à côté, on peut le comprendre !).

Son pas de deux avec Tatiana était d’une douceur apaisante. Il débordait d’amour et de tendresse et était un plaisir à voir.

Il s’oppose évidemment au pas de deux final entre Onéguine et toujours Tatiana complètement passionnel. La conclusion du ballet est toujours très attendue. Les deux étoiles ont su se montrer d’une incroyable justesse. Benjamin Pech a su se montrer comme un partenaire très sûr portant sa Tatiana à bout de bras la tête en bas sans même que ça ait l’air périlleux ! L’émotion était très présente et concluait cette soirée en beauté.

 

Maintenant il ne me reste plus qu’une distribution à découvrir avec Isabelle Ciaravola et Mathieu Ganio. Isabelle était ma Tatiana préférée il y a deux ans. Espérons que cela soit toujours le cas même avec un partenaire différent. Le changement a en tout cas fait du bien à Clairemarie Osta.

Si certains veulent me laisser leurs impressions de la distribution Gilbert/Paquette, n’hésitez pas !

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 21:12

Après deux représentations de Cendrillon, il était maintenant temps de découvrir l’autre ballet de cette fin d’année, celui donné au Palais Garnier, Onéguine.

Lors de son entrée au répertoire de la compagnie en avril 2008, j’avais vraiment craqué sur ce ballet que je trouvais efficace et très bien construit. Un certain nombre d’événements lui avait en plus été relié comme la double nomination Isabelle Ciaravola/Mathias Heymann le soir de la première ou les adieux de Manuel Legris un mois plus tard.

Cette reprise fût pour le moins perturbée avec une cascade de blessures entrainant des prises de rôles surtout chez les messieurs.

Ainsi Hervé Moreau qui fût le plus beau et le plus vrai des Onéguine il y a trois ans a annoncé ce mois-ci sa démission de l’Opéra de Paris suite à une blessure chronique. C’est une immense perte pour l’Opéra... Mathieu Ganio le remplacera aux côtés d’Isabelle Ciaravola.

Le jeune retraité José Martinez a finalement annulé sa venue entrainant la titularisation de Karl Paquette aux côtés de Dorothée Gilbert.

Enfin, la blessure de Nicolas LeRiche sur Cendrillon une semaine tout juste avant la première a plongée tout le monde dans l’effroi poussant la direction à appeler en catastrophe Evan McKie, étoile du ballet de Stuttgart pour assurer les représentations auprès d’Aurélie Dupont. Il est tout de même regrettable qu’il faille attendre le retrait de l’une de nos étoiles maison pour inviter un danseur dont c’est tout de même le répertoire de prédilection... On invite Lopatkina à danser le Lac, Jiri Bubenicek sur du Neumeier, cela semble logique d’inviter un danseur de la compagnie de Cranko pour danser un de ses ballets.

 

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Quoi qu’il en soit, la présence à Paris d’Evan McKie a apporté un regain d’intérêt à la première distribution que j’ai enfin pu découvrir hier soir.

Tout d’abord, ce ballet est toujours aussi bien construit. Il est composé de trois actes assez courts de deux scènes chacun. L’intrigue est très lisible même sans connaitre l’histoire. Tout pourra-t-on regretter que l’opéra ai une nouvelle fois fait appel à l’orchestre colonne qui après le Lac des cygnes l’an dernier nous fait encore grincer des dents avec une partition de Tchaïkovski.

 

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Le premier acte se passe chez l’héroïne Tatiana (oui pour moi c’est elle l’héroïne du ballet malgré son titre) et sa sœur Olga. Les scènes de corps de ballets sont très efficaces et très bien emmenées par une Myriam Ould-Braham charmante de naïveté. Elle est comme à son habitude pleine de fraicheur et s’accorde bien avec le Lenski de Josua Hoffalt. Les deux amoureux sont mignons comme tout dans leurs pas de deux. Si le premier danseur a pu paraitre un peu crispé à son entrée en scène, il se lâche vite et nous offre des sauts et pirouettes magnifiques. Vivement son acteur vedette dans Cendrillon !

Arrive enfin Onéguine dont le costume noir tranche avec les couleurs pastelles du reste du groupe. Evan McKie est réellement impressionnant dans ce rôle. Tout chez lui est juste. Chaque attitude est réfléchie et s’accorde parfaitement avec ce que le attend du personnage. Il est distant, amusé par la candeur de Tatiana et déploie une danse magnifique.

Il sait se montrer très bon partenaire dans le pas de deux du rêve même s’il s’agit du premier passage où l’on sent vraiment le manque de répétition entre les deux étoiles. L’un des portés n’est jamais passé même s’il a toujours été rattrapé très naturellement.

 

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Au deuxième acte, nous sommes au bal. Un passage toujours très sympathique où l’intrigue va totalement basculer. Onéguine rend sa lettre à Tatiana voulant lui faire comprendre qu’il ne partage pas ses sentiments. Devant l’incrédulité de la jeune fille la déchire sous ses yeux avant d’aller flirter avec sa sœur (la grande classe). Evan McKie sait ici se montrer cruel sans pour autan être totalement détestable. On ne peut que louer encore une fois l’extrême clarté de son jeu qui rend l’intrigue lisible. Aurélie Dupont apparait quand à elle un peu effacée, pas forcément très touchante lorsqu’Onéguine la rejette. On est ému par son sort mais c’est plus à cause de la situation que du jeu de l’étoile. Néanmoins, elle offre une variation absolument impeccable et techniquement très enthousiasmante.

Mais le drame approche. Olga danse avec Onéguine dans une totale insouciance. Myriam Ould-Braham joue un Olga très naïve, qui n’a aucune idée de ce qu’elle est en train de provoquer. Elle s’amuse et c’est tout. Son fiancé lui ne trouve pas ça drôle du tout et va provoquer son rival en duel.

Josua Hoffalt se montre extrêmement juste dans cette partie, que soit au bal ou au duel. Sa variation est une vraie réussite tant sur le plan technique que de l’interprétation. Il est infiniment touchant. Malheureusement pour lui, Onéguine aura le dessus ce qui nous entraine tout droit vers le troisième.

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Dix ans ont passé, Tatiana est maintenant mariée et heureuse. On peu toutefois s’interroger sur la présence de Karl Paquette dans un rôle aussi court et, il faut bien le dire, pas bien passionnant. L’étoile danse quasiment tous les soirs, sur quatre rôles et deux ballets différents. Il est étonnant que la direction n’ai pas voulue le de ce personnage pour y mettre un premier danseur.

J’ai de plus trouvé le pas de deux entre les deux époux assez plat. Il ne s’y passait pas grand-chose. Aurélie Dupont faisait très grande dame mais je préfère la simplicité et la tendresse de Clairemarie Osta.

Onéguine arrive, il regrette, voit toute sa vie défiler et nous amène jusqu’au pas de deux final. Celui qu’il ne faut absolument pas louper ! Il peut rattraper une soirée moyenne ou ruiner belle représentation.

Hier, il m’a permit de totalement revoir mon jugement sur l’interprétation d’Aurélie Dupont. Elle était absolument magnifique. Les deux danseurs ont su apporter une réelle osmose qui rendait se passage poignant. Le meilleur moyen de terminer une déjà bien belle soirée.

 

Au final, cette représentation nous a offert une distribution très équilibrée où chacun était juste et à sa place. Evan McKie fût l’une des vraies belles surprises de cette fin d’année. E

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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 16:38

Et non je n’étais pas à la première d’Onéguine hier soir. J’y serais mardi et les premières impressions donnent terriblement envie !

En attendant je vais vous parler de la première distribution de Cendrillon découverte mercredi soir. On pouvait sur la toile lire les pires horreurs sur cette distribution et le ballet en général. J’y allais donc pleine d’appréhensions et de préjugés. J’ai pourtant passé une excellente soirée (sans exagérer). La surprise fût au rendez-vous.

 

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Toute d’abord je suis arrivée à l’heure cette fois ! C’est tout de même agréable de pouvoir  apprécier le ballet en entier même si le premier acte est le plus faible.

Nous entrons donc dans la maison de Cendrillon pour découvrir Agnès Letestu en souillon. Forcément Letestu et souillon sont deux mots qui ne vont pas du tout ensemble ! Difficile d’imaginer la grande, belle et si classe Agnès Letestu en pauvresse esclave de sa belle-mère. Pourtant l’étoile à cette capacité étonnante de s’adapter à tout type de situation et à réussir à nous faire croire à une l’histoire pour laquelle elle ne semble pas faite sur le papier. Quand elle danse avec son ballet, se fait maltraiter par ses sœurs, on y croit. C’est touchant.

 

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Les deux sœurs justement, elles étaient ce soir interprété par un duo particulièrement au diapason : Ludmila Pagliero et Mélanie Hurel. Les deux premières danseuses sont particulièrement étonnantes. Aucune ne tire la couverture sur elle. Chacune brille à sa façon avec sa propre personnalité. Leurs scènes sont particulièrement efficaces, un vrai bonheur à regarder. Elles sont bien accompagnées par un Stéphane Phavorin qui campe une marâtre complètement déjantée. Il joue à fond sur le ridicule et le burlesque et cela fonctionne très bien. Le public, s’il n’applaudit pas, ne peut s’empêcher de rire.

Puis voici la bonne fée qui débarque sous la forme d’un producteur ici pour accompagner Cendrillon vers son destin de star. Yann Saïz n’a rien à envier à Karl Paquette dans ce rôle. C’est toujours un plaisir de voir le sujet dans rôles de premier plan même si je regrette encore qu’on ne puisse le voir en acteur vedette.

Le départ de Cendrillon de sa maison nous amène au tableau des quatre saisons particulièrement long et peu intéressant. Le petit intérêt de cette représentation était de pouvoir y découvrir quelques sujets et coryphées (Aubane Philbert, Sabrina Mallem) en soliste. Elles furent excellentes mais difficile de passionner pour ce passage.

La fin du premier acte est toujours l’occasion d’avoir une pensée très émue pour des 12 coups de minuits qui ont bien du courage d’assumer un costume si ridicule chaque soir. C’est bête car l’idée de personnifier cet élément de l’histoire est bonne mais le string bleu sur collant c’est juste pas possible.

 

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Au deuxième acte nous passons aux tableaux de cinémas qui arrachent toujours quelques rires ou sourires dans la salle. Puis la scène que tout le monde attend, celle du bal. L’occasion de voir enfin arriver le prince sous forme d’acteur vedette.

Stéphane Bullion n’est pas le premier danseur que l’on imagine dans ce rôle et pourtant il s’en sort étonnamment bien. Ses variations sont propres et nettes, son jeu très travaillé. Il est vraiment drôle lorsqu’il se retrouve confronté à l’hystérie des deux sœurs cherchant à l’impressionner. Ses expressions à l’adresse du producteurs l’air de dire « mais qu’est-ce que c’est que ces filles » sont excellentes.

L’entrée d’Agnès Letestu sous les flashs des photographes m’a semblée moins féérique que celle de Dorothée Gilbert. Peut être l’étoile semble-t-elle moins timide/impressionnée que sa consœur. Elle est déjà une star et le sait.

Le pas de deux du tabouret était néanmoins bien maitrisé et touchant.

 

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L’acte trois est toujours un peu « bizarre ». La recherche de Cendrillon par le prince et ses potes à base de petits sauts à travers la scène et de visites dans une taverne espagnole ou autres est quand même assez particulière. Heureusement le dénouement est proche et nous retrouvons vite les sœurs toujours aussi en forme et Cendrillon qui a récupéré ses haillons. L’essayage de la pantoufle de vair (qui est ici une chaussure à paillettes) est toujours aussi drôle avec Ludmila Pagliero, Mélanie Hurel et Stéphane Phavorain qui ont chacun leur façon de se jeter sur le pauvre acteur vedette.

Le pas de deux final est toujours un peu long mais très bien exécuté et conclue en beauté la soirée.

A noter toutefois que le spectacle continu aux saluts avec une marâtre ravie de l’accueil qui lui est fait et des sœurs ne pouvant s’empêcher de se filler des coups.

Au final il est étonnant de voir à quel point une soirée dont on n’attend pas grand-chose peut se révéler excellente.

 

Prochaine représentation : la découverte d’Evan McKie en Onéguine !

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 19:16

La saison des ballets de fin d’année a enfin commencé ! Cette année deux ballets s’affrontent à l’Opéra de Paris. Onéguine au Palais Garnier, Cendrillon à Bastille.

Pas mal de distributions intéressantes et un vrai casse-tête pour choisir ses places. D’un côté on veut une Cendrillon pour tel danseur, de l’autre Onéguine pour telle danseuse, ah mais ce soir je peux pas aller à Garnier je suis à Bastille, au non deux Cendrillon deux soir de suite c’est pas possible…

Au final mon planning a été réglé. J’ai toutes les distributions que je veux aux dates qui m’arrangent.

Aussi, lorsque cela ne se passe pas comme prévu, ça me contrarie !

 

La soirée du 1er décembre a donc très mal commencé. Mes amis de RATP ne faisant jamais les choses comme il faut, le RER a trainé, trainé pour finalement s’immobiliser à Cité universitaire. De là démarre une folle course poursuite entre le tram, la ligne 4 et la ligne 1. Je réussi à sauver les meubles en arrivant à 19h 34 précise à l’Opéra Bastille. Mais là horreur/malheur, aucun retard n’est toléré. J’ai beau être placée au dernier rang du parterre contre l’allée, pas moyen d’entrer dans la salle. Me voici donc contrainte de passer le premier acte devant un écran de diffusion sur lequel on ne voit absolument rien du spectacle. Je rumine. D’autan plus que ce n’est pas donné les places ! Il est fini le temps où on pouvait se permettre d’aller voir une distribution pas bien passionnante juste par curiosité. A l’heure où l’on peut payer jusqu’à 40€ un fond de loge de côté, il faut soigneusement choisir ses représentations. Autan dire que j’ai passé trois bons quart d’heure à maudire l’Opéra, la direction le service marketing…

 

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                                                            Erwan Leroux, Yann Saïz

 

Aussi il va m’être bien difficile de commenter cette représentation. Comment, en effet parler de la prestation des artistes lorsque l’on a manqué un tiers du spectacle ?

Je ne vais donc parler que de ce que j’ai vu.

Le second acte s’ouvre donc sur les scènes de cinéma. Des passages peu chorégraphiés mais assez plaisants. La scène du prisonnier est toujours aussi efficace en grande partie grâce au décidément excellent François Alu. King Kong est assez rigolo pour son côté gadget et remporte un beau succès auprès du public.

 

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                                                                        Karl Paquette

 

Puis nous arrivons au bal avec de beaux danseurs tout vêtus de doré. Les deux sœurs et la marâtre de Cendrillon amènent le côté comique de la situation. La toute nouvelle première danseuse Alice Renavand est impayable dans sœur bleue. Elle en fait des tonnes pour faire apparaitre une peste qui n’a décidément pas inventé l’eau chaude. Elle ne quitte jamais son personnage et il est réjouissant de l’observer lorsque sa sœur danse. Elle ne reste pas statique. Elle l’encourage, bouge, aborde des mimiques assez hilarantes. Le revers de la médaille est que Nolwenn Daniel apparait pour le coup comme très en retrait. Elle n’est pas sur la même longueur d’ondes. Leurs deux approches sont différentes et ne vont pas extrêmement bien ensemble. Difficile en revanche de se faire une idée de la marâtre de Simon Valastro quand on n’a pas vu le premier acte. Pour ce qui est des suivant, j’ai trouvé son personnage assez méchant et du coup pas très drôle. C’est un point de vue qui se défend car après tout dans le conte elle est la méchante de l’histoire. Cependant, dans cette version ballet, la belle-mère est vraiment là pour apporter du comique. C’est dommage car le sujet excelle d’ordinaire dans ce registre.

 

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                                                   Alice Renavand, Nolwenn Daniel

 

Autres invités du bal, Alessio Carbone qui fait preuve de beaucoup de second degré en professeur de danse. Il ne désespère jamais malgré l’incompétence flagrante de ses élèves.

Karl Paquette est quand à lui très à son aise en producteur/bonne fée mais avec tout ce qu’il danse en cette fin d’année avait-il vraiment besoin de ce rôle en plus ?

Venons en maintenant aux héros. Nicolas LeRiche a fait une entrée un peu fébrile avant de quitter la scène à la fin de sa variation. Je dois avouer que su le coup, je n’ai pas soupçonné le moindre problème.

Toutefois quelques secondes plus tard c’est bien Yann Saïz toujours dans son costume de metteur en scène qui a commencé le pas de quatre avec les sœurs vite rejoint par Karl Paquette. Honnêtement, lorsque l’on connait mal (ou pas) la chorégraphie, on y voit que du feu. Tout c’est fait le plus naturellement du monde, sans panique, sans que l’on ressente quelque chose d’anormal. Cela semblait faire partie de la chorégraphie.

Mais au moment de la rencontre avec Cendrillon l’acteur vedette m’a paru bien grand et bien chevelu pour être Nicolas LeRiche ! Vérification à la jumelle, il s’agit bien de Florian Magnenet. Le premier danseur (qui performait tout de même la veille aux côtés de Marie-Agnès Gillot) a dû être catapulté en catastrophe sur scène. Il n’était pas coiffé, pas maquillé et visiblement pas échauffé.

Il ne c’est toutefois pas économisé. Malgré une variation un peu allégée il a assuré un très beau pas de deux du tabouret avec une Dorothée Gilbert d’un naturel désarmant. On avait l’impression que tout était prévu, tout était facile. L’étoile campe une bien belle Cendrillon. Son entrée sous les flashs des photographes était féérique. Pour le coup, elle faisait plus princesse que starlette mais qu’importe. On vient aussi voir un conte de fée.

 

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                                                             Dorothée Gilbert, Florian Magnenet

 

L’acte 3 c’est déroulé dans une sérénité tout à fait étonnante aux vues des circonstances. Florian Magnenet c’est investit à 100% dans son rôle d’acteur vedette en quête de sa belle. Dorothée était pour sa part très touchante une fois redevenue souillon. Leur pas de deux final avait un vrai souffle. On sentait que le courant passait entre les deux interprètes. Attention tout de même pour Florian Magnenet à ne pas prendre trop souvent cet air « ravi de la crèche » que ne renierait pas Mathieu Ganio. Toutefois il n’est pas évident de garder le second degré demandé à l’acteur vedette tout au long du ballet. Et puis je trouve Magnenet fait pour ces rôles de princes qui n’ont pas grand-chose à dire et se contentent de danser la mèche au vent. C’est simple, il me fait penser à Eric le prince de la petite sirène ! Il n’est certainement pas une étoile en puissance mais assure bien sa fonction de premier danseur.

On peut donc pour cette représentation dire un immense Bravo à tous les solistes pour leur sang froid et leur professionnalisme. Je pense tout particulièrement à Karl Paquette et Yann Saïz (qu’il serait bien en acteur vedette !) qui m’ont impressionnée. Et évidemment un grand bravo à Dorothée Gilbert et Florian Magnenet qui malgré les circonstances ont réussit à me faire passer une très bonne soirée (c’était pourtant bien mal partit !!). Cela ne doit pas être évident d’assurer le rôle titre masculin quand une partie de la salle est là pour un autre. Une dizaine de personnes autour de moi sont d’ailleurs parties au 2e entre acte déçues de ne pouvoir voir LeRiche, elles ont été bien bêtes !

 

Après les commentaires, les questions.

La blessure de LeRiche si elle est sérieuse va à coup sûr entrainer une valse des distributions. Brigitte Lefebvre a dû passer une bien mauvaise nuit !

L’étoile devait assurer la première d’Onéguine dans une semaine. Sera-t-il remplacé ? Ou alors un autre couple prendra sa place ? Aurélie Dupont assurant les dernières Cendrillon avec Josua Hoffalt, difficile d’imaginer qu’elle décale ses Tatiana. Un nouvel interprète alors ? Karl Paquette sera-t-il le nouveau sauveur de la situation ?

La suite au prochain épisode (c’est horrible on dirait presque un teasing de série télé).

Pour moi ce sera la semaine prochaine avec la distribution Bullion/Letestu. En espérant que tout ne change pas d’ici là !

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 16:44

Le concours de promotion approche !

Pour l’occasion, comme l’an dernier, j’ai donné mes pronostics au blog de Danses avec la plume. Plusieurs autres bloggeuses se sont prêtées au jeu et il est assez amusant de voir à quel point les résultats se recoupent parfois que ce soit dans les pronostics où les préférences.

Les débats post-concours promettent d’être intéressants.

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 16:18

On prend presque les mêmes et on recommence.

La représentation du 3 novembre dernier avait pour attrait principal la découverte de Myriam Ould-Braham dans le rôle de Naïla. Le reste de la distribution était quasi identique à la représentation du 28 octobre.

C’était donc l’occasion de voir l’évolution de Florian Magnenet et Laura Hecquet en Djemil et Nourreda quelques jours après leur première.

 

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Les choses se sont globalement bien mieux déroulées. Laura Hecquet semblait plus investit dans son rôle. Elle était plutôt touchante dans le premier acte en princesse lointaine et nostalgique. Elle réussit à bien rendre la rivalité avec la favorite du Khan au second acte. Il faut dire qu’elle a beaucoup de répondant en face d’elle avec Aurélia Bellet qui campe une Dadjé assez autoritaire et sûre de son pouvoir qu’elle voit peu à peu vaciller. Toutefois Laura Hacquet peine toujours à émouvoir après avoir été rejetée par le Khan. On aimerait un peu plus d’abandon dans son pas de deux avec Djemil.

 

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Le chasseur était toujours interprété avec conviction par Florian Magnenet. Ce dernier, par ses belles lignes offre une danse très agréable à regarder. Dommage qu’elle soit émaillée de quelques fautes techniques qui gâchent un peu le tout.

Il est néanmoins un très bon partenaire pour Myriam Ould-Braham. Décrite comme la Naïla idéale, j’avais plus que hâte de découvrir la première danseuse. Dès son entrée en scène elle impose en effet sa danse aérienne, presque immatérielle qui sied magnifiquement bien au personnage. Elle survole techniquement toute la chorégraphie et tout coule de source (mouahaha, jeu de mot même pas fait exprès !) dans le passage des nymphes. Cette partie ne demande pas beaucoup d’efforts au niveau de l’interprétation toutefois j’aurais aimé un peu plus de clarté dans les sentiments. Si on ne connait pas l’argument ce dernier reste bien flou (j’ai d’ailleurs dû ré expliqué ce passage à ma voisine).

 

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Tout s’arrange au second acte et particulier au moment du sacrifice de Naïla vraiment touchant. On peut tout de même regretter que la première danseuse n’ait pas été choisie pour la captation vidéo. Son style épuré correspondait bien mieux au rôle de Naïla que la danse plus terrienne de Ludmila Pagliero qui aurait été (je me répète) une Nourreda parfaite.

Au niveau des seconds rôles, Alessio Carbone m’est apparu comme le plus faible des Zaël. Sa danse est tout à fait agréable à regarder mais elle n’a pas le brio de celle de Mathias Heymann. Son personnage est en revanche un peu plus réfléchi mais m’est apparu moins sympathique que celui proposé par Allister Madin (affaire de goûts…).

 

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Il ne me reste plus maintenant qu’une seule représentation de la Source. Je ne sais pas encore si je la commenterai car il s’agit une nouvelle fois de la première distribution. Il sera toutefois intéressant de voir l’évolution des danseurs entre le début et la fin de série. De plus, j’ai appris a apprécier de plus en plus ce ballet au fil des représentations et ils sera donc très plaisant de le voir une dernière fois.

D’ici la fin de la semaine, vous aurez droit à un retour sur les résultats du concours de promotion interne de l’Opéra. Je ne parle que des résultats car je n’ai pour l’instant toujours pas de billet pour y assister… Je tenterai ma chance le jour-même mais ai peu d’espoir.

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 18:53

Comme promis, voici un petit retour sur la représentation du 28 octobre.

Alors qu’une grande partie de troupe était partie en tournée à Biarritz, ce sont les petits jeunes qui ont prit le pouvoir sur la scène du Palais Garnier vendredi dernier.

Au programme, Charline Giezendanner que l’on avait plus vu sur le devant de la scène depuis la Petite danseuse de Degas, dans le rôle de Naïla, le très en vogue Florian Magnenet en Djemil, Laura Hecquet revenue d’une longue blessure en Nourreda et pour finir, le tout nouveau sujet Allister Madin en Zaël.

 La soirée était donc placée sous signe de la nouveauté et de la fraicheur.

 

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Florian Magnenet campe un Djemil plutôt sympathique. Il monte bien mieux à la corde Karl Paquette qui (lorsque je l’ai vu) laissait ses jambe pendre pendant la montée. Merci pour la crédibilité. Djemil est très fort mais quand même. Le premier danseur n’est pas techniquement plus intéressant que l’étoile. Il faut dire que les variations de ce personnage ne sont pas particulièrement valorisantes. Néanmoins, les belles lignes de Florian Magnenet font passer le tout.

Du côté des caucasiens, Christophe Duquenne campe un très bon Mozdock même s’il n’a pas le tranchant de Vincent Chaillet dans sa danse. Il campe un vrai grand frère, plus protecteur et moins violent que son collègue premier danseur.

 

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La Nourreda de Laura Hecquet était très attendue mais ne m’a pas totalement convaincue. Sa danse est d’une très belle qualité, ses lignes toujours aussi belles mais le tout demeure trop froid, trop lointain. Cela peut passer au premier acte où la jeune femme est censée être nostalgique et un peu « ailleurs ». Ca l’est moins au second où ne sent pas d’évolution. Le jeu n’est pas assez clair et l’on n’est pas touché par le sort de la pauvre jeune femme. Sa tristesse après avoir été rejetée par le Khan n’est pas assez évidente et on a du mal à être ému.

Passons maintenant au royaume des nymphes. Charline Giezendanner campe une Naïla tout à fait charmante. Elle est mutine à souhait et rend l’histoire tout à fait limpide. Elle a en plus développé une belle complicité avec Florian Magnenet et leur pas de deux était très plaisant. Mais le vrai pas de qui m’a touché est celui de Naïla et du Khan très bien campé par Emmanuel Hoff. Tout était très fluide et les portés spectaculaires. Les passages où la jeune femme se jette dans les bras de son partenaire étaient particulièrement bien réalisés et impressionnants.

 

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Au côté de l’esprit de la Source, Allister Madin se révèle très convaincant en Zaël. Sa technique est très assurée même si malheureusement, le fait d’avoir vu Mathias Heymann la veille n’est pas à l’avantage du sujet. Toutefois, prise individuellement, sa prestation était de haut et enthousiasmante. Il a également fait preuve de belles qualités interprétatives qui nous donnent envie de la revoir dans un rôle de plus grande importance.

Tout cela nous amène à la conclusion du ballet. Ces dernières scènes qui m’ont parue si longues lors d’autres soirées étaient ici un pur bonheur. Charline Giezendanner était certainement la plus émouvante  des Naïla. L’histoire, l’hésitation de la nymphe, sa résignation, la douleur de son amour à sens unique, étaient ici limpide. Les quatre interprètes ont rendus se passage extrêmement touchant et mettait totalement en valeur le fait que malgré sa perfection technique, la première distribution (celle qui sera filmée, et donc qui restera) manquait cruellement d’émotion sur la fin.

 

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Bravo donc aux petits jeunes qui s’ils n’étaient pas encore tout à fait rodés, pas parfait techniquement, ont réussit à véritablement donner vie à cette histoire et à lui apporter ce dont elle avait besoin, de l’engagement et de l’émotion.

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