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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 19:19

Les affaires reprennent avec un retour sur la représentation du 8 juillet dernier qui mettait en vedette Agnès Letestu, Stéphane Bullion et Florian Magnenet dans les rôles titres.

 

Après la représentation en demi teinte du duo Grinsztajn/ Bouché il y a une semaine, le spectacle de ce soir était une succession de bonnes surprises.

 

Copie de P1030897

                                                                Clairemarie Osta

 

Agnès Letestu était très attendue dans le rôle de Garance dont on savait qu’il mettrait parfaitement en valeur ses qualités d’actrices. L’étoile campe une jeune femme très sûre d’elle. Dès son arrivée sur scène elle vampe l’assemblée et tous les regards se tournent vers elle. On sait déjà qu’elle va faire tourner les têtes des hommes pendant 2h. Et ça ne manque pas !

Sa Garance est joueuse, fougueuse, elle aguiche, comme dans le bal populaire du premier acte. Agnès Letestu ne ménage pas ses effets avec des sourires enjôleurs et des regards qui en disent longs le tout accompagné par une technique toujours aussi belle mais presque secondaire ici.

 

Copie de P1030872

                                                   Florian Magnenet et Charlotte Ranson

 

Autour d’elle une pléiade d’homme donc. A son bras dans son arrivée sur scène, le Lacenaire de Vincent Chaillet. Très bonne surprise que l’interprétation du premier danseur qui ne m’avait absolument pas marqué lors de la création. Avec ses lignes fines et sa gestuelle étudiée, il donne un côté félin tout à fait à propos à son personnage. La scène du vol de la montre était très réussie.

 

Second à croiser le regard de Garance, Frederick Lemaître qui a aujourd’hui les traits de Florian Magnenet. Le premier danseur est très à l’aise dans ce rôle de dragueur invétéré. On sent qu’il s’amuse beaucoup et amuse le public par la même occasion. Toutes les scènes avec Mme Hermine on eu un beau succès. C’est aussi en grande partie dû à l’excellente interprétation de Valentine Colasante. Le trait est très appuyé mais c’est ce qui fonctionne. Personnellement c’est l’une de mes interprètes favorite du rôle.

 

Copie de P1030898

                                                   Agnès Letestu et Stéphane Bullion

 

Venons en maintenant à Baptiste. Je l’avais déjà écris, je n’étais pas persuadée de la pertinence du choix de Stéphane Bullion, en grande partie à cause des scènes de pantomime. Quelle erreur !

L’étoile se révèle comme l’un des tous meilleurs mimes de la série. Il est fin, juste et drôle. La scène avec la statue est certainement la plus réussie avec ce suicide manqué qui fonctionne très bien. Ce qui est intéressant c’est que tout à du sens chez ce danseur. Il n’aligne pas les pas, il les réfléchie. Cela se sent également dans les parties « hors scène » où la timidité extrême de Baptiste contraste avec le personnage qu’il offre au public du théâtre des funambules. Il est certainement le seul interprète à ne pas rester passif lors de la scène où Garance se change dans la pension de Mme Hermine. Bien sur à ce moment, le regard du spectateur est attiré du côté de la chambre de Frédérick Lemaître mais il est intéressant de voir Baptiste douter, se lever, se rassoir, plier et déplier sa veste plutôt de rester simplement assis sur son lit. Cela amène bien la suite de la scène où il s’enfuit.

 

De Baptiste, on passe à son amoureuse éconduite Nathalie. Clairemarie Osta est vraiment bouleversante dans ce rôle pourtant bien ingrat (ce n’est jamais facile d’être celui se fait jeter et qui en plus empêche les deux amoureux d’être ensemble. N’est-ce pas M. le comte ?)

Elle réussit à émouvoir par de simples gestes. Le fait qu’elle soit vraiment plus petite qu’Agnès Letestu la place de plus dans une situation d’infériorité, de faiblesse lorsque les deux femmes se font face. Le moment où elle se jette à ses pieds avant d’être récupérée par Baptiste est vraiment fort.

 

C’est après ce passage qu’entre en scène le comte. Yann Saïz prête ses belles lignes à ce personnage pas si facile à défendre.

 

Entre acte et départ pour l’escalier, après avoir tenté d’expliquer à mes voisins de parterre que oui ça valait la peine de bouger. Charlotte Ranson est sur les marches. J’admire quand même ces danseuses qui chaque soir attendent près de 10 minutes immobiles sur les marches avec les gens leurs marchant presque dessus ou les prenant en photo en se collant presque à leur nez !

 

Charlotte Ranson se donne à fond dans le rôle de Desdémone elle investit bien l’espace du grand escalier, un très bon moment.

 

Copie de P1030861

                                                                     Charlotte Ranson

 

On retourne dans la salle avec le ballet Robert Macaire. Le moment est toujours très sympa même si parfois un peu long. En fait avec le recul je me rends compte que plus je vois, moins il me parait long ! Etrange…

Florian Magnenet nous déroule sa plus belle technique, c’est un plaisir à voir. Il se taille un très beau succès et n’oublie par de rester dans son personnage en envoyant régulièrement œillades et baisers à Mme Hermine, toujours aussi excellente Valentine Colasante qui réussit à faire rire la salle même à moitié dans le noir, une fois le rideau baissé. Sarah Kora Dayanova campe une ballerine aux très beaux équilibres mais qui manquait un peu de punch.

 

Copie-de-P1030907.JPG

                                                                 Valentine Colasante

 

Se rideau se lève à nouveau nous dévoilant une Garance qui a bien changé. Elle vit désormais avec le comte et semble avoir perdu cette joie de vivre qui la caractérisait. Elle qui était si vide, ses gestes sont maintenant lents et son regard éteint. Agnès Letestu joue très bien les grandes dames et on sentait parfois le fantôme de sa dame aux Camélias sur cette scène. Pourtant le comte de Yann Saïz se donne du mal pour la combler. On le sent fou amoureux dans cette situation qui est quelque part le miroir des scènes entre Baptiste et Nathalie.

Le couple pour sa part, semble tout à fait heureux désormais avec leur petit garçon.

On repart pour une scène pantomime tout aussi réussie que celle du premier acte. Puis Baptiste découvre Garance l’observant dans une loge… J’aime beaucoup le solo qui suit cette scène. Stéphane Bullion lui donne beaucoup de force et de profondeur.

 

La scène du bal est marquée par l’excellente prestation de Vincent Chaillet tranchant et précis face à un comte dévasté. La variation de Lacenaire se fait très violente est forte. Le premier danseur est le seul titulaire du rôle à rendre toute la puissance dramatique de passage.

A noter que Yann Saïz est l’un des seuls à se sortir dans trop de dommages du cri de douleur du comte. La confrontation des deux personnages était très équilibrée.

 

Nous sommes à nouveau dans la chambre Baptiste en présence des deux héros. Leur pas de deux est plein d’émotion et les deux interprètes s’accordent toujours aussi bien. Mais le moment est trop bref et Garance s’enfuit déjà.

A noter que contrairement à Isabelle Ciaravola, Agnès Letestu ne remet pas sa robe sombre pour s’enfuir alors que Baptiste à lui le temps de se changer en Pierrot !

 

 Copie-de-P1030909.JPG                                                    Florian Magnenet et Sarah Kora Dayanova

 

Pour conclure, une bien belle distribution avec des solistes donnant une dimension particulière aux personnages.

 

Il a été intéressant d’y retourner dès le lendemain pour la distribution Ciaravola/ Ganio qui étaient elle aussi extrêmement réussie mais pour des raisons assez différentes.

Rendez-vous donc demain je l’espère pour quelques impressions (et photos).

 

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