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2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 14:27

Après une première représentation annulée pour cause de grève il était plus que temps pour moi d’enfin découvrir le programme d’ouverture de la saison 2011/2012 de l’Opéra de Paris.

Quel drôle de programme que cette soirée Lifar/Ratmansky pour ouvrir cette nouvelle année ! Assurément la soirée ne plaira pas à tous les publics. Au niveau de l’amphithéâtre, beaucoup on d’ailleurs été refroidis par Phèdre et ont zappé Psyché.

Le ballet de Serge Lifar est un sacré choc. Un choc esthétique évidemment avec ses costumes aux couleurs tranchées, ses perruques et ce décor très théâtral. La musique est assez particulière. Elle ressemble presque à une bande originale de film. Elle ne sert qu’à illustrer l’action, accentuer les effets dramatiques…

L’action n’est pas des plus limpide est il est nécessaire de se familiariser un peu avec l’argument avant la représentation. Toutefois le ballet m’a paru assez plaisant. On y passe un agréable moment. Marie-Agnès Gillot joue une Phèdre très tragédienne. Avec elle, difficile d’ignorer que l’on est dans la tragédie grecque. L’étoile est toujours aussi impressionnante sur scène avec une technique de fer. Ses mouvements paraissent toutefois souvent trop brusques. Le tout manque un peu de grâce ce qui est dommage car l’intension est là.

 

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Karl Paquette et Myriam Ould-Braham sont mignons comme tout en Hippolyte et Aricie. Le danseur étoile montre beaucoup d’enthousiasme et présente une danse agréable alors que la première danseuse est totalement dans son élément dans ce rôle pourtant très bref. Il est à mon avis assez facile de tomber dans le ridicule et l’ultra mièvre avec ce genre de rôle. Myriam Ould-Braham joue beaucoup sur la retenue et sa grâce naturelle fait le reste.

Nicolas LeRiche quant à lui se montre toujours aussi imposant et charismatique en Thésée. Il est néanmoins très handicapé par son costume très peu valorisant.

Mais l’une des grandes reines de la soirée reste Alice Renavand qui campait Oenone. Elle impose une présence incroyable à chacun de ses passages sur scène ou elle vole presque la vedette à Marie-Agnès Gillot.

Je suis maintenant très curieuse de découvrir une seconde distribution de ce ballet et voir ce qu’il en reste une fois passé la découverte.

 

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Deuxième partie de soirée et une salle un peu plus clairsemée donc pour découvrir Psyché, première création Alexeï Ratmansky pour le ballet de l’Opéra de Paris. Après Phèdre, on reste dans l’univers mythologique avec cette fois, Vénus, son fils Eros et la belle Psyché dont il s’éprend. Le contraste avec l’œuvre de Lifar est assez violent ! Ici, Psyché est vêtue d’une simple robe blanche, Eros d’une tenue totalement indescriptible mais assez simple tout comme les « humains » en tuniques couleur chaire. Le décor est dans la première scène assez simple mais tout va changer par la suite !

Après une introduction assez sympathique on part dans le plus grand des délires avec un décor digne du Fantaisyland d’Euro Disney. Au milieu de ces arbres magiques, escargots géants et bestioles en tout genre, un corps de ballet dont les filles sont de jolies fleurs (costumes très sympa) et les hommes de drôles d’animaux avec peaux de bêtes sur le dos et mouvements qui vont avec. Il est d’ailleurs assez amusant de voir qui est en quoi. Grande question d’ailleurs, le danseur en blanc que fait-il ? Un mouton ?!!

 

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Bref pour parler plus sérieusement, le ballet en lui-même est plutôt agréable pour une première vision. Les premiers moments sont très sympas on est pris par le charme un peu désuet de l’ensemble. Bien évidemment c’est très kitsch mais après toute pourquoi pas. Aurélie Dupont déploie une technique toujours aussi souveraine qui est très plaisante à regarder. Stéphane Bullion quant à lui fait montre de beaucoup de second degré dans son interprétation ce qui est très appréciable. Les deux interprètes ne sont toutefois pas vraiment sur la même longueur d’onde niveau interprétation. Peut être aurait-il été plus judicieux de voir Aurélie Dupont avec Mathieu Ganio et Stéphane Bullion avec Clairemarie Osta…

Le pas de deux entre Psyché et Eros fait partie des points faibles de la pièce. Trop classique et surtout trop long, il nous donne envie pour la première fois de regarder l’heure. Le reste du ballet sera à cette image. Entre la forêt enchantée peuplée d’étranges bêtes et le retour chez les dieux, le temps semble long et on décroche. Le happy end ultra dégoulinant fini de nous achever !

 

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Pou conclure, le ballet n’est pas désagréable et on passe un bon moment. Toutefois je doute que l’œuvre résiste à de multiples visions et doit à mon avis beaucoup à ses interprètes.

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