Ah il fallait les mériter ces adieux ! Un incident sur le RER m’a propulsé dans une course folle pour arriver à temps au Palais Garnier. Une petite dose d’émotions fortes avant celles qui allaient venir.
C’est donc hier, jeudi 10 octobre (le jour de mes 25 ans en plus, quel beau cadeau !), qu’Agnès Letestu faisait ses adieux au public parisien sur un ballet qu’elle a su marquer de son empreinte au fil des ans : la Dame aux Camélias.
Inutile de faire un compte rendu de la représentation. Ces spectacles ont toujours une saveur particulière. Ils sont traversés par une émotion spéciale. On cherche alors, les regards, les petits gestes entre les danseurs. Et hier nous y avons eu droit avec un partenariat au sommet entre Agnès Letestu et Stéphane Bullion. Les deux étoiles étaient en osmose totale. Tout n’était que sourires et gestes tendres aux deux premiers actes, passion déchirante au troisième. Stéphane Bullion était d’ailleurs particulièrement inspiré ce soir. À lui aussi la grande Agnès va beaucoup manquer. Avec qui va-t-il bien pouvoir danser ? Nous avons pris les paris à la fin de la représentation !
Tous les autres interprètes seraient à citer avec en tête Eve Grinsztajn, une des danseuses phares de cette série. Elle a réussi à se glisser avec autant de succès dans les rôles de Manon qu’Olympia et a illuminé la scène de soir en soir. Hier soir c’était dans la robe violette de Manon qu’on la retrouvait pour une dernière danse bouleversante.
À noter la très grande fraicheur de Léonore Baulac, délicieusement frivole en Olympia. On ne peut que souhaiter la revoir plus souvent titulaire sur d’autres ballets.
photo: blogapetitpas.fr
Mais place à la Reine de la soirée. Le sentiment général qui transparaissait chez les balletomanes hier était clairement la nostalgie. Agnès Letestu est de ces danseuses que l’on imaginait ne jamais voir partir. Elle a toujours été là (pour les plus jeunes bien sûr). Pour ceux qui ont commencé à aller au ballet ces quinze dernières années elle a été la référence en matière de ce que devait être une étoile. La grande Agnès avec sa classe légendaire, sa technique impeccable mais jamais ostentatoire, ses interprétations respirant l’intelligence. On a tous un souvenir marquant d’Agnès Letestu. De tous ces rôles, elle a réussi à sortir quelque chose d’intéressant. Même quand elle n’avait pas le physique ou personnalité pour, elle s’imposait avec grâce et élégance. C’était de plus une ballerine qui parlait très bien de son métier. Il était toujours passionnant de l’écouter (et la voir) en interview.
Pour ouvrir la boîte à souvenirs, la première fois que j’ai vu la belle Agnès sur scène était la toute première fois que j’ai vu un ballet à l’Opéra de Paris : Giselle. J’étais toute petite et en garde finalement assez peu de souvenirs mais elle était restée depuis mon étoile de référence.
Depuis j’ai eu la chance de beaucoup la voir danser dans des rôles très où elle n’a jamais déçu. Je garderai je pense longtemps cette dernière image d’une Marguerite agonisant se dirigeant vers un carré de lumière les bras tendu vers le public avant de s’écrouler.
photo : dansomanie
Hier soir le public était venu nombreux pour lui aussi lui faire ses adieux. C’est toute simple dans robe blanche et sous une pluie de paillettes que l’étoile c’est présentée sur le devant de la scène. Visiblement intimidée elle a vite fait revenir son partenaire et le corps de ballet. Les mots qui qualifieraient le mieux ce moment sont simplicité et classe. Elle est allée se poster sur les avant-scènes pour se rapprocher encore du public a fait venir sur scène quelques personnalités notamment Ghislaine Thesmar avec qui elle a beaucoup travaillé au cours de sa carrière (petit rappel de Tout près des étoiles !). Le beau moment d’émotion fût évidemment la venue sur le plateau de son partenaire de toujours José Martinez, (LE grand couple de la danse d’il y a quelques années) venu lui apporter un bouquet de fleurs blanches. Bouquet qu’elle a par la suite posé au bord de la scène en « offrande » à son public. Un acte à l’image de la danseuse.
Avec le départ d’Agnès Letestu c’est toute une page qui se tourne. Une nouvelle aire commence et on a pour l’instant un peu de mal à voir de quoi elle sera faite. Je ne vais pas vous saper le moral en vous disant qu’en l’espace d’un an et demi nous allons aussi perdre Nicolas LeRiche, Isabelle Ciaravola, Aurélie Dupont (et aussi Christophe Duquenne)…
Et dans 10, 20 ans quand nous seront un gang de balletomanes avertis, on pourra bassiner les petits jeunes en leur disant que quand on avait leur âge on a eu la chance de pouvoir voir tous ces grands danseurs sur scène !
Ce week end se tenaient les Danses Partagées au Centre National de la Danse de Pantin. Lors de cet événement annuel les danseurs amateurs ou confirmés peuvent profiter d’un panel de cours assez large (du hip hop à la danse de salon en passant par le classique et le jazz) avec à chaque édition une tête d’affiche.
Cette année ce sont à Emilie Cozette, danseuse étoile de l’Opéra de Paris et Nicolas Paul, sujet de ce même Opéra de Paris que revenaient la mission d’animer l’échauffement géant et l’atelier classique.
De ces danses partagées on a un peu toujours les mêmes questions. C’est bien ? c’est intéressant ? c’est vraiment tout niveau ?
Voici donc un petit compte rendu de mon expérience pour ma première participation à cette manifestation.
Départ assez tôt de ma lointaine Essonne pour me rendre à Pantin (le bout du monde pour moi). À 13h je suis devant le CND et quelques personnes commencent déjà à arriver. Je retrouve ma petite partenaire de danse (comprenez : une de mes meilleures amies avec qui je danse depuis une dizaine d’années dont 5 ans en duo). Le centre est grand et tout en béton, c’est particulier. À tous les étages on trouve des vestiaires et casiers bien pratiques étant donné que l’on ne peut pas entrer dans le studio en chaussures ou avec un sac.
Echauffement
Cette après-midi de danse commence à 13h30 par un échauffement géant dispensé par Emilie Cozette et Nicolas Paul dans le grand studio. On est très nombreux mais sans se marcher dessus pour autant.
C’est Emilie Cozette qui nous explique les exercices pendant que Nicolas Paul joue les cobayes en les exécutants en même temps que nous. La danseuse étoile apparaît comme très sympathique, douce et calme et a préparé un échauffement à son image avec une musique de fond très zen et des postures inspirées du yoga.
On réveille donc tous les muscles en douceur avant de passer à quelques éléments plus toniques.
Nous voilà donc fins prêts pour la suite des ateliers. Dommage, l’échauffement se termine à 14h et la suite n’arrive pas avant 15h30. Il ne faut pas se refroidir ! Pour cela nous partons à l’aventure dans le Centre histoire de voir tous les étages et la multitude de studios. Ils sont tous ouverts. Pas sûr que l’on ai le droit d’y entrer mais tant pis. Quant on est habituées au parquet sur béton et chaises à la place de barres l’occasion est trop belle de s’entrainer un peu dans un vrai studio !
Initiation à la technique du pas de deux
Nous passons donc ensuite à l’atelier classique. Tout est dans le titre !
Au lieu de donner un cours de danse classique, Emilie Cozette et Nicolas Paul ont choisi de faire dans l’originalité en proposant un apprentissage de la technique du pas de deux classique.
Pour commencer, les deux danseurs nous présentent le petit enchainement à apprendre. Pour les balletomanes, rien de nouveau, tous les éléments du pas de deux sont là. Seulement voilà, entre voir et faire il y a un monde !
Cet atelier avait le grand avantage de mettre tous les participants sur un pied d’égalité. En effet, on peut faire de la danse classique depuis des années, peu de personnes ont finalement pu se frotter à l’apprentissage de la danse à deux souvent par manque de garçons ou de cours adaptés.
Ici évidemment nous devons être 25 filles pour 2 garçons ! Il y a donc les garçons-filles et les filles-filles. Avec ma partenaires nous faisons le deal d’apprendre les deux parties pour pouvoir chacune expérimenter les deux rôles. Et il faut dire que c’était drôlement intéressant, chaque partie comprenant son lot de difficultés. Le tour promenade est certainement ce qui a posé le plus de problèmes au groupe. Pas facile en effet de trouver le bon équilibre entre force et relâchement, la bonne position, la bonne tension dans les bras. Il était toutefois plaisant de constater les progrès fait au bout d’une heure.
L’enchainement était majoritairement expliqué par Nicolas Paul qui a su montrer très pédagogue en rendant le cours accessible pour tous les niveaux. Emilie Cozette était plus discrète face au groupe entier mais présente auprès des binômes pour donner de précieux conseils adaptés aux difficultés de chacun. C’est d’ailleurs cela qui m’a le plus intéressée je dois dire. Voir les danseurs intervenir auprès de chaque groupe souvent même en mouillant la chemise pour mieux nous expliquer (oui j’ai pu danser un micro pas de deux avec Nicolas Paul ça restera une petite fierté !).
Au final le cours était très convivial. On croisait des personnes de tous les niveaux et chacun a réussi à obtenir un vrai résultat et une progression. Les danseurs se sont montrés patients et bons pédagogues. Mon coup de cœur de la journée.
La mégabarre du ballet de Biarritz
À 17h30 on passe à la mégabarre dispensée par Richard Coudray, maître de ballet au Malandain Ballet Biarritz.
Un mot tout d’abord sur ce monsieur qui était fort sympathique et intéressant ! Il a dépensé une énergie folle et communicative durant cette heure de cours.
Pour ce qui est du format de la Mégabarre en lui-même je dois dire qu’il m’a plus fait pensé à une démonstration qu’à un réel cours. Un peu « regardez tout le monde que l’on peut mettre sur une barre et en plus tous les niveaux peuvent participer ». C’était en quelque sorte un show. Idée renforcée par le fait que nous étions dans les espaces publics du CND avec donc des spectateurs.
Petit problème : impossible si l’on ne connaît pas parfaitement le langage classique de s’y retrouver. En effet vu la longueur de la barre on ne voyait bien souvent pas le maître et devions nous fier à sa voix (il dictait l’exercice) pour exécuter. J’avoue que je me suis bien amusée. Les exercices étaient sympas, dynamique, on était crevé au bout d’une heure.
Cependant je n’ai pas pu m’empêcher de me sentir mal pour les personnes qui n’avaient jamais dansé ou venait du jazz ou autre discipline. On les sentait vraiment en galère, sans compter qu’il n’y avait aucune correction.
Pour conclure, ces danses partagées étaient un excellent moment avec des cours très intéressant dont on ressort enrichi.
Rendez-vous l’an prochain !
l'auteure de ces lignes est sur cette photo, saurez-vous la retrouver?
photos: CND
J’ai toujours joué de malchance avec la Dame aux Camélias d’Isabelle Ciaravola. Report de date, blessure… je l’ai toujours manquée. Autant dire qu’il était hors de question de je la loupe une nouvelle fois pour sa dernière série parisienne dans le rôle de Marguerite.
L’étoile est à l’heure actuelle la grande spécialiste des ballets néo-classiques narratifs de la compagnie. J’avais déjà été fortement touchée par ses interprétations dans Onéguine ou l’histoire de Manon. Seule la Dame me manquait.
À la fin de la représentation, on est en droit de se demander qui pourra bien prendre sa succession. Elle est à ce jour la seule à apporter une telle vérité et une telle justesse à ces grands personnages. Sa Marguerite est en tout point formidable. Inutile de parler une nouvelle fois de son physique idéal pour ce genre de rôle, de ses très beaux pieds et de ses jambes interminables. Par contre on peut tout de même mentionner ses bras extrêmement gracieux qui apportent une vraie douceur à son personnage.
Sa Marguerite n’est pas une grande dame comme celle d’Agnès Letestu ou d’autres. C’est une demi-mondaine qui s’amuse dans son style de vie et se joue de ses nombreux prétendants. Elle va se retrouver véritablement transformée et transportée par son amour pour Armand. L’évolution de ses sentiments est très claire dans le grand pas de deux du premier acte où elle passe de la femme gentiment amusée à la jeune fille séduite pour qui plus rien n’est impossible.
Elle forme un très beau couple avec Karl Paquette qui m’a pas mal surprise. Je n’avais pas du tout accroché à son Armand lors de la dernière reprise mais tout a changé ici. Il était assez juste et émouvant. Il est de plus un partenaire toujours très attentif et c’est peu de dire que les périlleux pas de deux de Neumeier décollaient totalement avec une impressionnante fluidité. Ils forment un couple très harmonieux que soit dans leur danse ou leur interprétation.
Le pas de deux de la campagne au deuxième était dans ce sens particulièrement touchant par la simplicité qu’il dégageait. On était là face à deux jeunes gens amoureux et insouciants. Le passage apportait un peu de poésie et une respiration bien nécessaire avant la terrible scène de la confrontation entre Marguerite et M. Duval père. Ce passage est certainement l’un de mes favoris quelle que soit la distribution mais ce soir il a pris une nouvelle dimension. Le regard froid d’Andreï Klem d’un côté les supplications d’Isabelle Ciaravola de l’autre… Cette dernière apparaissait d’ailleurs comme une toute petite chose à côté du massif danseur ce qui donnait à l’échange une impression générale bien différente de la distribution avec Agnès Letestu.
Karl Paquette a su par la suite montrer un désespoir poignant dans sa variation de la lettre. Une belle attitude qu’il gardera tout au long de l’acte 3 avec notamment un black pas de deux de très haute volé qui fût d’ailleurs très applaudi.
L’acte 3 fût l’un des plus beaux qu’il m’ait été donné de voir sur ce ballet. La lente agonie de Marguerite qui a pu paraître un peu longuette certains soirs passait ici en un éclair en vous nouant la gorge. Cette histoire est quand même horriblement triste !! Les interprètes en on bien fait comprendre tous les enjeux pour chacun des personnages ce soir.
Un petit mot tout de même sur les seconds rôles qui étaient très efficaces. Nolwenn Daniel était une Prudence bien plus vive que lors de la première est s’accordait très bien avec Christophe Duquenne assez formidable de drôlerie en Gaston Rieux. Voilà un autre danseur qui manquera beaucoup la saison prochaine (ou celle d’après ? je m’y perds avec tous ces départs).
J’ai eu au premier acte un peu peur pour la Manon de Myriam Ould-Braham que je ne trouvais pas du tout convaincante. L’étoile n’a pas assez exagéré le trait lors de la représentation ce qui est assez embêtant car Manon et Des Grieux sont des personnages de théâtre caricaturaux à ce moment du ballet.
Fort heureusement la danseuse a connu une belle évolution tout au long de la représentation. Elle a assez bien tenu tête à Isabelle Ciaravola dans la confrontation avec Marguerite avant de devenir franchement bouleversante au dernier acte. Sa variation était empreinte d’une telle tristesse qu’elle m’a beaucoup touchée. Et ce court passage où elle se retrouve habillée en Marguerite était très beau par l’implication des deux ballerines.
Enfin la dernière apparition de Manon et Des Grieux dans la chambre de la Dame aux Camélias fût pour moi l’un des moments les plus émouvants de la soirée. Il m’a rappelé la toute première que j’ai vu ce passage (avec Marguerite-Clairemarie Osta, Des Grieux-Christophe Duquenne et Manon-Isabelle Ciaravola).
Effet de dernière, les applaudissements furent nourris lors des saluts avec de nombreux rappels et même une standing ovation du parterre.
On sentait les deux interprètes principaux très émus ce qui me fût confirmé par Karl Paquette à la sortie des artistes, « Il faut profiter au maximum des derniers moments ensemble ».
Les affaires reprennent !
La semaine dernière la danse a fait son retour au Palais Garnier avec une nouvelle reprise de la Dame aux Camélias. Une série toute particulière puisqu’elle sera marquée par les adieux à la scène de la grande Agnès Letestu le 10 octobre.
La Dame aux Camélias est le ballet que j’ai certainement le plus vu à l’Opéra de Paris. J’en suis à ma troisième reprise. J’ai vu passer mal de Marguerite et Armand et avoue avoir rarement été déçue. Oui je l’avoue, l’œuvre de John Neumeier est l’un de mes ballets préféré. Je ne le trouve ni trop long, ni mal construit. J’aime l’histoire, les personnages, les pas de deux. Si les scènes de corps de ballet sont parfois un peu répétitives tout s’efface grâce à l’investissement des danseurs.
Lors de ma découverte de la Dame, Agnès Letestu dansait avec Hervé Moreau. Malheureusement ce dernier c’était blessé le soir de la première obligeant Stéphane Bullion à faire une prise de rôle anticipée (il devait danser avec Isabelle Ciaravola en fin de série pour une seule et unique représentation). J’avais assisté à la toute première du couple Letestu/Bullion et il faut bien dire que malgré quelques problèmes de calage bien compréhensibles, on sentait déjà l’alchimie naitre entre les deux danseurs. Leur représentation était touchante et émouvante.
Deux ans plus tard, avec un vrai travail de préparation, ils avaient mis le feu à la scène avec des pas de deux hyper maîtrisés et une interprétation très fine. Ils avaient été de loin le meilleur couple de la série.
Et cette année alors ? Alors qu’ils partagent leurs derniers moments sur scène et que la belle Agnès passe ses derniers jours d’étoile face à son public que dire de cette première représentation ? Et bien qu’elle comblait toutes nos attentes !
Le couple phare est toujours aussi convaincant et on ne peut qu’admirer la maîtrise avec laquelle ils passent (et surtout interprètent) des pas de deux clairement pensés pour des petites danseuses. Mais la grande Agnès traverse tout le ballet avec la classe et la grâce qu’on lui connait. Pas étonnant que tous les regards se portent sur elle, que tous les hommes soient à ses pieds. Comment pourrait-il en être autrement ? Contrairement aux précédentes reprises, elle ne m’a pas semblée trop aristocratique. Elle avait trouvé le ton juste.
Stéphane Bullion de son côté trouve avec Armand l’un de ses meilleurs. Il sait s’y montrer touchant et passionné. Le personnage colle bien à sa personnalité et j’ai toujours imaginé une interprétation très proche de la sienne en lisant le livre de Dumas.
Pour les autres interprètes, première oblige, il reste quelques ajustements à faire. Le corps de ballet était souvent brouillon ce qui ne rend pas leurs scène (déjà longues) particulièrement dynamiques).
Les seconds rôles étaient un peu en retrait à l’image de Nolwenn Daniel et Nicolas Paul très convaincant au premier acte en Prudence et Gaston Rieux mais étonnamment éteints au second qui est pourtant leur grand moment de bravoure. Le tout manquait un peu de piquant et de trivialité.
Le couple Manon/Des Grieux était en revanche impeccable avec une Eve Grinsztajn vénéneuse à souhait dans les deux premiers actes et émouvante au troisième. Elle était déjà ma Manon favorite lors de la dernière reprise et on ne peut que regretter qu’elle n’ait pas eu sa chance sur le rôle titre ou elle aurait pu être très intéressante. Christophe Duquenne, comme à son habitude, a brillé en Des Grieux même si le rôle n’est pas hyper valorisant.
On saluera également le retour de Myriam Ould-Braham sur scène après une longue absence. C’est un vrai plaisir de retrouver l’étoile en forme même si on ne peut que regretter de la voir cantonnée à un rôle de sujet (à la limite première danseuse) et faire du corps de ballet sur la moitié de la soirée. Elle est de plus un peu trop princesse pour Olympia. Manon devrait mieux lui convenir.
Au final, une représentation enthousiasmante qui malgré ses quelques défauts ouvre en beauté la saison 2013/2014.
J’avais arrêté l’an dernier de donner mon programme des prochaines semaines car je ne le tenais jamais mais ma bonne résolution de la rentrée et de reprendre ce blog en main alors…
Prochainement sur danse-opera : un retour sur la représentation Ciaravola/ Paquette sur 29 septembre avant un nouveau week end 100% danse début octobre avec la représentation Pujol/Ganio le samedi puis les Danses Partagées du CND le dimanche.
A noter : n’ayant pas accès à mon appareil photo (et n’ayant plus internet à la maison) je ne peux pas mettre de photos des saluts pour l’instant mais m’y emploierai dès que tout sera réglé !
De retour de vacances, il est temps de faire un petit bilan de la saison 2012/2013.
Pour cette saison c’est découpée en deux parties. Une première très active de septembre à décembre avec tout plein de ballets, tout plein de distribution. Une deuxième plus légère. Etant très prise par création d’un spectacle j’ai dû revendre près de la moitié de mes places ce qui explique le manque de mise à jour sur ce blog ces derniers mois.
Il faut de plus prendre en compte le fait que cette saison fut assez décevante. Pas très excitante sur le papier, elle ne c’est pas révélée bien meilleure dans la réalité. Toujours peu de classiques à l’Opéra de Paris avec des distributions anarchiques. Le reste des soirées étaient soit peu attrayantes soit prises d’assaut.
Au final les grands souvenirs qu’il me reste, ces soirées dont je garde un souvenir ému des mois après sont :
- Le Don Quichotte de Mathilde Froustey et François Alu. La distribution que l’on n’attendait absolument pas. Le public a appris son existence le jour-même ce qui a suscité mon seul gros craquage de la saison : une place première catégorie pour me retrouver au 5e rang de Bastille.
Un investissement absolument pas regretté. Cette représentation m’a apporté tout ce que j’attendais. De l’enthousiasme, de la bonne humeur, un jeu sympathique, une technique impressionnante et une énergie folle. C’était un véritable tourbillon qui a tout emporté sur son passage. Certes ce n’était pas parfait mais tellement enthousiasmant… Le genre d’émotion que l’on aimeraiT ressentir à chaque fois.
- West Side Story au théâtre du Châtelet. Encore ici beaucoup d’investissement et d’énergie. Un spectacle qui vous accroche du début à la fin. C’était d’une très grande qualité. La première chose que l’on veut faire en sortant (outre chanter I felle pretty dans la rue) est d’y retourner. Dommage c’était complet.
- Manon par le Royal Ballet à Monaco. Un ballet totalement redécouvert grâce à cette formidable compagnie. Mes seules larmes de la saison à la fin des deux représentations vues. La découverte aussi des danseurs du Royal Ballet qui envie d’en voir encore plus.
Outre ces 4 représentations, il reste des soirées très sympathiques :
- La Sylphide. Une seule représentation vue et je le regrette bien. Je pensais m’ennuyer à mourir, il n’en n’a rien été ! C’était de plus l’occasion d’admirer Mathias Heymann au mieux de sa forme et ça, on ne s’en lasse pas.
- La soirée Roland Petit. Ok on a eu droit quasiment à la même il y a deux ans. Il n’empêche que j’y ai passé un très bon moment et regrette à nouveau de n’avoir pu y aller qu’une fois.
- Le gala du tricentenaire de l’école de danse. Il est possible que le champagne/tapis rouge/tenues de soirée y soit pour beaucoup mais je garde un excellent souvenir de ce gala très festif arrivé après le si triste gala Noureev. Les élèves de l’école ont su montrer tout leur talent et c’était un bonheur à voir.
- Kaguyahime. Décidément un très beau ballet qui méritait d’être revu. Les percussions japonaises faisaient un effet monstre au Palais Garnier.
Et comme toujours, on compte des ratés.
- - Sous Apparence de Marie-Agnès Gillot. Pas un gros raté mais plutôt un vrai point d’interrogation face à cette création sympathique mais très anecdotique. Quel était l’intérêt ? Je le cherche encore.
- - Le Boléro de Cherkaoui/ Jallet. Grosse incompréhension face à cette œuvre annoncée comme l’événement de la saison. Au milieu de tous ces éclairages je n’ai vu ni les danseurs, ni la chorégraphie. J’ai eu l’impression de les voir tourner en rond pendant 15 minutes (et je suis sûre qu’ils n’ont pas fait que ça). La salle a explosé en bravos à la fin. Tant mieux pour les artistes. Je suis passée à côté.
- - Le gala Noureev de l’Opéra de Paris. Immense déception que ce si triste gala. Pourtant j’ai eu envie d’y croire et je suis plutôt bon public mais là non… Je ne voyais pas vraiment l’hommage là dedans. On avait plus l’impression que l’Opéra cherchait à enterrer une nouvelle fois le danseur. On retiendra quand même les formidables prestations de Nicolas LeRiche et Laetitia Pujol dans Roméo et Juliette et Mathias Heymann dans Manfred qui ont illuminés la soirée.
Du côté des danseurs, il convient de parler de Mathias Heymann qui a effectué un formidable retour en milieu de saison. C’est drôle, il ne faisait pas partie de mes danseurs favoris et ne m’avait pas spécialement manqué mais depuis son retour il est en train de gagner mon cœur ! Ses prestations m’ont toutes plus enthousiasmées les unes que les autres et j’ai déjà hâte d’être à la saison prochaine.
Une réflexion a été faite sur ce blog tout au long de l’année : Nicolas LeRiche, qu’est-ce qu’il va nous manquer ! Et c’est vrai. Le danseur est apparu comme un vrai jeune homme toute la saison ne laissant pas soupçonner que la date fatidique de ses adieux approchait à grands pas. La course aux places pour le fameux soir sera sanglante !
Un petit mot également pour Mathilde Froustey qui après avoir tant de fois illuminé les scènes parisiennes (même au dernier rang du corps de ballet) est parties évoluer sous d’autres cieux. Un titre d’étoile qu’elle mérite et même si elle va beaucoup me manquer j’espère que sa carrière américaine lui apportera tout ce qu’elle mérite.
Au final une saison un peu terne illuminée de quelques impressionnantes prestations.
La saison prochaine s’annonce un peu du même acabit mais il ne faut jamais juger à l’avance et j’espère être surprise.
Ce sera aussi la saison des grands départs avec les retraites d’Agnès Letestu, Isabelle Ciaravola et Nicolas LeRiche. La reine Agnès tirera sa révérence la première dès le mois d’octobre. Je n’ai pas réussi à avoir de place pour l’instant mais comme c’est le jour de mon anniversaire vous savez quoi me faire comme cadeau ! (un cadeau que je paye en plus !)
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de bonnes vacances pour ceux qui en ont et bon courage à ceux qui bossent ! On se retrouve en septembre.
Le Royal Ballet. Voilà une compagnie qui m’attire depuis très longtemps. Les extraits vus et revus sur Youtube, la participation des étoiles à plusieurs galas internationaux, la grande efficacité de leur communication… tous ces éléments me donnaient envie d’en voir plus. Après avoir étudié la possibilité d’un petit voyage à Londres, c’est finalement bien plus au sud que je me suis retrouvée.
Informée par Impressions Danse (toujours au courant de l’actu anglaise!) du passage de la compagnie à Monaco, nous voilà parties pour la côté d’Azur.
Après une expérience (il faut vraiment parler d’expérience je crois !) en train de nuit, nous voici arrivées samedi matin sous le soleil du sud.
Le spectacle ne commence qu’à 16h donc en attendant, petit tour dans la principauté. Le Casino, le port, la mer, le Rocher et la vieille ville, une agréable façon de passer le temps.
Puis c’est le départ pour le Grimaldi Forum, une salle de spectacle à une petite dizaine de minutes à pieds du Casino. L’agencement du lieu fait un peu penser au Palais des Congrès. Difficile de s’y retrouver !
Avant le spectacle, petit briefing d' Impressions Danse sur la compagnie. Qui sont les étoiles du jour, leur parcours, leurs qualités, défauts…
Le Royal ballet présentait donc l’Histoire de Manon pour sa tournée monégasque. Le ballet de MacMillan est un grand classique de la compagnie repris quasiment chaque saison. Nous parisiens avions eu droit à une reprise de l’œuvre il y a tout juste un an (après 10 ans d’absence) et elle m’avait laissé un souvenir contrasté. Celui d’un ballet efficace mais parfois un peu brouillon. Seul le couple Ciaravola/ Ganio avait réussit à me transporter.
Autant dire que l’impression était fortement différente cette fois. On sent que cette Manon coule dans les veines de chacun des danseurs. Tous, de la plus grande des étoiles aux membres du corps de ballet vivent cette tragique histoire d’un bout à l’autre. C’est d’ailleurs le premier adjectif qui m’est venu en tête après les représentations. Le Royal Ballet est une troupe extrêmement vivante. Ils n’ont pas la perfection ou le style très pur de l’Opéra de Paris mais possèdent un souffle qui emporte tout sur son passage et vous fait ressortir du spectacle avec des étoiles plein les yeux.
Roberta Marquez, Steven McRae
L’histoire m’a cette fois semblée limpide et pleins de petits détails de la chorégraphie me sont apparus. La soirée chez Madame du 2e acte était de haute volée lors des deux représentations avec chaque danseur réussissant à faire ressortir sa personnalité (et ils n’en manquent pas !).
J’ai trouvé globalement que l’on entrait très facilement dans l’histoire. On sent tout au long de la représentation une progression, une montée en puissance qui trouve son apogée au 3e troisième acte. L’arrivée des filles sur le port, qui m’avait autrefois parue si longue, était ici bouleversante. Chaque danseuse avait une façon bien à elle de vivre ce moment et leur longue lamentation serrait le cœur. La présence inquiétante du geôlier impose un malaise d’entrée de jeu et la lumière très réussie donne l’impression d’être écrasé sous la chaleur.
Les représentations de la matinée et de la soirée nous offraient deux distributions radicalement différentes tant au niveau du physique des danseurs que des interprétations.
Le rideau du Grimaldi Forum s’ouvre samedi après midi sur Ricardo Cervera entouré de sa longue cape. Le soliste campe un Lescaut très efficace, très beau gosse qui le sait et l’assume. Il n’a peur de rien impose sa présence sur tout au long du premier acte. Son Lescaut aime la vie, les filles et sa jolie sœur dont il profite allègrement, la « vendant » sans regret à des vieux Monsieur très riches. Ses deux variations sont remarquablement exécutées. On sent un danseur qui maîtrise parfaitement le ballet et le style du chorégraphe. Le pas de trois dans la chambre de Manon était très efficace avec un Lescaut se jouant allègrement de M. de GM bien aidé par sa sœur. J’ai en revanche trouvé le pas de deux ivre du 2e acte moins efficace que dans mon souvenir même si parfaitement exécuté.
Ricardo Cervera
A côté de Lescaut, sa maîtresse magnifiquement interprétée par Laura Morera. On sent l’étoile (oui car ici la maîtresse peut être dansée par une étoile) parfaitement dans son élément. Pas aussi stupide que certains l’imaginent, elle semble mener son petit monde par le bout du nez. Vulgaire sans pour autant exagérer, elle délivre des variations énergiques et une interprétation limpide de son personnage.
Dans les rôles titres, nous avons pu découvrir Roberta Marquez et Steven McRae. Ce qui frappe en premier chez ce couple est leur grande complicité. Leurs pas de deux (pourtant périlleux) étaient très fluides et permettaient vraiment de transmettre la passion qui anime les personnages.
Steven McRae est un danseur assez étonnant. Il possède une technique sans faille et a exécuté une variation du 1er acte qui laissait bouche bée tant elle était maîtrisée et paraissait naturelle. Sa danse ne souffre d’aucune hésitation ou faille ce qui lui permet d’être totalement à l’aise dans l’élaboration de son Des Grieux. Il campe un jeune homme plutôt réservé qui apprend à lâcher prise auprès de sa bien aimée. Il lui porte un immense amour qui malheureusement pour lui ne semble pas vraiment réciproque.
Roberta Marquez est de son côté un Manon très vénale. Elle semble profondément heureuse avec Des Grieux au premier acte mais l’oublie vite lorsque M. De GM lui met un sublime manteau sur le dos accompagné d’une rivière de diamants. Cette Manon aime le luxe et l’aime plus que tout. Au second acte elle se joue du pauvre Des Grieux allant presque jusqu’à le narguer dans sa variation (où elle se révèle envoutante). C’est finalement le désespoir touchant de son prétendant qui semble la faire fléchir.
Le 3e acte est, je l’ai déjà dis, une plongée en enfer magnifiquement rendue par les deux interprètes principaux transformés en vrais héros tragiques. Le passage dans le bureau du geôlier met profondément mal à l’aise et le pas de deux final est ce grand climax dont beaucoup m’ont parlé avec émotion sans que je ne l’aie jamais complètement ressenti dans les représentations parisiennes. Car il y a le couple phare oui, mais aussi l’ensemble des interprètes qui ont tout au long du ballet installé cette atmosphère propice à vous émouvoir.
Ce passage final avait de quoi faire fondre n’importe qui avec une Manon épuisée qui se lâchait sans retenue dans les portés pourtant acrobatiques et un Des Grieux bouleversant de détresse. J’avoue que j’avais la gorge serrée au tombé de rideau.
Le soir, changement robe pour moi et de distribution pour le Royal Ballet. On passe cette fois aux grands gabarits avec Mara Galeazzi et Edward Watson. Un duo totalement différent du cast de la matinée.
Mara Galeazzi
Les deux étoiles nous ont cette fois raconté une histoire bien plus romantique. Le couple était dominé par Edward Waston, danseur d’une classe folle aux lignes assez incroyables. Il campe un Des Grieux juvénile et fou amoureux. Sa première variation est touchante de timidité, maladresse (chez son personnage, pas dans sa danse !!), et grands élans romantiques. Comment Manon peut-elle résister ? Il continue au second acte avec une détresse palpable face au nouveau destin de sa belle. Le danseur reste actif tout au long de l’acte et notre regard est souvent attiré vers lui alors qu’il ne fait qu’arpenter la scène d’un bout à l’autre.
Mara Galeazzi, Edward Watson
A ses côtés, Mara Galeazzi est une Manon moins vénale, plus manipulée par son frère que Roberta Marquez. On la sent très hésitante à céder aux avances de M. de GM dans le pas de trois du 1er acte. On sent son trouble au second acte et sa fuite avec des Des Grieux n’en est que plus logique. J’ai toutefois eu une petite préférence pour la Manon de Mlle Marquez sans vraiment savoir expliquer pourquoi.
Cette fois encore, le 3e acte fut de très haute volée et a fait resurgir les émotions de l’après-midi. Le pas de deux final avait encore une fois de quoi arracher quelques larmes.
Pour conclure, deux distributions assez opposées mais aussi passionnantes l’une de l’autre. Chacune a su apporter une vraie émotion avec des moyens différents. Si les deux casts étaient dominés par leur Des Grieux, on peut saluer l’ensemble des interprètes qu’ils soient étoiles, solistes ou membres du corps de ballet.
Cette troupe a vraiment une belle âme et c’était un vrai plaisir que de la découvrir. Elle est immédiatement sympathique et j’espère pouvoir en voir plus lors de prochaines tournées ou même à Londres.
Au final deux très bons moments, accompagnés d’un beau séjour sous le soleil et les pieds dans l’eau !
Cher amis lecteurs,
Je n’ai aucune parole !
Je n’ai finalement pas fait de retour sur le gala Noureev et maintenant cela me parait un peu tard. De toute façon j’étais de l’avis de la majorité avec une très belle prestation de nos deux étoiles françaises (Aurélie Dupont et Mathias Heymann), une Tamara Rojo lumineuse, une prestation très sympa du Het Ballet (malgré l’immonde costume de Monsieur) et Obrazstova très belle Aurore.
Je n’ai pas non plus parlé de l’Annonce (avec un grand A) de cette semaine : le départ de Mathilde Froustey de l’Opéra de Paris. Egoïstement cela me fait un peu de peine. Vous savez à quel point j’appréciais cette danseuse et son Don Quichotte partagé avec François Alu en décembre reste mon meilleur souvenir de la saison (même si la Sylphide n’est pas encore passée).
Mais si l’Opéra de Paris n’est pas capable de reconnaître son grand talent, de voir qu’elle est faite pour être soliste, et bien elle a bien raison de partir. Une nouvelle carrière s’ouvre devant elle. Une carrière d’étoile. Je lui souhaite la plus belle des réussites dans cette nouvelle aventure.
On peut toutefois être triste de constater que l’Opéra bride à ce point ses danseurs et que des talents restent ainsi injustement bloqués. Espérons que la prochaine direction changera tout ça.
Pour le reste, pas mal de danse ces prochains jours. Tout d’abord le Royal Ballet à Monaco ce week end avant d’enchaîner avec Signes et la Sylphide.
De mon côté, je danse beaucoup. Pas mal de projets se bousculent dont un qui est imminent. Aussi j’ai beaucoup moins de temps pour ce blog et je m’en excuse. Vous pouvez pour l’instant me suivre sur Twitter (@danseopera) ou je donne des nouvelles bien plus régulières. J’espère pouvoir rectifier le tir d’ici la fin de la saison mais ce n’est pas gagné.
D’ici là portez-vous bien, dansez et allez voir tout plein de spectacles !
Très rapidement un petit retour sur la soirée Béjart/Nijinski/Robbins/Jallet, Cherkaoui.
Pour sa dernière soirée mixte de la saison, l'Opéra de Paris avait choisis de rendre hommage aux ballets russes avec une pièce originale et quelques ré-interprétations.
La soirée s'ouvre avec l'Oiseau de Feu de Maurice Béjart. Une partition forte pour un ballet vraiment enthousiasmant. J'avais gardé de cette pièce le souvenir de quelque chose d'un peu vieillot. Impression totalement disparue cette fois. J'ai trouvé le ballet de Béjart très efficace. Les interprètes étaient investis et le groupe des partisans particulièrement impressionnant. Chaque personnalité ressortait avec force.
Au milieu de ce groupe gris, le flamboyant Mathias Heymann. Quel bonheur que de retrouver l'étoile aussi en forme. On le sent véritablement métamorphosé depuis son retour. Il est bien secondé par Allister Madin dans le rôle bref mais fort de l'oiseau Phoenix.
On continue avec le seul ballet russe original de la soirée, l'Après-Midi d'un Faune. Véritable pièce de musée, le ballet de Nijinski m'a pourtant paru bien moins poussiéreux que lors de la précédentes soirée Ballets Russes de l'ONP. Il faut dire que Nicolas LeRiche officiait dans le rôle du Faune. Le danseur pourrait bien passer une demie assis sur scène qu'on ne s'ennuierai pas! A ses côtés la superbe Eve Grinsztajn décidément bien trop rare sur scène.
En diptyque de ce Faune, l'Afternoon of a Faun de Jerome Robbins. Même musique et toujours un couple évoluant sur scène mais une ambiance bien différente. On se retrouve ici dans un studio de danse avec de danseurs se rencontrant à travers leur reflet dans le miroir. Hervé Moreau et Eleonora Abbagnato formaient un couple absolument superbe dégageant une belle harmonie. La confrontation de ces deux ballets était particulièrement intéressante. Au spectateur de chercher les points communs et petits clins d'œil entre les deux chorégraphies.
La soirée se termine sur une nouvelle création du Boléro annoncée comme l'événement à ne pas rater. Pour moi ce fût surtout un très grand moment d'incompréhension. Le ballet est sympathique la scénographie assez impressionnante avec son grand miroir suspendu, ses éclairages hypnotiques... Mais où était la danse? Au milieu de tous ces accessoires je ne l'ai pas vue. Les éclairages en forme de neige de vieux postes TV m'ont brouillés la vue et vite perdue. J'ai eu l'impression de ne voire que des danseurs tourner en rond pendant un quart d'heure (je suis pourtant sûre qu'il n'y avait pas que ça!). Fin du ballet et acclamations hystériques du public qui a semble-t-il assisté au chef d'œuvre du siècle. Moi je reste assez dubitative!
Pour conclure une très bonne soirée qui aurait néanmoins pu être amputée de sa création événement.
On se retrouve très vite pour un retour sur le Gala Noureev du 31 mai dernier!
Bonjour à tous,
Le temps se fait de plus en plus rare en cette fin d’année. Et bien oui en plus des spectacles à aller voir, se rajoutent tous ceux que l’on doit danser ! 9 chorégraphies pour moi. Ça parait peu à côté de nos danseurs professionnels mais ça occupe bien le temps.
Je ne vais pourtant pas faire l’impasse sur la soirée Béjart/Robbins/Nijinski/Cherkaoui à laquelle j’assisterai mercredi 29 mai.
D’ici là, peut être une représentation du LA dance project de Benjamin Millepied au théâtre du Châtelet mais sans certitude.
Toutefois ne manquez pas la venue de la troupe du futur directeur de la danse de l’Opéra de Paris du 23 au 25 mai. Au programme deux œuvres du chorégraphe (Moving Parts et Reflctions en création mondiale), une de Merce Cunningham (Winterbranch) et une de William Forsythe (Quintett).
Je ne connais aucune de ces pièces aussi cela peut être une bonne découverte.
Pour les courageux pouvant aller en banlieue (oui pas toujours facile pour les parisiens), Samuel Murez présente avec sa compagnie 3e étage son premier spectacle autoproduit au théâtre André Malraux de Rueuil-Malmaison du 8 au 12 juin 2013.
Sera présenté le programme « Désordres » dont un extrait « Premier cauchemar » a déjà été montré au public lors de la soirée danseurs-chorégraphes du début de l’année.
C’est tout pour les nouvelles. On se retrouve très vite !