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31 octobre 2014 5 31 /10 /octobre /2014 13:35

 

La saison parisienne démarrant un peu doucement, le week end dernier était l’occasion de voir ce qu’il se fait ailleurs en France en allant découvrir les deux seules compagnies d’envergure du pays à proposer du classique (mais pas que !) en dehors de l’Opéra de Paris.

Les ballets de Toulouse et Bordeaux ont chacun choisi de rendre hommage à Serge Lifar quasiment en même temps ce qui nous permet de pouvoir (re)découvrir pas mal d’œuvres du chorégraphe en à peine deux jours.

 

Samedi, direction Toulouse. Une ville au passage très agréable avec une belle architecture et une bonne ambiance (même s’il n’y a plus de restos ouverts après 22h30 !).

 

Le ballet de Toulouse dirigé depuis 3 ans par l’ancien danseur étoile de l’Opéra de Paris Kader Belarbi est une compagnie en plein de renouveau qui propose des saisons extrêmement intéressantes. La troupe est de petite taille (environ 35 danseurs) mais regorge de talents.

J’ai été totalement séduite par cette compagnie qui respire la joie de danser. Les artistes ont de quoi faire en enchainant de nombreux rôles au fil de la même soirée. Ils ont présenté au public un spectacle très aboutit et il faut bien le dire, franchement enthousiasmant. J’en suis ressortie enchantée.

 

Le programme nous offrait deux œuvres (assez rares à Paris) de Serge Lifar et Roland Petit ayant pour point commun leur compositeur Henri Sauguet. Les deux partitions étaient pour moi des découvertes (hors extraits entendus de ci de là).  Elles ont chacune une ambiance bien à elles et permettent d’entrer dans le ballet avec force.

 

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La soirée débute avec les Mirages qui nous fait pénétrer dans le palais de la Lune avec un homme qui va dérober la clé des songes et rejoindre un univers où il croisera des femmes, des marchands avant de voir tout ce à quoi il aspire s’évanouir.

De prime abord, l’argument du ballet n’est pas limpide et il me faudra une petite explication pour tout comprendre. Cela n’empêche pas d’apprécier le spectacle.

L’atmosphère du ballet est tout à fait particulière et mystérieuse.

Dans ce décor gris, les numéros s’enchainent. On croise ainsi la très pétillante Chimère de Caroline Betancourt, la séduisante femme de Béatrice Carbone. Mais aucune d’elle ne s’éternise laissant l’homme (rôle finalement assez peu valorisant qui semble plus ‘passer les plats’ qu’autre chose) seule avec son ombre.

Car la véritable ‘star’ de la pièce c’est bien elle. Tour à tour implacable ou mélancolique elle trouve en Maria Gutierrez une interprète de choix. Extrêmement charismatique, elle propose une palette très large d’émotions et nous emporte à travers la nuit.

 

Un très beau ballet, très bien servi par ses interprètes qui laisse un souvenir durable.

 

À côté, les Forains, œuvre de jeunesse de Roland Petit peut paraître plus anecdotique. La danse n’est pas encore très développée mais le sens du spectacle lui est déjà là. Petit a toujours su raconter des histoires fortes de manière limpide et nous en avons un bel exemple ici.

Ces forains sont franchement émouvants avec l’énergie qu’ils mettent dans le spectacle pour offrir les meilleurs numéros possibles à un public enthousiaste mais bien ingrat qui ne leur laissera même pas une petite pièce pour vivre. La pièce est pleine de mélancolie et touche juste.

 

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Sa construction (une suite de numéros) permet à chaque interprète de briller même s’il est vrai que le clown et la petite fille (absolument adorable) sont des rôles particulièrement valorisants qui remportent facilement l’adhésion du public. À leurs côtés Artyom Maksakov et Béatrice Carbone forment un beau couple de « héros » dans les rôles du prestidigitateur et de la belle endormie, tandis que Virginie Baïet-Dartilongue fait une belle apparition en Loïe Fuller après avoir joliment ouvert la pièce.

 

2014-toulouse-forains

 

On ne peut donc qu’être frustré par cette salle si peu remplie. Lorsque le spectacle est d’une telle qualité, on aimerait que le plus grand nombre en profite.

Alors si vous habitez la région ou avez l’occasion d’y faire un petit voyage, ne manquez surtout pas le ballet du Capitole, vous y passerez une soirée dont vous vous souviendrez !

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14 août 2014 4 14 /08 /août /2014 10:50

 

Il est encore temps de dresser un petit bilan de la saison écoulée avant que la nouvelle ne commence !

Cette année encore beaucoup d’Opéra de Paris mais aussi quelques excursions à l’étranger et les Été de danse. On fait le point.

 

Sur le papier, la saison ONP ne faisait pas vraiment envie, avec un seul grand classique et pas mal de reprises de ballets récents. Quelques programmes attiraient tout de même la curiosité.

Au final, l’unique classique de la saison a pour une fois tenu ses promesses, des soirées attendues ont déçu et d’autres ont surprises.

Cette année marquait aussi la grande saison des adieux puisque nous perdions d’un coup, trois des plus grandes étoiles de la compagnie Agnès Letestu, Isabelle Ciaravola et Nicolas LeRiche. Elles ont fait partie des plus belles soirées de l’année ou persistait à chaque fois la même question : qui pour les remplacer ?

La future-ex directrice de la troupe a semblé vouloir nous apporter des réponses en nommant étoiles Alice Renavand et Amandine Albisson. Deux profils et parcours pour le moins différents. Si la nomination de la première n’a pas vraiment fait de vague la seconde a provoqué des réactions pour le moins contrastées.

 

Voici une sélection toute personnelle des plus et moins de la saison.

 

Les +++

-       Les adieux d’Isabelle Ciaravola. Soirée pour le moins exceptionnelle et finalement assez inattendue. Si je l’attendais avec impatience mais aussi un peu de peine de voir cette formidable danseuse s’en aller, je ne pensais pas qu’elle susciterait une vague d’émotion aussi générale. La représentation en elle-même était magnifique avec une Isabelle au sommet de son art et bouleversante. Elle célébrait également son formidable partenariat avec Hervé Moreau, meilleur Onéguine de l’Opéra. S’en est suivi une grosse demie heure d’applaudissement chaleureux. Un vrai moment émouvant de communion entre l’étoile et son public. De loin la plus belle soirée de l’année (et ma plus belle soirée depuis… je ne m’en rappelle même plus !)

 

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-       Plus tôt dans la saison je retiendrai la Dame aux Camélias que l’étoile corse a partagé avec Karl Paquette. Jamais je n’avais vu une Marguerite aussi juste. Ça m’a profondément touché. C’était aussi l’occasion de redécouvrir Karl Paquette dans un rôle dans lequel il n’avait pas vraiment fait d’étincelles à la dernière reprise et qui lui allait comme un gant cette année. L’étoile a d’ailleurs fait une très belle saison avec de super prestation tout au long de l’année que ce soit dans Onéguine, Quasimodo ou Robbins.

 

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                                                                   photo: Julien Benhamou


-       La série de belle au Bois dormant. Belle production, beaux costumes et pour une fois sur un Noureev des danseurs très bien préparés, un corps de ballet au top et des solistes bien distribués (aussi bien dans les seconds rôles que pour les 1er). Je retiens particulièrement la distribution Pagliero/Hoffalt avec deux solistes vraiment enthousiasmant et un partenariat efficace que j’aimerai revoir. Également le couple Ould-Braham/ Heymann si bien assorti et surtout un Mathias Heymann au delà de tout superlatif dans la partition si difficile de Désiré.

 

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-       François Alu pour l’ensemble de son œuvre. On l’attendait pour sa première saison en tant que premier danseur et il n’a pas déçu. Que ce soit en Oiseau bleu, dans Daphnis et Chloé ou en Frollo il a suscité l’enthousiasme et a montré qu’il était un interprète inspiré en plus du technicien que l’on connaît.

-       Le week end balletomane à Londres avec dans la même journée une Giselle du Royal Ballet qui m’a totalement fait redécouvrir la pièce avec des yeux émerveillés et un Corsaire de l’ENB comme une grande fête de la danse.

 

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Les +

-       La paire Letestu/ Bullion réunie pour la dernière fois dans la Dame aux Camélias. Un couple toujours juste et émouvant qui nous aura apporté de très belles choses sur les dernières années de carrière d’Agnès Letestu. L’étoile a tiré sa révérence au cours d’une soirée simple et émouvante qui a plongé les balletomanes dans la nostalgie. Pour beaucoup elle était la star de nos premières soirées Opéra.

 

a petit pas


-       Dances at a gathering. Il m’avait paru d’un ennui mortel à la dernière reprise et est passé tout seul cette fois ! Les danseurs étaient à l’aise, bien distribués et la pièce était un plaisir à voir.

 

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-       La soirée De Mille/ Cullberg. Deux pièces fortes et de très beaux rôles pour les danseuses qui les interprètent. Je regrette bien de ne pas avoir pu voir plus de distributions.

-       Les adieux de Nicolas LeRiche. Ah on en aura parler de ces adieux. Le scandale de la privation du gala. La course aux places et au final cette diffusion en streaming… Cette soirée aurait pu être une véritable apothéose si le Palais Garnier avait été rempli du vrai public du danseur. Dommage que ces guests si froids aient un peu gâché la fête. On retient tout de même un danseur qui part encore en pleine possession de ses moyens et qui a été capable de nous offrir trois très grands moments dans une même soirée avec un Jeune homme et la mort intense, un pas de deux d’Appartement beau et touchant et enfin un Boléro dont on se souviendra très très longtemps !

 

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-       Le San Francisco Ballet. Représentation enthousiasmante avec des danseurs pleins de talent et d’envie de danser. Et puis évidemment le plaisir de revoir Mathilde Froustey sur scène.

-       Eve Grinszatjn pour sa si belle saison. Voilà une danseuse que j’apprécie énormément depuis plusieurs saisons déjà et je suis ravie qu’une grande proportion de balletomanes aient rallié ce camp cette année ! La première danseuse séduit par ses interprétations inspirées et intelligentes et, l’émotion qui se dégage de sa danse.

 

Les –


-       La reprise de Psyché. Même avec de nouveaux costumes on aurait largement pu s’en passer. Les danseurs ont beau être excellents au bout d’un moment trop guimauve donne mal au cœur et le tout manque de rythme.

-       La nomination d’Amandine Albisson sur Onéguine. C’est terrible à écrire car ceux qui l’on vu sur Notre Dame de Paris savent qu’elle mérite cette promotion (qu’on aime son style ou pas) mais quelques jours après les adieux triomphaux d’Isabelle Ciaravola et alors même qu’elle n’avait pas brillé c’est dommage et ce n’était pas un cadeau à lui faire.

-       La soirée Teshigawara/Brown/Kylian. Heureusement que Doux mensonges était là pour terminer la soirée en beauté. Malheureusement une partie des spectateurs n’en n’aura pas profité, partis à l’entre acte après avoir été refroidi parce qu’ils venaient de voir. Quel ennui ! Et une totale incompréhension fce à l’œuvre de Teshigawara dont on se demande franchement ce qu’elle fait au répertoire de la compagnie et le bénéfice que les danseurs trouvent à l’interpréter…

-       Le manque d’enthousiasme général concernant cette saison. Voici une saison qui se termine et au final tout ce qu’on en retiendra c’est une ou deux représentations qui sont généralement des représentations spéciales (comme les adieux). La faute à un programme pas vraiment équilibré, beaucoup de danseurs absents, de longue période sans rien à se mettre sous la dent et une fin de règne laborieuse pour Brigitte Lefèvre qui a multiplié les interviews pour vanter son bilan sans convaincre grand monde.

 


 

La saison prochaine est celle de toutes les questions et toutes les attentes avec l’arrivée de Benjamin Millepied à la tête de la compagnie.

Rendez-vous en septembre !

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17 juillet 2014 4 17 /07 /juillet /2014 13:43

La saison se termine pour moi avec une seconde représentation de Notre-Dame de Paris.

Le ballet gagne à être revu et je l’ai finalement beaucoup plus apprécié lors de cette seconde vision. Une fois que l’on s’est fait au style, à la musique, à la gestuelle on entre plus facilement dans l’histoire.

 

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Le soir du 15 juillet, Karl Paquette endossait le rôle de Quasimodo. Difficile de le reconnaître avec ce maquillage et surtout une perruque brune !

L’étoile réussi à camper un personnage extrêmement touchant. Moins bestial que Nicolas LeRiche mais peut être plus émouvant. Il s’est étonnamment très bien accordé avec Amandine Albisson et leur pas de deux au 2e acte était très réussi.

 

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L’étoile féminine était d’ailleurs bien plus convaincante au 2e acte qu’au 1er où elle apparaissait un peu éteinte malgré une danse sans faille.

Fabien Révillon de son côté c’est très bien tiré du rôle de Phoebus. Déjà ne pas avoir de perruque aide pas mal ! Le personnage reste toujours aussi caricatural mais étrangement en l’interprétant avec moins de distance que Florian Magnenet, le sujet l’a rendu plus convainquant.

 

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La grande attente de la soirée concernait évidemment François Alu. On imaginait plus le premier danseur en Quasimodo mais c’était sous estimer ses talents d’interprètes. Hyper investi, voir possédé par son personnage, il a montré une profondeur et une maturité artistique rare pour son âge. Le tout était évidemment doublé de la technique superlative qu’on lui connaît. Il était la véritable star de la soirée.

 


 

Voilà, la saison 2013/2014 s’achève. J’en ferai certainement un bilan au cours du mois d’août. D’ici là, bonnes vacances à ceux qui en ont et bon courage à ceux qui bossent !

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16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 09:54

 

Avant de revenir sur la représentation de Notre-Dame de Paris d’hier, retour sur la venue du San Francisco Ballet à Paris à l’occasion des étés de la danse.

 

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Cette manifestation qui prend place dans la capitale à un moment où la danse commence à se faire rare est toujours un plaisir. Les compagnies invitées sont toujours talentueuses et proposent un répertoire bien souvent inédit ou peut connu en France.

Dans la tradition américaine, le SFB a proposé une programmation riche avec de nombreux ballets d’inspiration néoclassique formant un programme différent chaque soir.

 

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Samedi 12 juillet, le public est venu nombreux assister au cours public de la troupe sur la scène du Châtelet. Mathilde Froustey, sujet de l’Opéra de Paris partie tenter sa chance comme Principal sur le sol américain était très attendue du public parisien et c’est donc tout naturellement positionnée en tête de barre !

Le cours était très sympathique malgré un petit problème de son. L’occasion de repérer les talents et quelques personnalités, le tout dans une ambiance détendue.

 

À 15h place au spectacle avec cet après-midi un programme assez classique mélangeant Baanchine et Robbins.

 

La matinée s’est ouverte avec l’Allegro Brillante de Balanchine. Huit danseurs de corps de ballet et deux solistes pour une pièce courte et efficace. La très attendue Maria Kochetkova a particulièrement brillé même si la pièce ne m’a pas particulièrement marqué et ressemblait à pas mal d’autres ballets du même chorégraphe (oui jetez moi des pierres !).

 

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On continuait ensuite avec Solo de Hans van Manen qui se trouve être … un trio ! Court et très bien dansé il semble toutefois assez anecdotique.

 

Après un premier entre acte place à In the night de Jerome Robbins. Ce ballet a été repris de multiples fois par l’Opéra de Paris et le Miami City Ballet avait proposé sa propre version lors de sa venue aux étés de la danse. Ce ballet va bien aux troupes américaines qui réussissent à lui donner un vrai souffle.

 

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Le premier pas de deux était l’occasion d’enfin découvrir Mathilde Froustey dans son nouveau rôle d’étoile. Ce qui se sentait sur les vidéos se confirme en « live ». Elle semble libérée et parfaitement dans son élément. Même si le pas de deux n’est pas le plus valorisant du ballet, elle trouve tout de même le moyen de s’y exprimer.

Au second pas de deux, le public n’a d’yeux que nous la superbe Sofiane Sylve, très classe et raffinée. Elle a donné beaucoup de vie à ce passage pouvant parfois paraître assez froid.

Enfin Sarah Van Patten et Luke Ingham possédaient tout à fait la fougue nécessaire au troisième pas de deux.

 

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La matinée se concluait par Glass Pieces de Robbins. Une vraie découverte et le meilleur moment du programme. Le ballet possède un rythme et une énergie folle. On est happé dès le départ, impossible de s’ennuyer. L’ensemble des danseurs est extrêmement investi, c’est un bonheur à voir. Bien sûr on distingue particulièrement Yuan Yuan Tan et ses superbes lignes dans le deuxième mouvement.

 

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Pour conclure, le San Francisco Ballet est définitivement une  troupe très sympathique. Pleine de talents elle possède énergie et une joie de danser communicative.

 

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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 09:27

 

Ça y est, le grand moment tant redouté est enfin arrivé. Hier soir Nicolas LeRiche a fait ses adieux à l’Opéra de Paris. La mention de l’Opéra de Paris est importante puisqu’il continuera à danser sur les scènes de France et la l’étranger pendant encore quelques années. Et à voir la forme qu’il tenait hier, on peut s’imaginer que cela durera encore longtemps !

 

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Nicolas LeRiche est un danseur qui a profondément marqué son époque. Une technique puissante et spectaculaire, un charisme fou, une présence que l’on n’oublie pas. Les balletomanes n’allant à l’Opéra que depuis une dizaine d’années ne l’on pas connu dans ses jeunes années mais difficile de ne pas tomber sous le charme à chaque apparition sur scène.

 

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Une soirée où danse Nicolas LeRiche ce n’est pas seulement l’assurance de passer un bon moment quoi qu’il arrive c’est l’assurance de passer un moment dont on se souviendra longtemps. Sa générosité et joie de danser transpirent de toutes ses interprétations et quelques uns de mes plus grands souvenirs de scène lui sont reliés.

 

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L’idée de faire une soirée d’adieu spéciale pour cette étoile si à part a finalement germée très vite dans l’esprit du public. Je me rappelle qu’on en parlait déjà il y a deux ans. Dans l’esprit c’était une excellente idée, d’autant plus que le programme était très bien construit et alléchant. Dans les faits, la privatisation de la soirée et l’opacité de la distribution des précieux sésames avaient de quoi gâcher la fête. Et à voir le parterre se vider au milieu des saluts alors que des centaines de passionnés étaient derrière leurs écrans d’ordinateur ou de cinéma, on peut s’interroger. Qui sont ces gens à qui l’on a offert des places alors qu’ils étaient clairement là « parce qu’il fallait y être » ? Dommage tout de même.

Heureusement les loges et amphi étaient pleins à craquer et ont largement donné de la voix pour manifester leur admiration.

 

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Mais revenons à la soirée ! Elle a débuté de manière touchante par une chanson de Matthieu Chedid (mode groupie enclenché) sur laquelle l’étoile a évolué en solo. Il a réussi à faire passer l’émotion par des gestes tous simples, gracieux et pleins de sens, rappelant des extraits de ses plus grands rôles.

Le reste de la première partie était un peu plus light avec des extraits contenant finalement peu de danse et même un petit rappel du triste gala Noureev de l’an dernier avec un extrait de Raymonda dans lequel les étoiles se sont contentées de se tenir dans un coin de la scène sans trop danser. On peut dire la même chose de Matthieu Ganio qui a tenu la longe d’Auric Bezard pendant 5 min sans même faire un pas…

 

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Les parties avec Nicolas LeRiche étaient les plus attendues et au final les plus réussies ! On commence avec un grand jeune homme et la mort, ballet qui correspond parfaitement à son interprète. L’étoile déploie une danse d’une puissance et d’une intensité rare. Il s’accorde toujours très bien avec la vénéneuse Eleonora Abbagnato.

 

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On passe ensuite au moment touchant de la soirée avec Appartement en compagnie de Sylvie Guillem. Voir les deux danseurs évoluer ensemble c’est quelque chose… Extrêmement complices, on ressentait parfaitement leur joie de partager à nouveau la scène de Garnier. Leur pas de deux coulait de source, avec beaucoup d’engagement et une émotion palpable. 

 

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Pour terminer une bonne dose d’émotions fortes avec le Boléro de Béjart. Difficile de trouver les mots pour le décrire, je pense qu’il fallait le voir.

J’ai découverts ce ballet avec Nicolas LeRiche et le revoir ce soir était un bon moyen de boucler la boucle. Il a interprété avec beaucoup de force et une énergie extrêmement positive n’hésitant pas à sourire pour embarquer la foule autour de lui. Le ballet apparaissait ainsi comme une véritable célébration de la danse, du corps de ballet, de l’étoile… Une énergie folle s’en dégageait et les frissons n’ont pas mis longtemps à arriver.

 

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Aux saluts Nicolas LeRiche semblait ne pas vouloir quitter ses camarades et a très peu salué seul. On sentait qu’il voulait être entouré du corps de ballet et des deux étoiles présentes (Karl Paquette et Josua Hoffalt) et leur rendre hommage.

 

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Il a ensuite salué seul sous une pluie de paillettes en toute simplicité. On l’a touché et très humble face à l’ovation du public qui a durée une bonne vingtaine de minutes. Le public des « hauteurs » n’a pas ménagé ses efforts pour célébrer le danseur et a demandé de nombreux rappels même si l’on peut regretter l’attitude du balcon et des premiers rangs de loges qui semblaient bien pressés de rentrer chez eux (ou de se rapprocher du champagne).

 

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Après Agnès Letestu et Isabelle Ciaravola voici donc un autre immense danseur qui nous quitte. Difficile d’imaginer l’Opéra sans lui. À le voir si juvénile et motivé sur scène j’ai eu tendance à penser qu’il serait toujours là. Sa générosité et tout ce qu’il apportait à ses personnages vont beaucoup me manquer. On sent vraiment une page se tourner avec ce départ. Les étoiles actuelles vont avoir bien du travail pour susciter autant d’enthousiasme et d’adhésion à chaque apparition.

 

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Si cette soirée aurait pu être une célébration plus grande encore avec son « vrai » public, on ne peut que féliciter Nicolas LeRiche pour cette performance (le jeune homme ET le boléro, bravo !) pour ce programme simple et efficace et surtout pour cette générosité de tous les instants.

 

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En espérant pouvoir le retrouver très vite sur une autre scène…

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2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 10:10

Drôle de soirée que celle d’hier au Palais Garnier. Quelques heures avant la représentation du programme Robbins/Ratmansky, une rumeur s’est propagée sur la toile. Pierre-Arthur Raveau serait nommé à l’issu de la représentation. Une info à la fois surprenante et attendue.

Attendue car il est l’un des rares premiers danseurs à pouvoir prétendre au titre. Il a fait plusieurs prises de rôles très réussies sur de grands ballets et tout simplement car c’est un danseur de grande qualité. Hier il dansait à la voir le danseur vert de Dances at a gathering et Eros dans Psyché.

Surprenante car les circonstances ne s’y prêtaient pas vraiment. Pas très classe ni très prestigieux de le nommer aux côtés d’une sujet (même si c’est une superbe danseuse), difficile de le nommer sur le danseur vert qui n’est pas un rôle très valorisant. Il y partageait en plus la scène avec François Alu et même si l’Opéra n’en n’est plus à ça prêt, ce n’est pas très sympa.

 

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Au final pas de nomination et une représentation sympathique mais qui ne restera pas non plus dans les annales. Le programme n’était de toute façon pas très attirant sur le papier (voir pas du tout).

Dances at a gathering avait déçu lors de sa dernière reprise et avait également beaucoup pâti d’être programmé à côté d’Appartement de Mats Ek. Quand à Psyché on peut dire que sa création ne fût pas un franc succès et on aurait très bien pu se passer de le reprogrammer.

 

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Le ballet de Robbins vieilli finalement plutôt bien. Les danseurs de l’Opéra semblent plus à l’aise que lors de la dernière reprise et pleins de petits détails qui m’avaient échappés la première fois ici apparus. Matthieu Ganio a toujours une classe folle en danseur brun. Il met sa technique superlative au service d’une danse sereine et d’une présence évidente.

 

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Ludmila Pagliero de son côté a trouvé un rôle qui lui convient parfaitement avec la danseuse rose. Elle virevolte avec grâce, c’est un plaisir à voir.

Karl Paquette n’en fini plus d’évoluer. J’avoue que s’il m’est toujours apparu comme un danseur sympathique et volontaire, j’avais du mal à accrocher avec ses interprétations. Depuis un peu plus d’une saison, il me séduit de ballet en ballet et ce danseur violet lui va très bien.

Aurélie Dupont est impériale en danseuse verte mais je lui préfère l’interprétation pleine d’esprit et d’ironie d’Agnès Letestu.

 

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Muriel Zusperreguy est enfin de retour sur scène et irradie en danseuse jaune. Je l’aime beaucoup dans ce type d’emploi.

François Alu fait quant à lui une apparition éclaire mais remarquée avec toujours autant de charisme et de personnalité.

Enfin un petit mot sur Christophe Duquenne. C’était très certainement la dernière fois que je le voyais sur scène et là aussi une page se tourne. Voilà un danseur qui a toujours fait un travail impeccable, n’a jamais lâché les grands classiques et dont la présence manquera.

 

On passe ensuite à Psyché. Je l’avoue, je trouve ce ballet totalement inintéressant. C’est culcul et kitsch au possible. Je suis pourtant assez bon public mais là ça ne passe pas. Les costumes ont pourtant été revus pour les hommes. Plus de combinaison de petit poulet pour Eros ou de mouton et bêbêtes en tout genre pour le corps de ballet.

 

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L’histoire n’en reste pas incroyablement nian-nian malgré la grand qualité des interprètes.

Charline Giezendanner était toute fraiche en Psyché. On pourrait reprocher à la sujet de n’avoir qu’un type de rôle mais il faut bien avouer qu’ils lui vont à ravir. Elle semblait très à l’aise dans la chorégraphie de Ratmansky et formait de plus un très beau couple avec Pierre-Arthur Raveau.

Le premier danseur a toutes les qualités pour se sortir sans problème du rôle d’Eros. Sa technique et impeccable et son interprétation simple et efficace. Il a de plus été un très bon partenaire pour Charline et leur pas de deux central était le vrai moment fort de la pièce.

 

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Une seule représentation de Robbins/Ratmansky pour moi. C’est largement suffisant.

 

On se retrouve le 10 juillet au petit matin pour un retour sur la soirée d’adieux de Nicolas LeRiche (sortez les mouchoirs).  

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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 09:31

Hier soir Notre-Dame de Paris revenait à l’Opéra après plus de 10 ans d’absence. Une toute nouvelle génération a donc à charge de s’approprier l’œuvre.

Le ballet de Roland Petit reprend le roman de Victor Hugo de manière condensée en s’appuyant sur quatre personnages : Quasimodo, Esmeralda, Frollo et Phoebus.

Vu aujourd’hui, le ballet peut apparaître un peu daté. Du haut du deuxième balcon, les mouvements de corps de ballet et les décors sont assez impressionnants. La chorégraphie se révèle toutefois assez répétitive et ce qui passe sur un ballet de 30, 40 minutes est assez long sur 1h30…

 

Le corps de ballet est toutefois très impliqué avec ce qu’il a à danser ce qui permet au public de passer un bon moment. On remarque même quelques individualités comme Allister Madin ou Hugo Vigliotti que j’étais très heureuse de revoir sur scène.

 

Du côté des premiers rôles, la majorité de la salle semblait déjà acquise à la cause de Nicolas LeRiche. Il est assez surprenant quand on découvre le ballet de constater qu’il n’a finalement que peu à danser (surtout au premier acte) mais il compense tout à fait cela par sa présence scénique et son charisme qui n’est plus à démontrer. Son interprétation est très douce et poétique. Il reste touchant d’un bout à l’autre.

 

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Eleonora Abbagnato est à l’instar de son partenaire, une grande interprète des ballets de Roland Petit. On sent qu’elle en maîtrise parfaitement le style. Ses qualités d’interprète conviennent tout à fait au personnage. Séductrice au début du ballet elle se montre ensuite plus fragile et son pas de deux avec Quasimodo/LeRiche était magnifique.

 

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Josua Hoffalt fût la vraie bonne surprise de la soirée. Cela fait longtemps qu’on ne l’avait pas vu aussi en forme techniquement (même si j’avais beaucoup aimé son Désiré en décembre). Ses pirouettes étaient d’une grande précision et ses sauts d’une ampleur assez incroyable. Si on pouvait avoir quelques doutes à sa capacité à camper un personnage aussi sombre que Frollo, il les a vite balayés. Son interprétation est certes encore un peu verte et prendra certainement du poids au fil des représentations mais il a montré un vrai investissement et un personnage engagé et cohérent.

 

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Le côté beau gosse qui sait ce qu’il vaut de Phoebus va très bien à Florian Magnenet qui a présenté une interprétation assez juste. Il est toutefois assez difficile de cerner ce personnage dont on ne sait jamais s’il doit être pris au second degrés ou pas… Le danseur n’était de plus pas aidé par une horrible perruque blonde et un costume de superman sado-maso pas du meilleur effet !

 

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Pour conclure une soirée sympathique même si elle n’atteint jamais les sommets que l’on pourrait attendre avec une telle histoire de base. Nicolas LeRiche et Josua Hoffalt ont été les rois de la soirée. L’ancienne et la nouvelle génération, un beau symbole. 

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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 12:51

Après une longue absence due à pas mal de boulot et un peu de vacances, il était temps de refaire un tour par l’Opéra Bastille pour découvrir la soirée Balanchine/ Millepied.

Le programme était assez alléchant sur le papier avec un ballet de Balanchine pas repris depuis bien longtemps avec en plus des costumes tout neufs de Christian Lacroix, et une création du futur directeur de la compagnie.

 

La matinée s’ouvre par Palais de Cristal de George Balanchine. Pas de décor mais de beaux tutus de Lacroix. Même si vu par la suite de près sur la vidéo, ils semblaient un peu too much, cela passait bien dans cette grande salle.

Le premier mouvement en rouge mettait en vedette Valentine Colassante et Fabien Révillon. Ce dernier était très en forme et particulièrement à son aise dans cette partie assez technique. Le jeune danseur rayonnait, un plaisir à voir. Sa partenaire affichait un beau sourire mais peut être moins d’assurance. Sa danse était plus timide et le style n’était pas particulièrement présent.

 

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On passe au bleu nuit avec l’adage du 2e mouvement qui mettait particulièrement en valeur les deux étoiles présentes Karl Paquette et Ludmila Pagliero. L’étoile féminine était la reine de ce tableau. Douce et calme avec une technique très sûre. Une danseuse qui n’en fini plus d’étonner. Karl Paquette de son côté a prouvé qu’il était toujours aussi bon partenaire même si son rôle ici se limite un peu à cela.

 

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Le 3e tableau est très dynamique et sautillant. Il entraine facilement le public malgré des costumes verts pas particulièrement heureux pour le corps de ballet (ça fait un peu sapin de Noël non ?). Audric Bezard et Héloïse Bourdon respiraient la joie de danser.

 

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Le 4e tableau paraît plus anecdotique car très bref même si la fraicheur de Charline Giezendanner y apporte beaucoup de charme.

 

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Au final, le ballet passe tout seul pour une première vision. Il est bref, bien construit et n’offre pas le temps de s’ennuyer. Je ne suis pourtant pas persuadée que le style de Balanchine soit celui qui corresponde le mieux à l’ONP. C’est très bien dansé tout en restant très propre, sans faire de vague.

 

Après l’entre acte, place au très attendu Daphis et Chloé chorégraphié par le prochain directeur de la compagnie Benjamin Millepied.

Je n’avais rien lu sur l’œuvre avant de venir ce qui me permet de dire qu’elle est assez bien fichue puisque j’ai facilement compris toute l’histoire.

Le ballet semble toutefois un poil trop long et certain tableau gagneraient à être raccourcis. Peut être était aussi dû à tous ces costumes blancs qui n’amenaient pas beaucoup de dynamisme.

Du côté des interprètes, Amandine Albisson est toujours très charismatique et impliquée. Elle se sort très bien du rôle même si vu son caractère scénique je l’aurai plus imaginée en Lycéion. La même remarque peut d’ailleurs est vraie pour Léonore Baulac qui affirme de plus en plus son caractère de soliste et aurait fait une parfaite Chloé.

 

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Du côté des seconds rôles, Allister Madin était parfait en Dorcon avec toujours autant de charisme.

Fabien Révillion (qui décidément a été très occupé cette après-midi avec 2 rôles sur la même représentation) était surprenant en Bryaxis prouvant qu’il pouvait très bien s’accommoder de rôles plus sombres.  

 

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Comme tous les ans, la période de mai-juin est marqué par les spectacles de fin d’année en tout genre et les répétitions aussi j’aurai assez peu de temps pour aller voir des ballets.

J’ai déjà mes places pour Notre-Dame de Paris et hésite encore à subir une nouvelle fois le Psyché de Ratmansky. Puis ce sera de la San Francisco ballet.

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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 09:51

La semaine dernière les jeunes danseurs ont pris possession de la scène du Palais Garnier pour une soirée leur étant consacrée. À l’annonce du programme beaucoup étaient assez dubitatifs. Des extraits faisant plus penser à une soirée danseurs-chorégraphes qu’autre chose avec ¾ des chorégraphies créées par des chorégraphes maison.

Pour rappel, lors de la dernière soirée de ce type nous avions eu droit au Corsaire, au Lac des Cygnes, Tchaïkovski pas de deux… Après tout c’est là tout l’attrait des soirées jeunes danseurs. Voir des jeunes pousses du corps de ballet dans des grands rôles de solistes. Et avouons que voir ces danseurs tenir des rôles importants dans des pièces contemporaines ou chorégraphies maison n’est pas si rare ce qui enlevait ici l’originalité du concept.

 

Ces éléments mis à part, la soirée restait très sympathique et permettait de passer un bon moment.

 

Wuthering Heights, Kader Belarbi

 

Ce morceau original cueillait un peu le public à froid avec sa tonalité contemporaine et sa musique faite de chants de petits oiseaux. La salle n’a pas été très réceptive ce qui est bien dommage car Wuthering Heights est un très bon ballet. Sans doute l’un des meilleurs produit par une des étoiles de l’institution. Takeru Coste et Laura Bachmann étaient de plus très justes et très investis. Un plaisir à voir. Et si Takeru Coste est déjà bien connu des balletomanes pour sa personnalité flamboyante, Laura Bachmann est une très belle découverte.

 

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Les enfants du Paradis, José Martinez

 

L’extrait choisi du ballet dans le ballet était bien trouvé mais sa mise en place finalement un peu bancale. L’entrée dans le silence en ombres chinoises a semblé plaire. J’aurai bien du mal à m’en faire un avis car placée de côté je n’ai absolument rien vu ! C’était d’ailleurs l’un des gros soucis du ballet entier : il a été créé pour être vu de face.

En dehors de cela les interprètes étaient très convaincant Hanna O’Neill en tête. Cette danseuse est resplendissante à chaque fois qu’elle se trouve en scène et a déjà une personnalité bien affirmée. Il me tarde de pouvoir la découvrir dans d’autres rôles.

 

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La Source, Jean-Guillaume Bart

 

Voilà un extrait qui donne envie de revoir le ballet. Il m’a permis de constater que l’œuvre était encore assez fraiche dans ma tête toutefois il me tarde de la redécouvrir. L’extrait choisi passait très bien et il est finalement assez étonnant de constater que les variations de ce ballet ne sont jamais choisies pour les concours de promotion.

La chorégraphie reste néanmoins très complexe est a posé pas mal de soucis à ses interprètes masculins.

Alice Catonnet de son côté n’a pas encore une personnalité très affirmée (elle est toute jeune en même temps) mais possède le charme discret et la finesse de la danse qui sied bien à Naïla.

 

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Réversibilité, Michel Kelemenis

 

Une vraie bonne surprise que cet extrait. Je ne connaissais absolument rien de la pièce mais ai été charmée. La chorégraphie est dynamique, inventive et fût très bien servie par Antonio Conforti, Cyril Chokroun et surtout Jennifer Visocchi qui était resplendissante.

 

Le Parc, Angelin Preljocaj

 

Quand il n’y en a plus, il y en a encore. On a vu du Parc tout l’hiver et il nous est une nouvelle fois resservit. L’extrait reste toutefois toujours très efficace et semble fait pour Charlotte Ranson. Sa personnalité peut parfaitement s’exprimer ici et c’est un plaisir à voir. Elle était de plus très bien accompagnée par Yvon Demol.

 

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Caligula, Nicolas LeRiche

 

La bonne surprise de la soirée. On n’en attendait pas grand chose et ce fût finalement l’un des moments les plus acclamés.

J’avoue ma faiblesse, contrairement à une majorité de balletomanes, j’ai toujours bien aimé ce ballet. Bon je ne le reverrai pas des dizaines de fois mais il ne m’a jamais ennuyée ou horripilée.

Les extraits étaient bien choisis, la reconstruction intelligente. Et surtout nous étions en présence d’excellents interprètes ayant chacun très bien compris leurs personnages. Alexandre Gasse a montré beaucoup de force dans sa danse et une vraie implication dramatique en Caligula. Letizia Galloni n’était que grâce et légèreté en Lune. J’espère vraiment qu’elle aura bientôt sa chance au concours de promo car c’est une danseuse formidable. Et enfin Germain Louvet a montré de belles qualités en Incitatus même si le rôle n’est pas hyper dansant (enfin plus ici que dans le ballet original).

 

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Quatre figures dans une pièce, Nicolas Paul

 

J’ai beaucoup aimé cette pièce de Nicolas Paul même si elle aurait plus sa place dans une soirée mixte de l’ONP. Elle est bien construite, intelligente avec une belle scénographie. Elle mettait très bien en valeur chacun de ses quatre interprètes. Un bon moment.

 

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Fugitif, Sébastien Bertaud

 

J’avais bien aimé la pièce lors de l’avant dernière soirée danseurs-chorégraphes. Ici on n’en retrouve juste un extrait mais il est assez efficace. Lucie Fenwick et Mickaël Lafon, très impliqués lui rendait parfaitement justice.

 

Genus, Wayne McGregor

 

Genus est un très bon ballet que j’ai toujours eu plaisir à voir. L’extrait était ici bien choisi et bien servi par Juliette Hilaire et Hugo Marchand. Le passage perdait toutefois un peu de puissance à être présenté hors contexte.

 

Amoveo, Benjamin Millepied

 

La soirée se termine sous forme de passage de témoin avec ce pas de deux du prochain directeur de l’institution. Voilà pour le coup un extrait qui fonctionne très bien seul dans l’exercice du gala. C’est bien construit et très efficace.

Léonore Baulac et Jérémy-Loup Quer y étaient lumineux. Espérons que l’on puisse en voir plus de ces danseurs lors des prochaines saisons.

 

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 17:06

Cela fait maintenant plusieurs années que le théâtre du Châtelet propose régulièrement au public parisien des comédies musicales de Broadway, souvent rares ou inédites en France, en version originale.

Des rendez-vous à ne pas manquer. La venue de ces spectacles est une vraie chance et les shows proposés sont d’une grande qualité.

Après West Side Story (une de mes meilleures soirées l’an dernier), Sweeney Todd ou encore My Fair Lady, c’est au tour d’Into the Woods d’arriver sur les planches parisiennes.

 

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Quasi inconnu en France, ce musical est pourtant un grand classique américain composé par l’un des maîtres du genre Stephen Sondheim (Company, Gipsy, Sweeney Todd, les paroles de West Side Story…).

L’action se situe aux abords de la forêt enchantée (les fameux woods). Un boulanger frappé par une malédiction et sa femme sont si désespérés de ne pouvoir avoir d’enfants qu’ils vont passer un deal avec la vilaine sorcière du coin. Pour avoir un enfant, ils doivent lui rapporter une vache aussi blanche que le lait, une cape aussi rouge que le sang, des cheveux aussi jaunes que le maïs et un soulier aussi pur que l’or.

Dans les bois ils vont donc croiser Jack parti vendre sa vache (qu’il va échanger contre des haricots magiques), le petit chaperon rouge en visite chez sa mère grand, Raiponce enfermée dans sa tour, Cendrillon allant puis s’enfuyant du bal, son prince lui courant après…

 

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D’abord plutôt classique, l’histoire va rapidement devenir assez décalée avec des traits d’humour (les princes ringards, Cendrillon scotchée sur les marches du palais…) assez bienvenue, et osant même les accès d’hémoglobine (les scènes avec la géante, les oiseaux percent les yeux…) aussi brusque et surprenant qu’ils provoquent instantanément l’hilarité de la salle ! Le livret signé James Lapine, s’amuse avec les codes du genre, s’éloignant de plus en plus du conte de fée avec ses princes infidèles et Raiponce en mère célibataire.

Si l’histoire ne se prend pas au sérieux, elle est servie par une redoutable équipe de professionnels.

Le décor est assez magnifique, impressionnant et surtout très malin avec sa scène tournante nous emmenant dans tout les recoins du bois. Les interprètes sont fantastiques et très bien castés pour nous offrir cette palette de personnages très différents mais tous valorisants. Il vaut évidemment citer la drôlissime sorcière de Berverly Klein qui a remporté un franc succès. Et si chaque interprète mérite d’être cité je retiendrai tout de même plus particulièrement l’interprétation sensible de Nicholas Garret en boulanger et la fraîcheur de Francesca Jackson en petit chaperon rouge (et la superbe voix de Kimy McLaren en Cendrillon).

 

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Le tout forme un ensemble drôle, touchant, dynamique, surprenant, avec une énergie qui nous embarque pendant près de 3h que l’on ne voit pas passer. Une belle réussite.

Je ne saurais que trop vous encourager à découvrir ces spectacles musicaux que nous offre le Châtelet, c’est un pur bonheur à chaque fois.

 

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À noter qu’Into the woods va être adapté en film l’année prochaine avec Meryl Streep en sorcière, Anna Kendrick en Cendrillon et Johnny Depp en grand méchant loup (choix assez étonnant car le personnage est mineur dans le spectacle).

Je ne suis pas spécialement fan des adaptions de pièces sur grand écran. Toutes ne se valent pas mais cela peut être l’occasion pour le grand public de découvrir cette œuvre et ces si belles chansons.

 

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