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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 15:25

C’est suffisamment rare pour être signalé. Cette semaine, le petit cinéma de m’a ville a décidé de se pencher sur la danse. Au milieu des Black Swan et Billy Eliott c’est glissé une unique diffusion des rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch, documentaire d’Anne Linsel et Rainer Hoffman sortit le 13 octobre dernier. Par manque de temps, j’avais fait l’impasse sur ce film et c’était une belle erreur ! Heureusement que l’occasion m’a été donnée de me rattraper.

Première surprise en arrivant dans la salle : elle est presque pleine. Qui a dit que la danse n’intéressait personne ?

 

                                     pina.jpg

 

Mais il est difficile de qualifier Les rêves dansants comme un film sur la danse. Le concept est assez original, faire danser à des adolescents de 14 à 17 ans, Kontakthof, chorégraphie de Pina Bausch dansée en premier lieu par des professionnels, puis par des seniors il y a quelques années de cela.

 

Plus que la danse ou la chorégraphe, c’est donc l’adolescence qui est au cœur du sujet. Pendant 1h30 on voit ces jeunes gens vivre, évoluer, s’amuser, se décourager… Ils nous parlent de leurs vies (pas toujours faciles), leurs joies, leurs peines, leurs espoirs. Le tout ramené dans le contexte de ces répétitions.

Des jeunes gens qui, de leur propre aveu ne se seraient peut être jamais parlé en temps normal s’unissent ici autour d’un même projet.

 

                    pina2.jpg

 

Il est très intéressant de voir leur évolution tout au long du documentaire. En arrivant, peu d’entre eux connaissaient Pina Bausch et ses chorégraphies. Certains n’avaient mêmes jamais mit les pieds dans une salle de danse. Ils sont maladroits, n’osent pas se toucher, se lâcher et pourtant ils en ont des choses à dire.

 

Petit à petit on voit toutes ces individualités se transformer en groupe soudé. Ils croient vraiment en ce qu’ils font malgré les moments de découragement. Le contraste entre les premières répétitions et la représentation finale est assez saisissant et rend le tout vraiment émouvant.

Evidemment, quelques personnalités ressortent du lot comme la jolie Joy qui se voit attribué le rôle phare de la pièce ou encore Kim qui participe à l’une des scènes que j’ai préféré où (dans le cadre de la pièce) elle se fait consoler par tout un tat de garçons.

 

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Les répétitions sont supervisées par deux marraines-fées Jo-Ann Endicott et Bénédicte Billiet anciennes danseuses de Pina Bausch qui font preuve d’une patience d’ange et d’une grande empathie envers les jeunes. Le tout sous le regard bienveillant de Pina Bausch peu bavarde mais très juste. Elle sait qu’elle ne peut pas faire de ces ados des danseurs professionnels en quelques mois mais cherche tout de même à faire un travail de qualité. Elle veut faire ressortir le meilleur d'eux et se montre d’une grande générosité. La scène finale où elle offre à chacun une rose avant de disparaitre dans les coulisses m’a beaucoup touchée.

 

Un bien beau film plein d’émotion, d’humour et d'humanité qui sortira très bientôt en DVD et que je vous invite à voir ci se n’est déjà fait !

 

 

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 11:36

C’est hier soir que les affaires ont repris à l’Opéra de Paris avec la reprise de Coppélia. Pour l’instant je n’ai qu’une seule place pour le 30 avril mais espère bien en trouver une autre avant !

 

Nous avons eu pas mal d’informations récemment sur les distributions et autre… L’occasion de faire un petit point.

 

Des Juliettes célibataires

 

Les grandes histoires d’amour ne sont plus ce qu’elles étaient. L’Opéra nous a fait une belle surprise hier en diffusant près d’un mois avant la première les distributions par dates de Roméo et Juliette. Comme il ne faut pas trop en demander non plus seules les dates des Juliettes nous ont été dévoilées. Est-ce là un signe d’émancipation ? Cette pauvre Juliette en ayant assez de se battre pour son grand amour a-t-elle décidé d’aller vivre sa vie toute seule ? Ou est-ce simplement que les distributions sur le rôle de Roméo sont si peu excitantes, qu’au fond, on s’en fiche un peu… Car il est vrai que depuis l’annonce des pré distributions, c’était bien les titulaires de Juliette qui nous intéressaient.

 

                             danse_letestu_romeo_bastille.jpg

                                                                        Agnes Letestu (photo Icare)

Au final, c’est Laetitia Pujol qui a les honneurs de la première aux côtés de Stéphane Bullion en Tybalt  et Mathias Heymann en Mercutio. Elle se produira les 11, 17, 21 et 28 avril. Puis ce sera au tour d’Agnes Letestu (que j’ai du mal à imaginer dans le rôle mais pourquoi pas…) les 14, 16 et 23, Isabelle Ciaravola les 16 (matinée), 19 et 25, et Dorothée Gilbert les 26 et 30.

Du côté des bonnes surprises, Myriam Ould-Braham a droit à une date. Date qu’elle doit certainement à la disparition de Clairemarie Osta des grilles de distributions. Elle était, avec Isabelle Ciaravola, l’étoile que j’avais le plus hâte de découvrir en Juliette. Dommage…

Mathias Heymann quant à lui abandonne le rôle de Roméo pour celui de Mercutio. Dommage aussi. Bien qu’il ne soit pas l’interprète le plus fin de la compagnie, c’est en faisant qu’on apprend. Il a l’âge de ce genre de rôle et cela aurait été intéressant de l’y voir.

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                                                               Myriam Ould-Braham (photo de ?!)

Ne reste plus qu’à attendre les distributions complètes. On annonçait il y a quelques temps Laétitia Pujol avec Mathieu Ganio, Agnes Letestu avec Florian Magnenet, Isabelle Ciaravola et Karl Paquette, Dorothée Gilbert et Josua Hoffalt (bel exemple de distribution féminine intéressante et masculine pas hyper excitante) et Myriam Ould-Braham avec Christophe Duquenne. L’absence des Roméos dans les annonces est-il signe de changement ? Wait and see…

 

 

Et si c’était vrai … Hervé Moreau quitte l’Opéra de Paris.

 

 La rumeur avait couru il y a quelques années à l’époque sa première blessure, juste avant son retour fracassant dans la 3e symphonie de Malher. Aujourd’hui malheureusement elle réapparaît. Hervé Moreau arrêterai la danse.

La nouvelle a été annoncée de façon pour le moins abrupte dans un article du Figaro consacré à la nouvelle saison. « Hervé Moreau, Roméo idéal, arrête la danse. » et voilà. En quelques mots l’affaire est réglée. Ce n’est pas ici la journaliste qui est à blâmer mais plutôt le mutisme de l’Opéra de Paris sur le sujet. On en parle en effet comme d’une chose qui serait connue de tous et pourtant, nombreux sont les lecteurs à être tombés de leur chaise à la lecture de l’article. Etrange que l’Opéra ai laissé filtrer cette information sans faire aucune annonce officielle. Il s’agit tout de même d’un danseur étoile, et pas n’importe lequel !

Je dois dire que j’apprécie beaucoup Hervé Moreau que j’ai pas mal vu danser. Il était arrivé à un moment de sa carrière où il combinait parfaitement artistique et technique. Cela en faisait l’un des danseurs les plus intéressants de la compagnie.

Si elle est définitive, je trouve cette décision triste à pleurer, même si cela fait évidemment partie des aléas de la vie d’un danseur ça n’en reste pas moins rageant.

J’espère tout de même (toujours si la nouvelle se confirme), que l’Opéra aura la décence d’en dire deux mots.

Je me rappel encore de la retraite anticipée de Jean-Guillaume Bart apprise une fois la dernière représentation de Wuthering Heigts achevée…

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                                            Hervé Moreau et Isabelle Ciaravola (photo Julien Benhamou)

  

Tout augmente ma pauv’ dame

 

Je ne vais pas vous faire un article « c’est un scandale que les prix augmentes ainsi ». D’autres l’ont fait d’une bien meilleure façon que moi. Ici, ici et ici.

 

C’était en effet l’autre chouette surprise au moment de l’annonce de la nouvelle saison. Des Manon, Onéguine et autre Bayadère… oui mais à quel prix ! Toutes les catégories ont augmentées. Les baignoires se trouvent désormais pourvues d’un troisième rang ! Pour ceux qui connaissent mal les placements à Garnier, il faut savoir que les deuxièmes rangs de baignoires ont une visibilité très réduite qui implique souvent le fait de passer la représentation debout. Au moins comme cela, on est au courant, mieux vaut prendre directement le 3e. Et ces pauvres pigeons qui sont se sont payé un second rang auront le bonheur d’admirer le haut du corps des danseurs flotter au dessus de la tête de leurs voisins du devant.

 

Toutes les catégories sont touchées et les place debout à 5 € de l’Opéra Bastille dont était si fière la direction sont supprimées.

 

Cette nouvelle est l’occasion d’une petite séquence nostalgie. Nostalgie de l’époque où je commençais juste à aller régulièrement à l’Opéra. J’étais toute fière d’expliquer à mes camarades de fac que l’Opéra c’était hypeeeer accessible, même pour des pauvres étudiants fauchés, que c’était le prix d’une place de ciné… Les places d’amphi coûtaient moins de 20€… Ahlala ! Maintenant on va payer 15€ pour voir ¼ de la scène assis. 

 

 

Rencontres chorégraphiques Temps Danse

                                                temps.jpg

Pour terminer, un petit coup de pouce pour cet événement réunissant compagnies professionnelles et amateurs dans le but de lever des fonds pour l’association UNISEP (Union pour la lutte contre la Sclérose en Plaques).

Tous les styles de danses seront représentés (contemporains, classique, jazz, hip hop…) dans la joie et la bonne humeur ! L’événement aura lieu le 26 mars à la salle Le Cratère de Saint Arnoult en Yvelines à 20h30. 

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 19:31

Quelle tristesse ! Tout au long de l’année c’est la course entre le boulot, le RER, les ballets à Paris et puis revenir en banlieue … Et maintenant que je suis tranquillement en vacances, plus rien à voir à Garnier et à Bastille !

Dans une petite dizaine de jours les représentations de Coppélia débutent et pour changer, les distributions se font attendre. Heureusement, dansomanie, a les a diffusées. Cela peut toujours changer mais c’est bien utile en attendant.

En tête d’affiche on attendait Dorothée Gilbert et Emilie Cozette sur le rôle titre. Au final, cette dernière a disparu des grilles. On fait le point.

 

Gilbert/ Heymann/ Martinez : 17, 22, 24, 28 et 30 mars.

Une distribution assez alléchante. J’avoue, je ne connais pas la version Bart de ce ballet. Toutefois, les trois étoiles semblent bien correspondre aux personnages. C’est une double prise de rôle pour les plus jeunes étoiles. Je ne suis pas persuadée du bien fondé de l’association Gilbert/ Heymann. Je préfère ce dernier avec une partenaire plus âgée. Quand à Dorothée Gilbert, j’aime assez son partenariat avec Mathieu Ganio. J’aurai été curieuse de la voir avec Nicolas LeRiche dans le Lac.

Daniel/ Paquette/ Phavorin : 18, 19 (20h) et 26 mars (14h30).

Belle promotion pour Nolwenn Daniel qui prend ici la place d’Emilie Cozette. J’aime bien cette danseuse. On la voit très rarement et peu dans des rôles titres, c’est bien dommage. Stéphane Phavorin devrait être très à l’aise en Coppélius. nolwenn.jpg

                                                               Nolwenn Daniel et Benjamin Pech

 Hurel/Duquenne/ Pech : 19 (14h30), 20 (20h) et 26 mars (20h).

A priori la distribution qui m’intéresse le moins. J’ai du mal à accrocher avec Mélanie Hurel. Cela fait un moment (depuis le Casse Noisette de 2007 il me semble) qu’on ne l’a pas vu dans un rôle titre. A noter un portrait assez sympa de la première danseuse dans le dernier numéro de Danse.

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                                         Mélanie Hurel et Karl Paquette (photo: Cosimo Magliocca)

  

Ould-Braham/ Hoffalt/ Pech : 27 mars (14h30).

 

Une seule date pour la pauvre Myriam Ould-Braham qui est décidément bien mal aimée. Ce rôle semble pourtant bien lui correspondre. C’est vraiment dommage de lui faire préparer le rôle pour une seule et unique date. La même mésaventure risque fort de lui arriver sur Roméo et Juliette. Avec l’alignement d’étoiles féminines sur le rôle elle a très peu de chance d’obtenir une date.

 

 

Les adieux de Patrice Bart auront lieu le 30 mars. La représentation sera précédée du défilé. C’est pour l’instant la seule place que j’ai. Pas tant que j’avais envie de dire adieux au chorégraphe, mais un défilé ça ne se rate pas !

 

 

 

 

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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 16:51

Surprise !

 

Alors qu’on le l’attendait pas avant le 7 mars, la saison 2011/2012 de l’Opéra de Paris nous a été dévoilée vendredi soir ainsi que les formules d’abonnement sur le site de l’ONP. Une erreur vite réparé mais magie d’Internet oblige l’information c’était déjà répandue comme une trainée de poudre !

Les premières rumeurs apparues dès la fin décembre nous avait déjà bien aiguillées ce qui n’a pas empêché quelques surprises qu’elles soient bonnes ou mauvaises.

On fait le point.

Soirée Lifar/Ratmansky : Phèdre/ Psyché, au Palais Garnier.

Cela fait tout de même plaisir de voir à Garnier une œuvre de Lifar autre que Suite en Blanc. J’avoue que je ne sais rien de la qualité de la pièce et certains ballets créés à cette époque paraissent aujourd’hui datés. Toutefois c’est toujours intéressant de découvrir des pièces.

J’ai également hâte de voir le ballet de Ratmansky. Je ne sais pas su tout quoi en attendre.

La Source : Jean-Guillaume Bart, au Palais Garnier

J’attendais depuis longtemps un ballet de Jean-Guillaume Bart pour la compagnie. Ce ne sera pas une création mais cela devrait tout de même nous réserver de beaux moments.

Cendrillon : de Noureev, à l’Opéra Bastille

Comme j’enrage qu’on ai choisi ce ballet de Noureev… C’est certainement un de ceux que j’aime le moins… Quitte à partir dans le kitch, j’aurai préféré revoir la belle au bois dormant que l’on a pas vu depuis bien longtemps… Nous allons certainement avoir droit à un combat grandes vs petites danseuses avec la soirée à Garnier. Sur Cendrillon on pourra certainement (re)découvrir Agnès Letestu, Emilie Cozette sur le rôle qui lui a valu sa nomination, Aurélie Dupont sera-t-elle sur les deux ? Et Dorothée Gilbert et Isabelle Ciaravola. Certaines vont devoir se couper en deux.

Il y a des chances que Karl Paquette et Stéphane Bullion soient les nouveaux héros de la fin de l’année. Quoi que j’imagine mal Stéphane en acteur vedette…

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Onéguine : de Cranko, au Palais Garnier

Voici donc la saison programmée en parallèle à Cendrillon en fin d’année 2011. Ca m’embête un peu car il va falloir se couper en deux !! J’aime beaucoup ce ballet et suis très heureuse qu’ils le reprennent.

Espérons très fort un retour d’Hervé Moreau qui était de loin le meilleur titulaire du rôle de la série. Toujours évidemment en partenariat avec Isabelle Ciaravola qui avait été choisie par les ayant droits de Cranko pour la première alors qu’elle était la seule première danseuse distribuée.

Hâte également de revoir Clairemarie Osta en Tatiana. On peut espérer des prises de rôle, notamment celle de Stéphane Bullion en Onéguine. Aura-t-on droit à Karl Paquette ? Je ne l’espère pas, je n’avais pas du tout accroché à son Armand dans la Dame aux Camélias. Ces rôles narratifs ne lui vont pas vraiment. Mais je n’attends que de changer d’avis !

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Ballet Royal du Danemark : Napoli, compagnie invitée, au Palais Garnier

L’année 2012 commencera donc avec le ballet du Danemark. Je ne connais pas la compagnie. Dommage qu’on ne puisse pas découvrir un autre ballet que Napoli, mais pourquoi pas…

Orphée et Eurydice : de Pina Bausch, à l’Opéra Bastille

Bizarre de programmer ce ballet à Bastille. Si je ne me trompe pas il était à Garnier la dernière fois. Je ne l’ai vu qu’une seule fois et le seule souvenir que j’en ai est de m’y être terriblement ennuyée. J’attends donc de le revoir pour me faire un autre avis.

La Bayadère : de Noureev, à l’Opéra Bastille

Brigitte Lefebvre ne nous avait donc pas mentit ! Lors des pleins feux de la Bayadère de l’an dernier, elle nous avait promis une reprise rapide du ballet donc les places c’étaient littéralement arrachées.

Cette fois le ballet se tiendra à Bastille, tant mieux !! J’espère donc voir un peu plus de distributions que la dernière fois. Isabelle Ciaravola devrait reprendre Nikiya (elle était blessée la dernière fois). On devrait raisonnablement aussi y voir Stéphane Bullion qui avait été nommé sur le rôle de Solor l’an dernier. J’espère y voir Jérémie Bélingard et Mathias Heymann. Peut être aurons nous droit à quelques prises de rôle après le départ en retraite de Delphine Moussin. Il serait intéressant de voir Emilie Cozette en Nikiya, un rôle qui je pense lui est plus naturel que Gamzatti.

 

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                                                                       photo dansomanie

 Spectacle de l’Ecole de Danse : au Palais Garnier

Pas plus de détail sur le programme…

 

Soirée Robbins/ Mats Ek : Dances at a Gathering / Appartement, au Palais Garnier

Aaaah, jusqu’à présent on avait du mal à voir la patte de la direction sur cette programmation mais la voici avec une soirée composée de deux ballets sans aucun lien !! Pas vraiment de logique dans cette programmation, ça sera à nous chercher.

Dances at a Gathering n’a pas été donné depuis très longtemps bien que ces variations soient souvent choisies dans les concours de promotion. Un ballet qui met en valeur ses solistes. On devrait droit à tout plein d’étoiles partout. Chouette !

J’ai très hâte de voir Appartement en live !

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L’histoire de Manon : Mac Millan, au Palais Garnier

Aaaah depuis le temps qu’on l’attend, qu’on nous l’annonce et qu’elle n’arrive jamais… Voici enfin Manon. Quand on le voit dans la programmation, on s’imagine déjà toutes les danseuses qu’on voudrait voir dans le rôle titre (Clairemariiie ! Isabelle…).

 

Roméo et Juliette : Sasha Waltz, à l’Opéra Bastille

Le ballet ne m’avait franchement pas enthousiasmée lors de sa création… A revoir pour confirmer ou infirmer cette impression

Tokyo Ballet : Kabuki, Béjart, compagnie invitée, au Palais Garnier

J’ai hâte de découvrir cette troupe même si leur programme ne m’emballe pas des masses.

La fille mal gardée : Ashton, au Palais Garnier

On se demande bien ce que pourra programmer la direction pendant les tournées une fois que ce ballet sera en fin de droits !!

Donc, pendant la tournée américaine du ballet de l’Opéra de Paris nous aurons donc encore droit à un mois de juillet avec la fille mal gardée. Ca ne me déplait pas tant que ça. Ce ballet est très sympa et surtout permet de voir des danseurs moins gradés dans des rôles titres. Et puis le ballet arrivant bientôt en fin de droit, sa reprise était plus que logique. L’occasion pour moi de voir peut être enfin Myriam Ould-Braham dans le rôle titre.

 

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                                                                  photo de Sébastien Mathé

Une saison résolument plus classique que précédemment avec pas mal de ballets narratifs. Ca me plait bien. Je regrette tout de même l’absence de la Sylphide. Toutefois, on trouve pas mal de ballets non repris depuis un moment. Pas mal de découverte pour moi donc et j’adore ça !  

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 14:24

C’est ce soir que se termine la 3e reprise de Caligula à l’Opéra de Paris.

Pour l’occasion, Muriel Zusperreguy et Stéphane Bullion seront en dédicace à la boutique de l’Opéra.

 

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                                                                   Clairemarie Osta

Pour ma part, la série se terminait hier avec en fin la découverte de Mathieu Ganio dans le rôle du terrible empereur. Autant le dire tout de suite, j’ai été déçue. Cependant, on m’a dit qu’il avait fait mieux lors d’autres représentations donc il ne faut pas être catégorique. Je ne parle donc que de ce que j’ai vu ce soir là.

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                                                            Mathieu Ganio Clairemarie Osta

Mathieu Ganio est un très beau danseur que j’ai toujours apprécié. Il a des lignes très pures et c’est l’un des meilleurs princes que nous possédons à Paris. Pas étonnant alors qu’il fasse des merveilles lors de sa première apparition, l’entrée de Caligula. Il émane une certaine mélancolie de sa danse. On voit un prince (enfin plutôt un empereur ici) solitaire et plongé dans ses pensés.

Là où tout ce complique, c’est lors que ses accès de rage. Je n’y ai pas cru un seul instant. On aurait un peu dit un enfant crise. Pourquoi pas, mais dans ce cas pourquoi les sénateurs et suivants ont-ils si peur de lui ? Pourquoi veulent-ils sa perte ? Car honnêtement, il ne fait pas bien peur.

Sa colère semblait forcée. Sa danse en revanche est magnifique. De sublimes sauts, des arabesques, des pirouettes, tout est parfait. Cependant je n’ai pas trouvé que cela servait l’histoire. C’était beau pour être beau. Très appliqué mais le personnage avait du mal à exister derrière le danseur.

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                                                                        Stéphane Bullion

A ses côté, c’est avec un immense bonheur que l’on retrouvait Clairemarie Osta dans le rôle de la Lune. Elle en est vraiment l’interprète idéale tant elle semble venue d’un autre monde par rapport aux personnages qui l’entourent.

Son partenariat avec Mathieu Ganio est toujours aussi touchant et convaincant et je regrette qu’on ne les ai pas associés pour Roméo et Juliette.

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                                                              Stéphane Bullion Mathieu Ganio

Eleonora Abbagnato est une remarquable Caesonia forte et puissante. Impossible de la rater, contrairement à d’autres interprètes que j’avais du mal à distinguer du corps de ballet féminin.

                 Copie-de-P1000559.JPG

                                                                   Eleonora Abbagnato

Seul autre changement par rapport à la distribution de la première, Stéphane Bullion avait troqué son short rouge de Caligula pour apparaitre sous les traits de Mnester.

Un Mnester très différent de celui de Nicolas Paul. Plus imposant. Il apporte une sorte de présence un peu inquiétante sur le ballet. Il lance au public des regards assez foudroyants qui en disent beaucoup.

                 Copie-de-P1000563.JPG

                                                                       Mathieu Ganio

Ainsi s’achève cette série de Caligula. Maintenant il n’y a plus qu’à attendre la reprise de Coppélia avec peut être avant la répétition AROP si j’ai le temps.

 

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 21:04

Comme promis, voici quelques impressions sur la soirée d’hier.

 

J’ai presque honte de l’avouer quand je lis certaines critiques mais plus je le vois plus j’apprécie ce Caligula. A chaque représentation de nouveaux détails me sautent aux yeux. Les changements de distributions apportent un éclairage nouveau à l’histoire.

 

Hier, c’était encore Stéphane Bullion qui officiait dans le rôle du terrible empereur romain. Son interprétation est toujours aussi intéressante. Sa progression dramatique est très visible sa danse toujours aussi puissante. Je suis maintenant curieuse de le voir en Mnester.

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                                                                       Muriel Zusperreguy 

 

Le pantomime était à nouveau ce soir interprété par Nicolas Paul. J’ai regretté la place que j’avais choisie, très au dessus de la scène côté cour. J’avais du mal à voir les expressions de son visage. Néanmoins, il dégage quelque chose de vraiment intéressant dans ce rôle alors que c’est un danseur que je n’avais jamais spécialement remarqué jusque là (Onéguine mit à part). 

 

Pour le reste du « casting » nous avions droit à un peu de changement. Muriel Zusperreguy avait la lourde tâche de succéder à Clairemarie Osta dans le rôle de la Lune. Autant dire que c’était mission impossible. La première danseuse n’est pas aussi vive que l’étoile. Elle n’a pas non plus se côté fragile que j’ai aimé chez la précédente interprète. Elle s’en tire tout le même très bien mais ne me laissera pas un souvenir aussi fort que son aînée.

 

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                                                                          Audric Bezard

 

Miteki Kudo est très belle en Caesonia. Elle n’a malheureusement pas été très aidée par ses partenaires masculins qui ont quasiment tous failli la faire tomber dans le passage où la femme de Caligula passe de bras en bras. J’ai trouvé qu’elle se fondait plus dans la masse qu’Eleonora Abbagnato. Son personnage semble avoir moins de pouvoir ou d’importance dans l’histoire.

 

Pour la première fois, je voyais Adrien Couvez dans un rôle important, celui de Chaerea. Le danseur n’a pas la puissance et la forte présence d’un Aurélien Houette. Il présente un personnage moins dominant, plus torturé et ma foi, ça m’a bien plu !

 

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                                                                        Stéphane Bullion

 

Pour compléter la distribution, Mathias Heymann avait laissé sa place Audric Bezard dans le rôle du cheval Incitatus. Il faudrait que je revoie ce passage une nouvelle fois car j’ai eu l’impression que la chorégraphie n’était pas tout à fait la même !! Est-ce à cause des sauts toujours aussi impressionnants de l’étoile absente ? J’ai eu l’impression qu’Audric Bezard sautait moins souvent ! En revanche son interprétation était un peu moins caricaturale et c’était appréciable.

 

Nicolas LeRiche était revenu de Russie et est venu saluer le public.

Ce ballet a vraiment beaucoup de succès. A chaque fois que j’étais présente, les applaudissements étaient très nourris (plus que pour certains classiques) et les rappels nombreux…

 

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                                                        Nicolas LeRiche, Adrien Couvez, Miteki Kudo

 

Prochaine (et dernière) représentation pour moi, le 22 février.

Si le rhume ne m’a pas mise KO d’ici là, je tenterai ma chance demain au guichet du TCE pour voir Irina Kolesnikova et le Saint Petersbourg  ballet théâtre dans la belle au bois dormant.   

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 20:16

Alors que les représentations de Caligula se poursuivent au Palais Garnier, le gros de la troupe est à Moscou pour une tournée du ballet au Bolshoï.

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                                                     Myriam Ould-Braham

Au programme un spectacle déjà bien éprouvé lors des tournées du ballet et donné à Garnier il y a deux saisons : Suite en Blanc (Lifar), l'Arlesienne (Roland Petit) et Boléro (Maurice Béjart). Trois pièces permettant de montrer au public étranger tout le savoir faire français.

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                                                   Isabelle Ciaravola et José Martinez

Pas moins de 12 étoiles se sont déplacées. L'occasion de voir que les russes communiquent bien plus sur la danse que les français. Les reportages se sont multipliés avec en vedette Emilie Cozette, José Martinez, Nicolas LeRiche et l'inévitable Brigitte Lefebvre.

En France, une seule retombée (à ma connaissance) sur BFM TV.

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                                                  Clairemarie Osta et Jérémie Bélingard

Dès le 15 février, un autre chorégraphe français, Angelin Preljocaj est mit à l'honneur avec le Parc qui verra en vedette le couple Isabelle Ciaravola/ Karl Paquette puis Emilie Cozette/ Florian Magnenet.

Quelques images de Suite en BLanc et du Boléro :

link

Le reportage de BFM TV :

link

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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 21:29

En mois de février 2011 Caligula, la création du danseur étoile Nicolas LeRiche, voyait sa troisième reprise au Palais Garnier.

J’avais déjà eu l’occasion de le voir il y a deux ans et en avait gardé un excellent souvenir. Etonnamment, si je me rappelais avoir aimé, peu d’images me restaient en tête. Un solo de Caligula, le manège d’Incitatus, des bribes de la pantomime de Mnester et d’un pas de deux avec la Lune… Le reste était assez flou.

 

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                                                                       Aurélien Houette

 

Après cette seconde vision, je peux dire que le ballet vieillit bien. La mise en scène est bien construite et la musique très bien utilisée.

On sent une vraie progression dramatique. Certaines idées chorégraphiques sont plutôt intéressantes et l’ensemble emporte l’adhésion du public.

 

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                                                                         Nicolas Paul 

 

Suite au retrait de Jérémie Bélingard, c’est Stéphane Bullion qui a eu les honneurs de la première. Il campe un Caligula extrêmement puissant et impressionnant tant au niveau de la technique avec de très beaux sauts, que de l’interprétation. Rêveur au début du ballet il revient par la suite plein de rage et de violence par toujours contenue. Je suis bien contente qu’il soit immortalisé sur la vidéo.

A ces côtés, beaucoup de personnages intéressants et des interprètes de choix. Clairemarie Osta est la figure idéale de la Lune. Légère, fragile, touchante. On voit que le rôle a été créé pour elle. Il y a trois ans Muriel Zusperrguy m’avait bien moins convaincue. Les deux étoiles se correspondent très bien  avec la force d’un côté, la fragilité de l’autre.

Eleonora Abbagnato quant à elle campait Caesonia la femme de l’empereur. Ce rôle est certainement celui qui a le plus évolué depuis la dernière reprise. Il est beaucoup plus présent et visible avec notamment l’ajout d’un court solo qui ouvre le ballet. Ce type de gestuelle va très bien à la ballerine sicilienne qui toujours aussi engagée dramatiquement.

 

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                                                                     Eleonora Abbagnato

 

Les sujets de la compagnie ont eu la part belle avec deux d’entre eux dans des rôles de premier plan. Aurélien Houette apporte beaucoup de force au personnage de Chaerea. Physiquement il en impose et n’a pas de mal à rallier les sénateurs à sa cause. Une petite pensée tout de même à Wilfried Romoli que j’avais vraiment adoré dans ce rôle. Une des dernière fois où je le voyais sur scène en tant qu’étoile en service…  

En parlant de souvenirs difficiles à oublier, il faut bien dire que je n’attendais pas grand-chose du Mnester de Nicolas Paul. Benjamin Pech avait tellement marqué le personnage… j’avais été fascinée par son interprétation. Pourtant, Nicolas Paul m’a beaucoup surprise. Il est vraiment très intéressant et engagé. Etant placée très près de la scène j’ai été vraiment happée par l’histoire qu’il nous a livrée. Ce rôle est vraiment intéressant pour peu qu’on accroche au personnage. Il y a de très bonnes idées chorégraphiques dans ces passages (surtout dans le troisième que j’aime assez).

 

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                                                                      Mathias Heymann

 

Un mot tout de même sur le rôle d’Incitatus le cheval chéri de Caligula. Quelle drôle d’idée que d’avoir mit une étoile là-dessus ! Ca donne vraiment une impression de remplissage pour le film. Mathias Heymann n’est pas vraiment convaincant, trop premier degré. Evidemment il y a toujours ces sauts vraiment magnifiques mais il ne rend pas du tout la poésie du passage. Dommage.

 

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                                                                       Clairemarie Osta 

 

Pour finir un mot sur le corps de ballet. Il était très investit et une foule d’individualité ressortait. De quoi nous plonger encore mieux dans l’histoire.

Ah et un mot sur la musique tout de même ! Pour une fois l’orchestre ne m’a pas fait grincer de temps. Quant à la partition, je l’aime beaucoup. Ca me rappelle les spectacles de danse que fin d’année quand j’étais gamine. Quoi on a toutes eu une prof qui a essayé de nous faire danser dessus non ? Non il n’y que moi ? Tant pis alors !

 

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                                                                       Stéphane Bullion

 

Au final, un bien bon moment que ce Caligula. Je ne regrette pas d’y être retournée. Cela se laisse voir encore et encore. 

 

 

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29 janvier 2011 6 29 /01 /janvier /2011 15:08

Comme promis, voici un petit retour sur Octopus la dernière création de Philippe Decouflé.

 

En ce mercredi 26 janvier j’ai donc séché la répétition de Caligula pour le rendre au théâtre de Chaillot avec le Petit Rat que j’ai pris plaisir à rencontrer pour l’occasion.

 

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre avec ce ballet. J’avais pris le soin d’en lire le moins possible de façon à ne pas être influencée.

 

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Et au final, qu’est-ce que ça donne ?

Je dois dire que je suis assez partagée.

Octopus est en fait une succession de tableaux aux univers assez différents interprété par huit danseurs. Certains tableaux sont assez humoristiques, d’autres plus sérieux. Mais au final où était l’unité dans tout ça ?

Certainement dans la gestuelle très fluide et très axée sur le travail des bras, sur les membres d’un ou plusieurs danseurs qui se mêlent et s’entremêlent au point qu’on ne sache plus vraiment quoi est à qui.

L’unité se faisait également dans la musique, le gros point fort du ballet pour moi.

C’était vraiment une très bonne idée de faire jouer le compositeur et chanteur Nosfell en direct sur scène. Sa voix est très particulière allant du grave dans des morceaux plutôt rock au très aigu dans des passages plus expérimentaux.

Sa musique est tellement omniprésente qu’au final j’ai parfois eu l’impression que la danse n’était plus qu’un accompagnement à ce concert.

 

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Au final j’ai plus eu l’impression d’assister à une succession de pièces courtes qu’à un ballet d’une heure trente. En revanche, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Il y avait beaucoup d’idées, souvent très bien exploitées. N’hésitez pas (si vous trouvez des places) à aller y jeter un œil. Toutefois ce n’est pas le genre de ballet que j’irai voir et revoir. A part peut être pour sa musique, encore et toujours…

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 13:05

C’était le 19 janvier dernier que s’ouvrait une nouvelle session des Danseurs/Chorégraphes à l’amphithéâtre de l’Opéra Bastille.

 

Cette manifestation à lieu tous les trois-quatre ans et permet aux danseurs du ballet de l’Opéra de Paris qui le souhaitent de créer et présenter au public de l’Opéra une de leurs œuvres.

 

En cette période de creux dans la programmation de la danse, cette manifestation était la bienvenue et l’occasion de voir les danseurs de l’Opéra autrement.

 

A la base, c’était mal partit ! Trop de boulot, trop de choses à faire… je n’avais aucune envie de me rendre à Paris. Arrivée devant Bastille, je me fais harponner par une multitude de personnes qui cherchent/vendent des billets pour Madame Butterfly ! Au milieu de tout ce monde, difficile de reconnaitre les quelques balletomanes venus s’enterrer à l’amphithéâtre.

Un petit tour par le guichet dans l’espoir de trouver des places pour Caligula. C’est fermé ! Décidément !

 

Le placement dans la salle est libre. C’est donc sagement que je mets à faire la queue comme au bon vieux temps où je pouvais encore aller aux pleins feux. Je suis orientée vers la file de gauche. Une fois dans la salle, je vois le message de Fab m’indiquant qu’elle est dans la file de droite ! Décidément les bloggeuses ont du mal à caler leurs rendez-vous !

 

Quelques impressions maintenant sur le spectacle en lui-même. Le fait que cela se passe à l’amphithéâtre est intéressant. Cela nous permet d’être très proche des danseurs ce qui est toujours impressionnant.

 

El fuego de la pasion (Allister Madin)

 

Musiques CARLOS GARDEL, ALFREDO LEPERA (Por Una Cabeza, interprété par Laurent Korcia, extrait de son album Cinéma - © EMI Classics) ; GOTAN PROJECT (Diferente, extrait de l’album Lunático -© ¡ Ya Basta ! 2006)

avec : Caroline BANCE et Allister MADIN

 

Petit mot du chorégraphe :

« Une jeune femme élégante arrive seule dans un bar à une heure avancée de la nuit. Elle s'installe au comptoir, visiblement prête à mettre de côté l'aspect routinier de sa vie et se réinventer l'espace d'un soir. Un homme la regarde… Pas de deux réel ou rêvé ? Construit en deux temps, deux  ambiances, il symbolise le conflit intérieur entre raison et passion, le besoin pour tout un chacun d’écouter ses émotions et d’aller à la rencontre de l’autre malgré la peur de s’exposer. La danse aux lignes néo-classiques et contemporaines se laisse emporter par une énergie toute hispanique. »

 

C’est donc le tout nouveau sujet Allister Madin qui ouvrait le bal avec sa première création.

Ambiance hispanique et tango passionné au programme. Les deux interprètes (surtout le chorégraphe) sont très à l’aise dans ce style. Néanmoins, il m’est resté comme une impression de déjà vu. L’ensemble n’était pas très original tant au niveau de l’argument que des mouvements.

 

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                                                       Myriam Kamionka et Allister Madin

 

Melancholia Splenica (Florent Melac)

Musiques DERU (Goodbye extrait de l’album Say Goodbye to Useless – © Tag 2010), ALVA NOTO +RYUICHI SAKAMOTO (Moon extrait de l’album Insen – © Raster-Noton 2005)

avec
Charlotte RANSON, Silvia Cristel SAINT MARTIN, Julien MEYZINDI, Maxime THOMAS

 

Mot du chorégraphe :

« La sensation du mouvement et la musique sont les éléments majeurs qui déterminent mon cheminement chorégraphique. Indissociables l’un de l’autre, ils déterminent une atmosphère originale, une authenticité que je veux souligner en évitant tout décor ou costumes. Cette création est conçue comme une étude sur la recherche du mouvement le plus juste, la poursuite d’une esthétique à la fois contemporaine et aux lignes classiques. La danse y voyage entre le chaud et le froid, passant d'un univers cotonneux à une dimension plus inquiétante et abstraite. Si la joie peut être un moment de la Beauté, elle n’en est le plus souvent qu’un des ornements mes plus vulgaires, tandis que la Mélancolie en est pour ainsi dire l’illustre compagne. »

 

Déjà une deuxième création pour ce tout jeune danseur qui a l’air de savoir où il va.

On sent dans sa pièce une grande influence de Wayne McGregor. Les costumes rappellent ceux de Genus (une de mes voisines me soutenait que c’était les mêmes mais je ne pense pas). La musique, la gestuelle même la structure de la pièce… Toutefois c’est plein de trouvailles et de choses intéressantes. Les mouvements s’enchaînent bien, sont cohérents. C’est très mature pour un chorégraphe aussi jeune et promet pour la suite.

 

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                                                       Florent Melac et Sylvia-Crystel Saint-Martin 

 

Le pressentiment du vide (Lydie Vareilhes)

 

Musiques KATELYN DUTY Here’s the Hurt (extrait de Oshtali – Music for String Quartet – © Chickasaw Student composers, 2010), JOHANN SEBASTIAN BACH, Gigue (extrait de Partita n°6 en mi mineur BMW 830)

avec
Letizia GALLONI

 

Mot de la chorégraphe :

« L’isolement n’est pas la solitude absolue, qui est cosmique ; l’autre solitude, la petite solitude n’est que sociale. » Extrait du Solitaire A partir du Solitaire, seul roman écrit et publié par Eugène Ionesco en 1973, Lydie Vareilhes à imaginé une pièce pour un(e) danseur(se).
« Ce solo traduit l'introspection d'un individu - pouvant être aussi bien un homme qu'une femme - face au vertige existentiel que provoque chez lui l'impuissance à concevoir la finitude et l'infinitude. Ses rares tentatives pour combler un vide, sont veines car, en vérité, il se complaît dans la solitude. Elle permet à son imaginaire de composer un autre monde, altérant ainsi sa perception des autres, avant de le mettre finalement face à la réalité. »

 

Je dois le dire, ce solo m’a plongé dans un abîme de perplexité ! Je n’ai pas compris ce que la chorégraphe cherchait à nous dire. La gestuelle était assez floue. C’était très court et en même temps cela semblait long…

 

Bless, ainsi soit-IL (Bruno Bouché)

Musiques JOHANN SEBASTIAN BACH, Chaconne en ré mineur pour piano (extrait de Violin Partita n°2 BWV 1004, transcrite par Ferrucio Busconi et interprétée par Hélène Grimaud- © Deutsche Grammophon, 2008)

avec
Aurélien HOUETTE et Erwan LE ROUX

 

Mot du chorégraphe :

« La Lutte de Jacob avec l’Ange, l’œuvre d’Eugène Delacroix peinte sur les murs de l'église Saint-Sulpice me regarde plus que je ne la regarde. Faut-il voir dans cette lutte une allégorie du combat de l'homme face aux forces qui le dépassent ? Elle me regarde au creux même de ma nuit, de cette passion que je crois fuir ‘sans bouger dans d'immenses efforts’, comme l’écrit Baudelaire. »

 

Une des pièces les plus abouties de la soirée crée par un chorégraphe, il est vrai, très expérimenté. 

Erwan Le Roux, en noir, campe un homme en souffrance alors qu’Aurélien Houette, en blanc, est une présence plus sereine qui domine complètement.

La chorégraphie était très belle, très forte, avec de beaux portés qui nécessitaient une confiance parfaite en son partenaire avec beaucoup de rapports de force.

Les deux interprètes étaient  vraiment investit et se sont taillés un beau succès.

 

 

Fugitif (Sébastien Bertaud)

 

 Musiques OLIVIER DOERELL, STEPHAN WHÔHRMANN (SWOD) (Patinage extrait de l’album Sekunden - © Hausmusik, 2007 ; Fugitif 1, extrait de l’album Gehen - © Haumusik, 2004)
Création vidéo HÉLÉNA BERTAUD

avec
Laurène LEVY, Sébastien BERTAUD ERTAUD, Axel IBOT et Daniel STOKES

 

Mot du chorégraphe :

« Fugitif questionne la danse classique dans une perspective contemporaine. L'espace scénique est ici numérisé, et approfondi par les projections vidéo qui se superposent aux différents trios, solo, duo et quatuor qui composent cette chorégraphie intimiste basée sur la fluidité, la musicalité et l'émotion. Fugitif comme un instant, un regard, une sensation… »

 

Cette création commençait bien avec un quatuor de danseurs que j’aime énormément. Ils n’ont pas déçus et se sont beaucoup investits dans cette pièce.

La chorégraphie, où l’on sentait  également l’influence de McGregor (mais plus je pense à cause de la présence de Laurène Lévy), était très bien construite. Le trio masculin du début était réussit.

Une belle œuvre à revoir.

 

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                                      Lydie Vareilhes et Sébatsien Bertaud

 

Nocturne (Nans Pierson)

 

Musique FREDERIC CHOPIN (Nocturne n°2 en mi bémol)

avec
Juliette HILAIRE , Alexandre GASSE
Pianiste Pierre Arthur RAVEAU

 

Mot du chorégraphe :

« C’est la sphère intime d’un couple dans un reste de lumière, Isolé dans l’immensité énigmatique de l’univers, Et un Nocturne de Chopin pour l’emmener au bout de la nuit. »

 

Trois personnes arrivent sur scène avec des masques à oxygène sur le visage au milieu de sons difficilement écoutables. On se demande bien où on est tombé !!

Puis, Pierre-Arthur Raveau se met au piano et débute un nocturne de Chopin.

Les deux danseurs évoluent ensemble dans un monde post apocalyptique où l’air est devenu irrespirable. Ils enlèvent furtivement leur masque le temps d’un baiser jusqu’à ce que l’homme soit lassé de cette situation.

 

L’argument du ballet est original est recherché. En à peine 10 minutes, Nans Pierson réussit à nous planter un décor, imposer un univers et compter une vraie histoire avec un début, un milieu et une fin.

Dommage toutefois que la chorégraphie ne soit pas plus développée. Il y a pas mal de répétitions. Toutefois l’idée de base est bonne ce qui pourra donner de belles choses par la suite.

 

Près de toi (Myriam Kamionka assistée de Franck Berjont)

 

Création musicale DJ MYST 22 et SEBASTIEN H
Costumes KEN OKADA

avec
Marine GANIO et Mathieu GANIO

 

Mot de la chorégraphe :

« L’idée de cette chorégraphie nous est venue de la contemplation de nos propres enfants et de leur relation qui nous touche et nous interpelle. Être frère et sœur est une chose singulière, forte, intime. Regarder cette relation, c’est découvrir une bulle, un univers qui fonctionne avec ses propres repères, ses émotions, s’invente chemin faisant à la fois dans et hors du lien parental. A cette histoire, s’est ajoutée la rencontre de Mathieu et Marine Ganio, autres frère et sœur, enfants de danseurs, aujourd’hui devenus interprètes. Nous avons voulu à notre tour écouter et interroger ce lien et c’est aujourd’hui à eux que nous dédions cette chorégraphie, fruit d’un véritable travail commun avec l’ensemble des créateurs. »

 

Cette pièce était très attendue avec pour la première fois sur scène un pas de deux entre les frères et sœurs Ganio.

Au final, même si l’esthétique et la chorégraphie sont très travaillées, il m’est resté une impression de flou, de ne pas avoir compris le propos de la chorégraphe.

Pourtant le sujet était riche. Faire danser ensemble un frère et une sœur… D’autant plus que Marine et Mathieu Ganio sont de très beaux interprètes. Ils ont d’ailleurs fait une très bonne prestation et semblaient heureux de partager la scène.

Au final, reste tout de même l’impression d’une occasion manquée.

 

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                                                              Mathieu Ganio

 

Me2 (Samuel Murez)

 

Texte lu par l’auteur RAYMOND FEDERMAN
Musique THE MISTERS

avec
Takeru COSTE (me1) et Samuel MUREZ (me2)

 

Mot du chorégraphe :

« Inspiré du poème bilingue Me Too de Raymond Federman, me2 explore chorégraphiquement les thèmes abordés dans le texte - identité, dédoublement, schizophrénie, confusion - dans une pièce où la virtuosité du mouvement joue avec celle des mots. Raymond Federman, né en 1928 à Montrouge, fut le seul de sa famille à survivre à la rafle du Vel d’Hiv du 16 juillet 1942, grâce à sa mère qui le cacha dans un placard. Après une vie pleine d’aventures, réelles et inventées, il est décédé le 6 octobre 2009 à San Diego. Je souhaite dédier ces représentations de me2 à sa mémoire et suis heureux qu’il ait fait partie de ma vie.»

 

Ceux qui connaissent un peu le groupe de Samuel Murez connaissaient déjà Me2, ballet présenté à plusieurs reprises lors de galas.

Cette pièce a dynamité l’ambiance après quelques ballets plutôt posés.

Takeru Coste et Samuel Murez lui-même ont vraiment fait le show dans ce ballet très original. Mime, humour et utilisation complète de l’espace de l’amphithéâtre… j’ai passé un excellent moment. C’est fait avec générosité et le public leur a réservé l’un des plus beaux accueils de la soirée.

 

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                                                Samuel Murez et Takeru Coste

 

Narkissos (Malory Gaudion)

 

Musique ARVO PÄRT (Für Alina extrait de l’album Alina - © EMC, 1999)

avec
Mallory GAUDION

 

Mot du chorégraphe :

« Se libérer du regard des autres. Etre soi, seul et sans contrainte. Fuir une altérité impossible. Des verres épars s’échappent les vapeurs alcooliques qui portent le solo vers un Eden égoïste. Dans le miroir liquide et euphorisant, Narkissos se contemple, androgyne, extatique et libre. De l’autre côté de la frontière, il laisse dans le fond d’autres verres l’image vénéneuse et inquiétante. La « Métamorphose » n’est pas loin. De plus en plus enivré de lui-même, emporté par une ébriété chaotique et brutale, l’icône franchit la ligne, se regarde une ultime fois du haut de lui-même et sombre dans le dernier verre. »

 

Le contraste avec le pur délire de Me2 était assez violent !

Ambiance sombre avec ce ballet où Malory Gaudion évolue seul en scène avec à cour une ligne de verres à pied au sol.

J’ai été dans les cinq premières minutes assez fascinée par l’œuvre. J’avoue que je l’ai prise assez au premier degré. A la place de Narcisse contemplant son reflet, je voyais un alcoolique face à son addiction, mais ça me plaisait bien.

Puis, plus on avance, plus les gestes se répètent et cela traine en longueur. On se dit qu’il se fait tard et qu’on est quand même un peu fatigué ! Je pense que s’il y avait eu moitié moins de verres à renverser ça aurai été très bien.

 

                Copie-de-P1000462.JPG

                                              Béatrice Martel et Malaury Gaudion

 

Ca tourne à l’amphi… (Béatrice Martel)

Musique CARLA BRUNI (Le toi du moi, Le plus beau du quartier, L’excessive, La Dernière minute, extraites de l’album « Quelqu’un m’a dit »– © Naïve 2002)
Costumes BÉATRICE MARTEL, MICHEL RONVAUX

avec
Isabelle CIARAVOLA, Amandine ALBISSON, Marion BARBEAU, Aubane PHILHILBERT, Pauline VERDUSEN, Jennifer VISCOCCHI et Lionel DELANOË, Mathieu BOTTO, Yann CHAILLOUX, Jean Baptiste CHAVIGNIER, Alexandre GASSE.

 

Mot de la chorégraphe :

« Clip campagne - Tapis d’amour, premier baiser Clip urbain - Banc de filles et beau gosse Clip noctambule - Trois accords façon fatale Clip clap – Trop poudrée… »

 

Changement total d’ambiance avec le ballet de Béatrice Martel. Un peu de légèreté pour terminer !

Nous sommes sur le tournage d’un court métrage où s’enchainent plusieurs clips à ambiances différentes.

Les chansons de Carla Bruni collent parfaitement à l’ambiance un peu kitch de l’’ensemble. Lionel Delanoë est parfait en metteur en scène un peu dépassé par les événements.

Le clip campagne était une bonne mise en bouche, assez frai et bien interprété.

Le clip urbain devait beaucoup à ses interprètes. Les 3 jeunes filles aux robes flashy étaient charmantes et Alexandre Gasse, excellent en beau gosse de service (« Alex t’es magnifique ! » « bah… je sais ! »).

Amandine Albisson était très à l’aise en starlette accompagnées de ses musiciens en ukulélé.

Pour clore le tout, Isabelle Ciaravola était parfaite d’autodérision en diva des plateaux.

 

Pas de grands moments de chorégraphie mais une bonne dose de bonne humeur.

 

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                                                         Isabelle Ciaravola

 

En conclusion, on peut dire que je genre de soirée est une excellente initiative. Elle nous permet d’admirer des danseurs du corps de ballet dans des rôles de solistes mais aussi de découvrir d’autres facettes du talent de certain.

Même si tout n’est pas passionnant, il est toujours agréable de découvrir de nouvelles pièces.

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