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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 10:32

 

Avant que j’ai vraiment complètement la flemme de le faire voici quelques mots sur la soirée Cullberg/ De Mille. Une soirée qui s’annonçait pour le moins intéressante puisque l’un des ballets n’avait pas été reprise depuis plus de 10 ans et l’autre était une entrée au répertoire. Que des découvertes donc !

 

La soirée s’ouvre avec Fall River Legend d’Agnes De Mille. Un ballet fort sur un sujet qui ne l’est pas moins, l’histoire d’une jeune femme accusée d’avoir tué son père et sa belle mère à coup de hache. Dis comme ça, ça ne semble pas hyper accessible. On est pourtant rapidement pris par l’histoire. L’œuvre est bien construite, de manière assez cinématographique. La pièce ressemble d’ailleurs plus à un film (ou plutôt ici du théâtre) muet qu’à un ballet.

Ça danse assez peu ce qui peut décontenancer au premier abord. La réussite de l’œuvre tien beaucoup de la performance des interprètes et en particulier de l’accusée, omniprésente sur scène.

Et c’est bien là que le problème se pose. Difficile sur le long terme d’être séduite par le personnage proposé par Laëtitia Pujol. On ne sent pas assez d’évolution chez elle pendant les 50 minutes que dure la pièce. Elle a l’air folle à lier dès ses premières apparitions et il ne semble donc pas y avoir eu de cheminement l’amenant à son acte. On ne ressent pas assez la douleur de l’enfermement, ce sentiment de solitude et cette peine d’avoir perdu sa mère. L’étoile en fait un peu trop et ne va pas assez dans la nuance ce qui empêche le spectateur de vraiment entrer dans l’histoire.

Ce manque de progression m’a fait paraître la soirée bien longue et je ne pouvais m’empêcher de me demander ce que l’œuvre donnerait avec une autre interprète. Dommage.

 

FallRiver1.jpg

 

À l’entre acte, je profite du parterre clairsemé pour quitter mon amphithéâtre et avoir une meilleure vue de Mademoiselle Julie.

Le ballet Birgit Cullberg est d’apparence plus accessible avec sa musique et ses jolis costumes. La pièce est bien construite et on ne s’ennui pas une seconde. Elle est de plus très bien portée par ses interprètes avec en tête Aurélie Dupont parfaite en grande dame (un peu moins dans la seconde partie) et Nicolas LeRiche dont on ne peut s’imaginer qu’il va partir à la fin de l’année tant il est enthousiasmant aussi bien techniquement que dans ses interprétation.

Au final le ballet est très agréable à suivre même si deux semaines après la représentation Fall River Legend est finalement celui qui me reste le plus en tête.

 

Mademoiselle-Julie_Nicolas-Le-Riche_Aurelie-Dupont_1.jpg

 

On se retrouve très bientôt avec certainement un retour sur la rencontre AROP avec Isabelle Ciaravola.

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 17:49

La nomination d’Amandine Albisson survenue hier à l’issue d’une représentation d’Onéguine a suscité pas mal de débats.

À mon tour de donner quelques impressions.

 

Je me rappelle encore de la première fois que j’ai remarqué Amandine Albisson sur scène. C’était lors d’un concours de promotion en 2007. Elle était quadrille et n’avait pas été promue. Aujourd’hui je ne me rappelle plus de qui était passé mais je me rappelle bien de cette toute jeune danseuse qui démontrait déjà une forte personnalité et une grande présence sur scène. Sa non promotion avait été pour moi une grande incompréhension.

 

Depuis elle a fort heureusement été promue, a dansé pas mal de seconds rôles où elle a toujours su faire la différence de part ses grandes qualités techniques et encore une fois sa personnalité affirmée. Sa promotion de première danseuse lors du dernier concours était tout à fait logique. Elle a un tempérament de soliste cela ne fait aucun doute. Elle fait partie des futures étoiles de la compagnie, c’est certain.

 

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Si je regrette souvent que l’on nomme les étoiles trop tard, il serait un peu hypocrite de dire que cette fois on l’a nommée trop tôt. Avoir une jeune étoile est une bonne chose et si je me rappelle bien Dorothée Gilbert avait à peu près son âge lors de nomination.

Mais il y a une différente entre nommer une étoile jeune et la nommer au bon moment.

 

Je n’ai pas vue Amandine dans Onéguine et me garderai donc bien de parler de sa prestation toutefois il est dommage de voir une étoile apparaître alors même qu’elle n’a pas totalement convaincue le public. Je rester persuadée que ce rôle n’était pas un cadeau à lui faire et qu’il aurait été bien plus pertinent de la nommer sur un grand classique où elle aurait pu mettre ses qualités en valeur ou sur Notre-Dame de Paris qui aurait parfaitement collé à sa personnalité. Là le public aurait pu voir pourquoi il fallait la nommer elle et pas une autre.

 

Cette nomination apparaît donc comme en demi-teinte alors que si elle avait eu lieu à un autre moment (surtout sur un autre rôle) elle aurait pu être une belle fête.

 

albisson_2.jpg 


Et puis il reste cette impression désagréable que Brigitte Lefèvre essaye à tout prix de blinder les postes d’étoiles avant son départ en nommant à tort et à travers des danseurs qui certes le méritent, mais dans la précipitation et sur de mauvais rôles ce qui ne laisse pas au public l’occasion d’apprécier pleinement cette consécration. Deux étoiles en trois mois c’est tout de même beaucoup.

Dommage que la future ex-directrice n’ai pas pris conscience que son départ aurait eu beaucoup plus d’impact (et lui aurait permis de redorer un peu son blason) si elle n’avait effectué qu’une, à la limite deux, nominations vraiment marquantes et significatives pour l’avenir de la compagnie (suivez mon regard).

 

Amandine-Albisson_Nominatio-Danseuse-Etoile_1.jpg


Quoi qu’il en soit bravo à Amandine Albisson. J’espère qu’elle va maintenant être distribuée intelligemment et aura l’occasion de prouver qu’elle mérite son titre (ce qui est le cas !)   

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 14:23

La saison 2014/2015 de l’Opéra de Paris a été dévoilée. Une saison importante puisqu’il s’agit de la dernière préparée par Brigitte Lefèvre. Et surprise, beaucoup de classiques sont au programme. On remarque également qu’il y a plus de programmes que les années précédentes avec des séries plus courtes.

Cette saison devrait marquer un tournant dans la compagnie. Après 20 ans à la tête de l’institution, la directrice de la danse passe enfin la main et sera remplacée par le très attendu Benjamin Millepied. Ses premiers pas de directeur vont être suivi avec attention. Quelle va être sa politique de distribution ? Va-t-il nommer des étoiles dès sa première saison ? On peut s’imaginer que oui aux vues des nombreux départs de très grandes étoiles ces dernières années.

 

Mais avant de penser à tout cela, voici le programme !

 

Tanztheater Wuppertal

Two cigarettes in the Dark

Pina Bausch

Du 1er au 7 septembre

 

Une très bonne nouvelle que la venue de la compagnie de Pina Bausch. J’ai du mal à comprendre les appréhensions d’une partie du public. Les œuvres de la chorégraphe allemande sont toujours d’une grande force et c’est pour moi un programme à ne pas manquer. 

 

Études/ Woundwork II/ Pas./Parts

Lander/Forsythe

Du 20 septembre au 4 octobre

 

La reprise d’Études est assez enthousiasmante, le ballet n’ayant pas été repris depuis un petit moment bien que ses variations soient régulièrement choisies lors des concours de promotions.

Je suis un peu déçue du choix des Forsythe que l’on a déjà vu la saison dernière. Un peu de nouveauté n’aurai pas été de trop surtout qu’il y a de quoi faire avec le chorégraphe. J’aurai bien revu Artifact Suite qui m’avait plus qu’emballée lors de ma première saison complète de spectatrice. Il y avait aussi The Vertiginous Thrill of exactitude que nous n’avons pas revu depuis longtemps…

 

À noter que la représentation du 4 octobre marquera l’événement que nous… attendons/redoutons/ nous fichons (rayez les mentions inutiles) tous : les adieux de Brigitte Lefèvre à la compagnie. On peut imaginer qu’un programme spécial sera mis en place.

 

pas-part.jpg

 

Rain

Anne Teresa de Keersmaeker

Du 21 octobre au 7 novembre

 

L’entrée au répertoire de ce ballet n’avait pas vraiment emballé les spectateurs loin de là aussi il est étonnant de déjà le revoir (même s’il doit y avoir une question de droits là dessous). Je l’avais zappé à l’époque donc je ne peut pas vraiment donner d’avis. La curiosité me poussera certainement à le découvrir cette fois.

 

rain-poupney.jpg                                                              photo: Agathe Poupeney

 

Casse-Noisette

Rudolf Noureev

Du 26 novembre au 29 décembre

 

Un petit Casse-Noisette pour Noël ça ne fait pas de mal. Le ballet est régulièrement repris mais c’est le ballet des fêtes pas excellence.

La programmation de cette fin d’année est tout de même assez étonnante avec face à face deux ballets demandant un important corps de ballet et le même type de danseur chez les solistes. Myriam Ould-Braham, Dorothée Gilbert, Ludmila Pagliero, Mathias Heyman, Josua Hoffalt, Matthieu Ganio… que vont-ils danser ? Cela m’étonnerait tout de même qu’ils fassent les deux.

Je parierais sur une distribution d’étoiles sur la première et des premiers danseurs et sujet pour la suite (et une nomination par la même occasion ?)

 

Casse-Noisette.jpg

 

La source

Jean-Guillaume Bart

Du 29 novembre au 30 décembre

 

Quel bonheur d’enfin revoir la Source, un ballet que pour une fois on aurait bien aimé revoir programmé dès la saison suivante ! Cette recréation d’un ballet classique oublié avait rencontré un grand succès tout à fait mérité. Comme je l’expliquais pour Casse-Noisette, difficile de savoir qui va danser même si on peut s’imaginer que Pagliero, Ould-Braham et Hoffalt premiers danseurs à l’époque de la création et maintenant étoiles seront de la partie.

 

Cela pose en revanche question pour les étoiles ne dansant pas ce type de rôles. Que vont donc bien pouvoir faire Marie-Agnès Gillot, Emilie Cozette ou Alice Renavand (même si cette dernière ferait une superbe Noureda). Je ne pose pas la question pour les garçons en revanche.

 

la-source.jpg

 

Démonstrations de l’école de danse

Du 7 au 21 décembre

 

L’événement que je rate chaque année faute de temps. Mais je n’en entends que du bien donc foncez-y !

 

Ballet Royal de Suède

Juliette et Roméo – Mats Ek

Du 6 au 10 janvier

 

Décidément nous sommes gâtés au niveau des compagnies invitées. Je me réjouis de découvrir cette troupe ainsi que ce ballet de Mats Ek.

 

Répliques/ Saluts/ Andréauria

Paul/ Rigal/ Lock

Du 3 au 20 février

 

Tous les ans un programme enthousiasme moins que les autres. Cette fois c’est celui là ! Le ballet de Nicolas Paul m’avait plutôt plu mais il est assez difficile d’accès et tien beaucoup à la qualité de ses interprètes.

Rigal est le grand chorégraphe à la mode mais aux vues des dernières créations de chorégraphes tendances à l’ONP je me méfie.

 

repliques_m.jpg

 

Le chant de la terre

John Neumeier

Du 24 février au 12 mars

 

Et juste après nous avons certainement le programme le plus attendu ! La création de John Neumeier fait figure d’événement. Le chorégraphe réussi bien à la compagnie qui fait toujours de très belles choses de ses ballets. Même si ses « muses » sont aujourd’hui à la retraite j’ai hâte de découvrir cette œuvre.

 

Le Lac des cygnes

Rudolf Noureev

Du 11 mars au 9 avril

 

C’était la surprise lors de l’annonce de la saison il y a deux mois. Mais une reprise du lac est toujours un plaisir. J’avoue que j’aime beaucoup cette version Noureev et en particulier le 4e acte qui est le plus beau que j’ai vu.

 

La dernière fois, la série avait été quasi intégralement dansée par Émilie Cozette. Espérons que cette fois les étoiles tiennent le choc. Je suis particulièrement pressée de voir ce que la jeune génération va faire de ce ballet. Espérons aussi que comme lors des dernières reprises nous ayons droit à des prises de rôles de premiers danseurs et sujet (au hasard Héloïse Bourdon qui est faite pour ce rôle).

 

lac-poupeney.jpg                                                                  photo: Agathe Poupeney


 

Spectacle de l’école de danse

D’ores et déjà, Variations Don Giovani, Aunis, Soir de fête

Du 3 au 8 avril

 

Comme toujours un très joli programme pour l’école de danse qui va permettre aux élèves de briller dans des registres variés.

 

aunis.jpg                                                          photo : Agathe Poupeney

 

L’histoire de Manon

Kenneth MacMillan

Du 20 avril au 30 mai

 

Aimant beaucoup le ballet je suis heureuse de le revoir programmé toutefois la perspective des distributions m’inquiète un peu. Lors de la dernière reprise seule la paire Ciaravola/ Ganio m’avait réellement émue. Aujourd’hui il n’y a personne pour remplacer l’étoile nouvellement retraitée. Espérons que certains danseurs réussissent à s’approprier ce ballet qui peut être sublime s’il est interprété avec justesse.

 

Cette série marquera les adieux à la scène d’Aurélie Dupont.

 

L-histoire-de-Manon-Aurelie-Dupont_m.jpg

 


Paquita

Pierre Lacotte

Du 2 au 19 mai

 

Encore un programme sympa. Paquita est un ballet très vivant, demandant une technique virtuose. Avec les danseurs actuels (Pagliero, Gilbert, Renavand, Ould-Braham, Ganio, Heymann, Alu) on peut s’imaginer des distributions du tonnerre.

 

paquita-poupeney.jpg                                                                 photo : Agathe Poupeney

 

Les enfants du Paradis

José Martinez

Du 28 mai au 6 juin

 

Voici un ballet dont le succès dépend beaucoup de ses interprètes. Passé l’effet de surprise il ne vieilli pas si bien que ça. À voir l’effet qu’il me fera cette fois.

 

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La fille mal gardée

Frederick Ashton

Du 29 juin au 14 juillet

 

Décidément la fille mal gardée est le ballet de l’été. Toujours programmé à la même période lorsqu’il faut quelque chose de frai et léger avant les vacances. Le ballet est charmant et toujours agréable à voir mais attention à l’overdose. Je l’avais frôlé lors de la dernière reprise en alternant le très bon (Froustey/Raveau, Ould-Braham/Hoffalt) et le très moyen.

Il y a toutefois suffisamment de jeunes talents (les étoiles seront surement toutes sur le McGregor) pour passer un bon moment. 

 

la-fille-sebastien-mathe.jpg                                                          photo: Sbéastien Mathé

 

L’anatomie de la sensation

Wayne McGregor

Du 4 au 16 juillet

 

J’ai du mal à comprendre comment il a pu être décidé de reprogrammer ce ballet à Bastille en plein mois de juillet. Lors de la création je me rappelle être arrivée avec une place de galerie et avoir été replacée dès mon arrivée en 5e rang de parterre (qui n’était qu’au ¾ plein).

De ce ballet je garde aussi un très profond souvenir d’ennui. C’est la première fois que j’ai eu envie de quitter la salle avant la fin (dommage il n’y avait pas d’entre acte).

Une deuxième vision changera peut être mon regard mais cette reprise ne m’emballe pas des masses.

 

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Et vous que pensez-vous de cette saison?

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 15:02

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Même en retournant mille fois les phrases dans ma tête j'ai du mal à trouver les mots pour parler des adieux d'Isabelle Ciaravola. J'aurai voulu écrire quelque chose de touchant, beau, émouvant, un peu à son image en fait, mais je me contenterai de faire simple.

Ceux qui lisent ce blog ou me connaissent un peu savent bien toute l'affection et l'admiration que j'ai pour cette danseuse. Elle a été la première à vraiment me marquer lors de ma première saison complète en tant que spectatrice. Découverte lors d'un plein feux (maintenant Rencontres) sur Genus la création de McGregor j'avais alors découvert ses grandes capacités (ces jambes, cette souplesse qui faisait des merveilles dans ce répertoire), puis elle m'a envouté dans le 3e acte de Raymonda avant de franchement m'émouvoir en Manon dans la Dame aux Camélias. P1000370.JPG

 


C'est ce jour que j'ai compris qu'il y avait quelque chose de particulier chez cette danseuse. Une capacité à toucher le public, une justesse dans l'interprétation des sentiments. De tous ces rôles, Isabelle Ciaravola a su sortir quelque chose d'unique. Elle a eu l'intelligence de ne pas vouloir tout danser et est devenue inoubliable dans tout ce qu'elle a interprété. La seule danseuse pour qui je prends une place les yeux fermés et me démène pour assister à chaque prise de rôle ou reprise.

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Ce que j'ai toujours aimé chez elle était sa capacité à me surprendre. Je l'ai vu 5 fois dans Onéguine. Et à chaque fois elle m'a émue par un geste, une intension, un regard, différent des fois précédentes. Sa prise de rôle en Tatiana lors de l'entrée du ballet au répertoire qui s'est accompagnée de sa nomination reste encore à ce jour ma plus belle soirée à l'Opéra. A l'époque nous avions sous les yeux un partenariat fusionnel entre Isabelle Ciaravola et Hervé Moreau et une grande tragédienne.

 

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D'ailleurs lorsque je pense aux plus belles représentations auxquelles j'ai assisté dans ma vie spectatrice, beaucoup se rapportent à elle. La Dame, Manon, Giselle, Onéguine... Sa dernière Tatiana en fera également assurément partie avec une émotion présente tout au long du ballet qui trouve son apogée dans cet extraordinaire pas de deux final (je ne ferai pas de retour sur la représentation en elle-même donc saluons également la performance d'Hervé Moreau, le plus parfait des Onéguine) à l'issu duquel l'étoile s'écroule à genoux sur scène de désespoir. Encore un moment qui m'a prise par surprise et a su me toucher.

 

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Isabelle fait partie des étoiles les plus populaires de l'Opéra et la longue ovation qu'elle a reçu hier soir en était bien la preuve. Simple et généreuse elle a su créer une belle relation de proximité avec son public qui lui a bruyamment et longuement manifesté son admiration. Un moment de communion d'une chaleur rarement vu lors d'adieux. Sous une pluie d'étoiles dorées Isabelle a semblé remercier chaque spectateur présent en restant de longs moments à regarder et saluer le public. Une pluie de bouquets de fleurs a accompagné les saluts qui se sont poursuivis pendant une demie heure devant une salle debout et allumée. L'étoile a même été rappelée une toute dernière fois après le tombé final de rideau.

 

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Après la représentation quelques privilégiés ont pu assister au cocktail au cours duquel Isabelle est apparue comme une princesse dans sa belle robe pour se voir remettre la légion d'honneur par une Brigitte Lefèvre visiblement émue. Dans un discours simple, drôle et touchant, l'étoile a rendu hommage à ses maîtres, ses collègues, ses trois grands partenaires tous présents auprès d'elle (dont deux sur scène hier soir) Mathieu Ganio, Karl Paquette et Hervé Moreau. A eux aussi la belle corse va beaucoup manquer.


Elle a ensuite passé la soirée à signer des autographes, poser pour des photos et recevoir encore plus de fleurs ("il va falloir que j'investisse dans des vases" a-t-elle lâché à la fin de la soirée) et de cadeau jusqu'à ce que le grand foyer se vide vers minuit et demi.

 

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Si les adieux d'Agnès Letestu il y a quelques mois m'avaient rendu nostalgique, ceux d'Isabelle Ciaravola me touchent profondément. Voilà une danseuse qui va énormément me manquer. Aucune interprète parisienne n'est actuellement capable d'apporter au répertoire au néo-classique ce qu'elle réussissait à créer.

Je suis extrêmement heureuse d'avoir eu la chance de pouvoir la voir dans tous ses grands rôles ces 7 dernières années et garderai toujours en tête ses grandes interprétations.

Parce que j'aime la danse pour les émotions qu'elle me procure, pour cette capacité à exprimer tous les sentiments par le mouvement, parce que je vais voir des ballets pour être touchée, surprise et vivre/partager des choses hors du commun, merci Isabelle!

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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 09:37

 

 

Avec beaucoup de retard je reviens sur la première représentation de la reprise d’Onéguine au Palais Garnier.

Déjà 3 pour le Cranko et pourtant je me souviens de la première comme si c’était hier. Elle réunissait Isabelle Ciaravola et Hervé Moreau pour le couple principal. Une distribution idéale. On pourrait en dire autant de Mathias Heymann et Myriam Ould-Braham qui campaient Olga et Lenski. À l’époque il y avait sur scène trois premiers danseurs et une étoile. Ils le sont maintenant tous et deux (Isabelle Ciaravola et Mathias Heymann) ont été nommé à l’issu de cette représentation. Cette soirée reste sans aucun doute ma plus mémorable à l’Opéra et si j’avais eu l’idée de participer au fameux concours Émotion Opéra c’est sans conteste la représentation que j’aurai choisie.

 

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Aussi je me réjouissais de pouvoir retrouver cette distribution quasi à l’identique (Ould-Braham en moins Giezendanner en plus) pour cette reprises. Manque de chance, une malencontreuse blessure d’Hervé Moreau a changé la donne forçant l’Opéra à rappeler de nouveau Evan McKie (un peu inélégant tout de même de ne l’appeler que pour remplacer) pour danser avec l’étoile corse décalant ainsi leur représentation d’un jour.

 

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C’est donc à un couple inédit, Ludmila Pagliero et Karl Paquette que nous avons eu droit. Pour quel résultat ? Une soirée sympathique. Ni mauvaise, ni mémorable. C’est peut être pour cela que j’ai mis tant de temps à écrire cette chronique. Les soirées « tièdes » ne sont pas spécialement motivantes.

Il est toutefois un plaisir de retrouver ce ballet. Il est bien construit, pas trop long, remplis de beaux passages. On y passe toujours un bon moment. Le corps de ballet était assez en place et a particulièrement brillé lors de son moment de bravoure du premier acte.

Un premier acte où c’est avant tout illustré le couple de « seconds rôles ». Si Mathias Heymann est toujours aussi impressionnant techniquement, c’est un plaisir de constaté qu’il a bien murit son jeu depuis sa prise de rôle. Son personnage n’est toujours pas très profond mais il reste cohérent est touchant. Charline Giezendanner de son côté est une bien charmante Olga. Cela se vérifie surtout au deuxième acte lors de la très réussie scène du bal. Ses intentions sont claires. On voit parfaitement la jeune femme s’amusant comme une folle sans jamais prendre conscience du drame qu’elle est en train de nouer.

 

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Du côté du couple principal, tout a très bien commencé avec une Ludmila Pagliero décidément pleine de surprises. Timide et réservé elle est très juste dans ses intentions. Karl Paquette de son côté campe un Onéguine assez différent des autres titulaires du rôle. Très poète maudit, il se montre vraiment émouvant lors de sa première variation ainsi qu’au troisième acte. Malheureusement il y a comme un malaise au second acte (à la scène du bal). Le personnage que nous présente l’étoile est-il vraiment celui que le chorégraphe avait en tête ? Pourquoi déchire-t-il la lettre de Tatiana ? C’est la seule partie un peu incohérente de cette interprétation. Cela ne semble pas coller avec le caractère de son personnage.

À noter également que l’alchimie entre les deux étoiles a mis un peu de temps à apparaître et le pas de deux du miroir manquait d’un petit quelque chose même s’il était très bien dansé.

Tout s’arrange avec celui du dernier acte qui, s’il a eu du mal à décoller m’a vraiment prise par surprise sur la fin en grand partie grâce à l’investissement de Ludmila Pagliero franchement bouleversante en femme déchirée par la passion.

 

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Si je ne retrouve pas de place d’ici là, je vous donne rendez-vous le 28 février pour les adieux d’Isabelle Ciaravola. Un moment qui risque d’être chargé en émotions.

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31 janvier 2014 5 31 /01 /janvier /2014 15:10

 

Avant la reprise d’Onéguine voici la fin des aventures londonienne.

 

Je vous avais laissé au Royal Ballet à la fin de Giselle et après une bonne pose scones, nous voilà parties pour le Coliseum pour découvrir le Corsaire de l’English National Ballet.

 

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Le moins que l’on puisse dire c’est que l’on change totalement d’ambiance ! Du romantisme éthéré en noir et blanc on se retrouve dans la débauche de technique et de couleurs.

Etonnamment absent du répertoire de l’Opéra de Paris (pourtant plus grande compagnie de ballet du monde si l’on en croit sa directrice) le Corsaire est un grand classique à l’affiche de nombreuses compagnies internationales. Tous les codes du grand ballet sont là. Une histoire épique faite d’amour, de trahison et de vengeance, trois actes, une musique entrainante, un (presque) acte blanc. Le ballet fait un peu penser à Don Quichotte tant dans sa construction (une place de ville, un amour, une fuite, une partie rêvée…) que pour son côté « grand divertissement ». Pas besoin en effet de chercher ici de la profondeur psychologique ou du drame (même si je ne me suis pas remise du fait qu’Ali et Gulnare passent par dessus bord pendant le naufrage sans que ça n’émeuve personne !), on est là pour voir du spectacle.

 

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Et force est de constater que l’on est bien servi ! À l’image du Royal Ballet, l’ENB respire la joie de vivre et l’envie de danser. Il y a sur scène un dynamisme assez impressionnant aussi bien chez le corps de ballet que chez les solistes. Dès le début de l’acte on est impressionné par l’explosivité de Junior Souza (le marchand d’esclave) pour qui la scène semble presque trop petite, et charmé par la grâce et la technique d’acier de la superbe Laurretta Summerscales, future étoile à n’en pas douter.

 

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Une bonne préparation pour le feu d’artifice du deuxième acte qui a fait exploser la salle en applaudissement et en bravi. Une atmosphère très galvanisante donnant tout d’un coup l’impression de vivre tous ensemble quelque chose de fort, ce que l’on aimerai connaître plus souvent. Un public qui n’a pas peur d’applaudir ça fait plaisir !

Dans le rôle titre de Medora, Tarama Rojo met toutes ses concurrentes KO. C’est elle la star de cette soirée un point c’est tout. Elle ne s’excuse pas d’être là et déploie à 39 ans une technique qui ferait baver d’envie n’importe quelle petite jeune. À l’âge où toutes nos étoiles françaises ont délaissé le classique depuis quelques temps déjà cela fait rêver… Il faut préciser qu’elle est également directrice de la compagnie et est en train d’y accomplir un beau travail. Impressionnant.

À ses côté Matthew Golding sort son plus beau sourire et sa belle mèche blonde pour camper le Corsaire Conrad. On pourrait ne pas y croire une seconde, être énervé par ses manières et son côté sosie de Brad Pitt qui ne fait quand même pas très corsaire viril, mais cela passe étonnamment bien ! L’étoile montre une telle générosité dans sa danse et une technique tellement précise que l’on est aussi séduite que Médora.

 

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Je ne vais pas citer tous les interprètes (en partie parce que je n’ai pas la fiche de distribution sur moi !) mais ils étaient tous assez formidables de talent et d’investissement et faisaient passer ce ballet, tout de même assez long, à toute allure. On en redemanderait.

 

Une belle représentation qui vient donc conclure une superbe journée. Deux compagnies enthousiasmantes dans deux œuvres radicalement différentes mais aussi sympathiques l’une que l’autre… Cela donnerai presque envie de prendre un abonnement pour l’Eurostar !

 

La semaine prochaine on se retrouve pour le début de la série d’Onéguine au Palais Garnier qui s’annonce pour le moins mouvementée.

On ne sait pas trop ce qui est passé par la tête de la direction quand elle a décidé que 3 distributions seraient suffisantes. Aujourd’hui les plannings sont déjà en train d’être modifiés et le spectateur est dans le flou.

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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 10:14

Le week end du 18 janvier, une grande partie des balletomanes parisiens a traversé la Manche pour découvrir pendant deux jours l’univers du ballet anglais. Il faut dire que le programme était particulièrement alléchant. Giselle au Royal Ballet, le Corsaire à l’English National ballet et Swan Lake de Matthew Bourne. J’ai pour ma part mis le dernier de côté mais ai bien profité du Royal Opera House et du Coliseum.

 

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On commence donc avec Giselle. J’étais très enthousiaste a l’idée de retrouver la troupe du Royal Ballet qui m’avait tant impressionnée à Monaco et encore plus de revoir le couple Marquez/ McRae dans une nouvelle œuvre.

Après un trajet un peu chaotique, c’est en srpintant que j’arrive au Royal Opera House. Tout d’un coup on comprend la détresse des touristes étrangers se perdant à Garnier ou Bastille. Mais je vais garder ma mauvaise foi bien française et dire que c’est la faute au bâtiment qui est un vrai labyrinthe d’escalier fait pour perdre le spectateur.

 

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Le rideau rouge s’ouvre (une chose que j’aime. Il s’ouvre en deux contrairement au parisien qui se lève) sur le traditionnel petit village de Giselle. L’enchantement peut commencer. Je suis peut être un public facile mais j’ai toujours aimé Giselle. Depuis toute petite il est dans la top liste de mes ballets préférés. C’est aussi le premier que j’ai vu à l’Opéra de Paris. Giselle c’est le charme désuet du premier acte, la pantomime, les villageois puis les willis, l’ambiance mystérieuse du deuxième acte, la musique… Et puis une belle histoire dont décidément je ne me lasse pas.

Le fait de découvrir le ballet avec une nouvelle troupe donne un peu l’impression de retomber en enfance. On s’émerveille à nouveau, on redécouvre, on est surpris.

 

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L’élément frappant du Royal Ballet, qui m’avait déjà marqué dans Manon, est la vie qu’ils apportent sur scène. Rien ne semble automatique et chaque danseur apporte une énergie et une conviction qui fait plaisir à voir. Ce sont également les rois de la pantomime. Jamais un ballet ne m’a semblé aussi limpide. Le passage de la mère de Giselle qui m’a parfois paru si long était ici véritablement passionnant.

 

Roberta Marquez campe une superbe Giselle. Naïve, romantique et définitivement sympathique. Elle met tellement de conviction dans son personnage que cela nous empêche de la trouver trop « cruche ». Elle est très bien accompagnée par Steven McRae qui lui aussi déploie une pantomime d’une clarté impressionnante. On voit parfaitement le prince cherchant à se faire passer pour un paysan. Bien dragueur au début, puis mal à l’aise face à l’arrivée de sa fiancée et qui réalise petit à petit le drame qui est en train de se créer devant ses yeux.

La scène de la folie était très réussie grâce à une Roberta Marquez très inspirée qui n’hésite pas y aller franchement. Sa Giselle perd complètement la tête et c’est assez prenant à voir.

 

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Au deuxième acte nous plongeons dans l’univers des willis. Ce passage ne possède certes pas la précision technique et de style de la production française mais réussi néanmoins à nous embarquer grâce à une interprétation glaçante de la part du corps de ballet. Si leur première apparition est pleine de mélancolie elles surprennent ensuite dans les passages les opposants aux hommes. Les voir ainsi froidement faire bloc pour les contraindre à danser jusqu’à la mort était très impressionnant. On comprenait tout d’un coup la peur saisissant les visiteurs du cimetière ou même précédemment des villageois lorsqu’on leur raconte la légende des willis. Il ne faut effectivement pas trop se frotter à elles !

 

Elles étaient magnifiquement menées par leur reine Myrtha. Claudia Dean arrive sur le plateau comme une apparition. Elle est d’une beauté qui lui donne un caractère assez irréel. Son interprétation très froide et autoritaire s’accorde parfaitement avec le corps de ballet. Elle reste impassible face aux supplications des hommes et garde un regard très dur tout au long de l’acte.

 

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Face à elle, nous retrouvons notre couple star. Les deux principals sont très émouvant que ce soit dans leurs pas de deux ou passages solos. Leur détresse et palpable. Roberta Marquez ne campe pas une Giselle distante et éthérée. Il reste encore beaucoup d’humanité en elle et il beau de voir son envie de sauvé son prince à tout prix. Steven McRae de son côté apparaît rongé par le remord et est très touchant (on en oublierai presque qu’il avait promis à cette pauvre Giselle de l’épouser alors qu’il savait très bien qu’il était fiancé et qu’elle en est morte de désespoir !).

 

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En conclusion, cette Giselle du Royal Ballet est un très beau moment et un bon moyen de redécouvrir ce ballet. Les interprètes (des étoiles aux membres du corps de ballet) sont tous très investis et font vivre cette histoire avec force et conviction.

 

On se retrouve très vite pour la suite des aventures londoniennes avec le Corsaire de Tamara Rojo et Matthew Gloding. 

 

Pour d’autres impressions sur Giselle, rendez-vous sur Impression danse, Blog à Petits Pas et Danses avec la plume.

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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 16:17

Puisque tout le monde en parle il est temps pour moi aussi de revenir sur la venue du Bolchoï à Paris avec Illusions Perdues d’Alexeï Ratmansky.

Que dire sur le ballet en lui-même ? J’aime toujours découvrir de nouvelles œuvres et en particulier dans le répertoire classique, neo-classique, aussi j’étais assez curieuse malgré les échos partagés des premiers spectateurs.

 

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Et il faut bien avouer que les 30 première minutes font assez peur. Lenteur, longueurs… on ne voit pas l’acte se terminer avec en prime une musique assez désagréable à l’oreille. Pourtant ce ballet aurait tout pour plaire. Une belle histoire (je parle de l’argument en lui-même, pas de l’adaptation du livre), de beaux décors et costumes, de grands danseurs… Mais il manque l’essentiel. Des moments marquants. La chorégraphie se déroule, les décors changent, l’histoire est limpide et pourtant un sentiment d’ennui parcours l’œuvre.

 

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C’est beau, sympathique mais on n’en retient au final pas grand chose si ce n’est que ce ballet aurait pu être beaucoup plus que cela.

L’entrevue de Coralie et Lucien dans la chambre de ce dernier aurait pu être un grand pas de deux romantique, la dernière apparition de Lucien (qui conclue tout de même le ballet), une variation évoquant son désespoir… Oui, il m’a définitivement manqué quelque chose.

Le ballet ne manque toutefois pas de charme et l’ambiance du vieux Paris est bien retranscrite. Les scènes de ballet dans le ballet très plaisantes (en particulier la Sylphide).

 

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Reste aussi les interprètes. Le Bolchoï est une grande compagnie avec de grands danseurs et il est toujours un privilège de les voir évoluer sur scène. On sent beaucoup de conviction et d’envie dans la troupe quelle que soit la qualité de ce que l’on leur donne à danser. Evgenia Obrastzova était comme à son habitude lumineuse avec une danse d’une pureté et d’une grâce magnifique. Ekaterina Krysanova offre un très bon parallèle avec une danse vive, précise et beaucoup de caractère. Le héro de la soirée reste néanmoins David Hallberg, danseur super que je regrette de n’avoir pu voir dans la Belle en décembre. Techniques, lignes, implication, jeu, il porte le ballet avec force et conviction.

 

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Après le Bolchoï on passe à deux autres compagnie. Ce week end, une grande partie de la blogosphère française se délocalise à Londres pour deux jours de Corsaire et Giselle avec English National Ballet et le Royal Ballet. À moins de trouver un réseau wifi là bas il n’y aura pas de tweets du week end mais un bon compte rendu après ! Et pour patienter, vous pouvez relire mes impressions sur ma première rencontre avec le Royal Ballet il y a quelques mois.

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9 janvier 2014 4 09 /01 /janvier /2014 13:21

 

Avec du retard et avant la représentation du Bolchoï, quelques mots sur l’avant dernière représentation de la belle aux bois dormant qui réunissait Aurélia Bellet et Vincent Chaillet. Il aura fallu attendre la fin de la série pour découvrir la sujet et le premier danseur dans les rôles et le résultat était assez sympathique.

 

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Aurélia Bellet a semblé très prise par le trac au premier acte qui manquait quelque peu de magie. L’adage à rose est toujours un moment délicat qui entraine de la crispation aussi bien chez les danseurs que chez le public. Une fois ce moment de bravoure passé, l’ambiance se détend quel que peu.

Au deuxième acte, Vincent Chaillet campe un très beau Désiré. Impeccable techniquement avec une interprétation très juste. Voilà un danseur en qui l’on peut avoir confiance. Que ce soit au niveau du classique ou du contemporain, il assure ! La scène de la vision était très belle avec un corps de ballet toujours très en place et une Aurore plus en confiance.

 

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Le 3e acte est une belle fête grâce notamment à la lumineuse Sae Eun Park brillante en princesse Florine et bien plus à l’aise ici qu’en fée violente dans le prologue. À noter également Jennifer Visocchi excellente en chatte blanche. Certainement ma préférée de la série !

 

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Je ne reviendrai pas en détail sur la dernière représentation du 4 janvier qui a vu le remplacement du couple principal Myriam Ould-Braham/ Mathias Heyman remplacé par la paire Amandine Albisson/ Florian Magnenet. Mon avis sur cette distribution n’a pas beaucoup évolué et a confirmé tout le bien que je pensais d’Amandine Albisson. Florian Magnenet de son côté était bien plus à l’aise que lors de sa prise de rôle ce qui était plaisant à voir. Ils se sont cependant fait voler la vedette au 3e acte par l’extraordinaire Oiseau Bleu de François Alu.

 

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Voici donc cette série de Belle aux Bois Dormant qui s’achève. On pourra certainement la mettre au palmarès des grandes satisfactions de l’année. Cela fait longtemps que l’on n’avait pas vu une aussi belle reprise d’un ballet « Noureev ». Corps de ballet dynamique, solistes enthousiasmants, bon mélange entre étoiles, premiers danseurs et sujets. Cela faisait plaisir de voir la compagnie comme ça et on peut fortement les féliciter et les remercier pour ce beau mois de décembre qu’ils nous ont fait passer.

Et une petite pensée spéciale pour les filles du corps de ballet qui en une représentation pouvaient être à la fois une fée, une amie d’Aurore, une dryade, une fille de la cour ou bien une pierre précieuse/chat/princesse Florine, fée Lila... tout en préparant pour certaines le rôle titre. Elles ont bien du mérite et ont assuré le spectacle avec un grand talent !

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4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 12:47

Du Parc vu lors de la dernière reprise il ne me restait que quelques images et une impression de profond ennui! C'est donc avec un peu d'appréhension que j'ai abordé cette nouvelle représentation malgré une belle distribution.

 

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Et au final, ô surprise, j'ai passé un très bon moment! La danse est très présente, très sympathique, les tableaux s'enchainent bien. On trouve tout de même parfois le temps un peu long mais c'est plus dû à l'absence d'entre acte qu'à un réel problème de chorégraphie. Les danseurs semblent ravis d'être là et se montrent très impliqués. Le ballet permet de plus très bien aux individualités de s'exprimer.

Du côté du couple principal, Isabelle Ciaravola irradie toujours sur scène même si on la sent plus à l'aise dans la seconde partie du ballet qu'engoncée dans le costume du premier tableau. Elle est véritablement le personnage central de la pièce, l'héroïne, et l'on a l'impression de vivre l'histoire à travers ses yeux et son parcours. Elle est superbe!

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Son partenariat avec Stéphane Bullion a toujours bien fonctionné et c'est encore le cas ici avec de très beau pas de deux. J'ai bizarrement particulièrement retenu le second même si le 3e était évidemment magnifique de part sa chorégraphie et l'implication des deux danseurs et laissait parfaitement passer l'émotion. On peut toutefois reprocher à Stéphane Bullion d'être parfois un peu trop en retenue ce qui lui va souvent très bien mais là m'a un peu gênée.

 

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La représentation restait tout de même très belle et je suis heureuse d'avoir pu découvrir cette distribution pour mon seul Parc de l'année.

On retourne ensuite à la Belle aux Bois dormant avec deux dernières représentations avant de passer au BolchoÏ.

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