Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 novembre 2015 5 06 /11 /novembre /2015 19:05

Après les femmes mardi, place au concours de promotion des hommes.

Assez peu de postes, beaucoup de favoris et au final pas de surprises avec des résultats assez conformes à ce que l'on a pu voir sur scène.

 

Quadrilles

1. Paul Marque - Promu
2. Pablo Legasa - Pro
mu
3. Takeru Coste
4. Axel Magliano
5. Cyril Chokroun
6. Antonio Conforti

Tout d' abord une bonne nouvelle : seulement deux variations libres de Robbins pour ces messieurs. Beaucoup ont choisi des variations du grand répertoire classique et cela fait plaisir à voir.

Ensuite, on peut louer l'excellent niveau de cette classe des quadrilles qui contraste quelque peu avec les dames mardi que l'on sentait encore vertes. Ici la technique est virtuose et aucune catastrophe n'est à déplorer au contraire.

Impossible de départager les candidats à l'issue des imposés même si certaines personnalités se font déjà remarquer.

Au final, Paul Marque a largement dominé le concours avec une danse superbe, nette et précise. Sa variation du lac des cygnes était irréprochable et il était évident que la première place lui était acquise.

Pablo Legasa a fait un concours des équilibré avec une bonne imposée et une enthousiasmante libre sur la Sylphide. Une deuxième place logique.

Takeru Coste a comme toujours prouvé qu'il était un artiste à part. Il fait à chaque concours des propositions artistiques extrêmement intéressantes, transformant son passage en véritable représentation. Sa troisième place fait plaisir à voir car elle prouve que le jury a également été sensible à ce qu'il a produit. J'espère qu'un jour il aura la place suffisante pour passer coryphée car il a beaucoup à offrir à la compagnie.

Enfin j'aime l'énergie et la personnalité d'Antonio Conforti. S'il était un peu juste aujourd'hui pour monter, il montre un engagement un charisme plaisant à voir.

 

Coryphées

1. Jérémy-Loup Quer - Promu
2. Hugo Vigliotti
3. Antoine Kirscher
4. Florent Mélac
5. Yvon Demol
6. Mickaël Lafon

J'espérai de tout cœur voir Hugo Vigliotti passer, je pensais concrètement que ce serait Antoine Kirscher et au final c'est Jérémy-Loup Quer.

Les trois jeunes hommes ont de toute façon produits les concours les plus enthousiasmants même s'il est vrai que le nombre de concurrents était réduit.

Les trois auraient pu passer sans que cela passe pour un scandale. Antoine Kirscher a fait un concours virtuose et a monté un bel aplomb. En sortant de la salle, je pensais qu'il serait promu.

Jérémy-Loup Quer était techniquement impeccable. Rien à dire sur sa prestation. J'ai trouvé qu'il manquait un tout petit peu de personnalité par rapport à ses camarades. C'est la raison pour laquelle je l'avais placé en troisième position. Mais sa variation libre n'était peut être pas extrêmement valorisante et propice à s'exprimer.

Ce n'était pas le cas d'Hugo Vigliotti qui a prouvé une nouvelle fois qu'il était un artiste précieux à la compagnie. Il enchaîne année après année les concours enthousiasmants, les belles prestations sur scène (à l'ONP ou au 3e étage). Aussi je trouve dommage de ne jamais le voir promu tant il est évident qu'il appartient à la classe des sujets. J'espère que la chance lui sourira un jour et que sa 2e place donnera idée à Benjamin Millepied de le distribuer plus.

 

Sujets

1. Hugo Marchand - Promu
2. Fabien Révillion
3. Germain Louvet
4. Marc Moreau
5. Florimond Lorieux
6. Sébastien Bertaud

Pas de surprise chez les sujets. On attendait Hugo Marchand et même s'il n'a pas fait le concours de sa vie, il passe facilement. Le nouveau premier danseur a montré aujourd'hui qu'il était un beau danseur, à la belle technique et à la présence évidente. Une promotion logique.

Pour le reste du classement on peut se poser plus de questions. Le concours a été marqué par la blessure d'Allister Madin au milieu de sa variation libre qui a jeté un sacré froid. J'espère pour lui qu'il ne s'agit de rien de trop sérieux car je me réjouissais de le retrouver sur la Bayadère.

Germain Louvet a fait un superbe concours et a prouvé qu'il avait à l'image de son camarade de promotion, un tempérament de soliste. Sa variation libre était très belle et pleine de sensibilité. Un beau moment.

Comme souvent, Sébastien Bertaud a apporté l'un des plus beaux moments du concours avec une variation libre sur A suite of dances de Robbins, absolument magnifique. Le danseur offre toujours des interprétations très personnelles et marquantes. Même lorsqu'il choisi un Robbins il fait dans l'originalité! Il était extrêmement juste et cette 6e place me paraît assez inexplicables. Quand je repense à mes meilleurs moments de concours de promotion, beaucoup sont dû à Sébastien Bertaud et cette variation vient s'ajouter à la liste.

 

Voilà le concours de promotion c'est terminé. Cette année (comme l'année dernière) pas vraiment de scandale à déplorer. On peut être déçu de certaines non-promotions mais on ne peut pas nier que les choix faits n'étaient pas cohérents avec les distributions actuelles. Les favoris ont été au rendez-vous (exception faite de Letizia Galloni).

Encore bravo à tous les danseurs pour leur engagement.

Concours de promotion 2015 - les hommes
Partager cet article
Repost0
3 novembre 2015 2 03 /11 /novembre /2015 21:56
Concours de promotion 2015 - les femmes

Le concours de promotion de l'Opéra de Paris c'est toute une histoire! Il y a ceux qui y sont, ceux qui n'y sont pas mais qui suivent toute la journée sur Internet, les coup de cœurs, les coups de gueules... Il réveille les passions et ne fait qu'exacerber ce que tout balletomane vit au court de l'année. Nous sommes des passionnés, qui aimons la danse et les artistes.

Avant tout commentaire sur le concours, encore une fois je félicite les jeunes filles qui se sont présentées sur scène aujourd'hui. L'exercice est bien difficile et elle s'en sont acquittées avec courage. D'autant plus qu'une majorité danse à Garnier tout au long de la semaine ou prépare les ballets de fin d'année.

 

Les quadrilles

1) Roxane Stojanov
2) Katherine Higgins
3) Sophie Mayoux
4) Leïla Dhilac
5) Al
ice Catonnet
6) Julia Cogan

Le grand pas classique a posé pas mal de difficultés aux jeunes femmes. Beaucoup étaient à la peine dans la fameuse diagonale si caractéristique de la variation avec aussi souvent des bras assez raides. Au final peu sont celles qui se sont sorties avec styles de l'exercice. Cela peut s'expliquer par le fait que beaucoup de concurrentes étaient très jeunes et manquent encore certainement d'expérience.

Les variations libres ont mieux permis de discerner les futures lauréates et on ne compte pas de grosses injustices (comme souvent chez les quadrilles). Roxane Stojanov était très sûre, autant sur l'imposée que la libre. Elle a montré un beau potentiel.

Katherine Higgins est la petite révélation de ce concours. Assez inconnue jusqu'à maintenant elle a surpris par une technique impeccable et une variation de l'automne de Robbins enthousiasmante.

On pourra bien sûr regretter la grande présence du chorégraphe parmi les libres mais il faut bien plaire au directeur. Il y a quelques années on avait droit à 8 Carmen, 4 Esmeralda et une flopée de Bhakti III à chaque concours...

Pour le reste des promues, Sophie Mayoux est une danseuse assez solaire et que l'on remarque bien dans le corps de ballet. Leila Dhilac après de nombreux beaux concours passe enfin au grade supérieur et c'est plus que mérité.

Une petite pensée tout de même pour Amélie Joannides qui est une véritable artiste et que je désespère de voir un jour classée malgré ses belles prestations...

 

Coryphées

1) Marion Barbeau
2) Ida Viikinkoski
3) Fanny Gorse
4) Lydie Vareilhes
5) Letizia Galloni
6) Aubane Philbert

On saute un fossé avec les coryphées. Le niveau monte d'un gros cran. Nous voilà en présence de belles artistes aux univers personnels qui réussissent parfaitement à faire ressortir leurs personnalités dans leurs variations.

Les pizzicati de Raymonda ne leurs ont pas posé de gros problèmes et nous ont offert de beaux moments. J'ai particulièrement apprécié la prestation de Laurène Lévy à la superbe présence. Je regrette profondément de ne pas la voir classée. Elle faisait partie de mes favorites pour la promotion...

Le concours a été marqué par deux très beaux moments. La prestation de Marion Barbeau sur la Belle au bois dormant de Rosela Hightower : un moment suspendu dans le temps. Une prestation superbe de maîtrise et de grâce.

Mais aussi (et surtout) la danseuse en vert de Lydie Vareilhes. Cela fait des années que j'espère voir la danseuse enfin accéder au grade de sujet. A chaque concours elle nous offre des prestations originales et habitées montrant l'artiste singulière qu'elle est. Une personnalité à part que je me désolais de ne jamais voir récompensée. Heureusement cette année elle a mis tout le monde d'accord avec cette variation qui a, le temps de quelques minutes, sortie de public du contexte du concours pour l'emmener dans une vraie représentation. C'était stylé, intelligent, juste bien et beau!

Fanny Gorse obtient une promotion bien méritée dans le sens où je pensais qu'elle était déjà sujet!

Ida Viinkinkoski brûle les étapes. Je ne suis pas certaine que ce soit forcément une bonne chose. Elle a un gros potentiel mais a montré aujourd'hui qu'elle avait la personnalité la moins affirmée. Assez normal compte tenu qu'elle est certainement la plus jeune.

Enfin, incompréhension totale sur la non-promotion de Letizia Galloni qui si elle n'a pas fait le concours du siècle, n'a pas non plus démérité et surtout a montré à maintes reprise à quel point elle avait un tempérament de soliste. Comment peut-on danser la Fille mal gardée avec brio un jour et rester coincée chez les coryphées le lendemain. Il y a là une logique qui m'échappe.

 

Sujet

1. Hannah O’ Neill
2. Léonore Baulac
3. Héloïse Bourdon
4. Sae Eun Park
5. Charline Giezendanner
6. Eléonore Guerineau

Les sujets femmes sont toujours la classe qui déchaîne le plus les passions. C'est souvent là que l'on compte le plus grand nombre d'injustices et les résultats font toujours beaucoup parler. Toujours également la classe par laquelle vient l'annuelle remarque "le concours ne sert à rien".

Il est vrai que c'était particulièrement flagrant cette année.

Concrètement nous avions trois favorites, Hannah O'Neill, Léonore Baulac et Héloïse Bourdon, avec Sae Eun Park en outsider. Toutes les quatre ont dansé des rôles d'envergure la saison passée. On les a beaucoup vu et avons donc déjà eu l'opportunité de nous faire une opinion (et le jury aussi). Le concours n'a rien bouleversé. On a vu d'elles se que l'on a déjà vu sur scène. Elles ont toutes du talents et de la valeur et le concours c'est révélé particulièrement homogène. Le poids de l'enjeu semblait énorme. En a résulté un grand manque de prise de risque sur les variations libres avec encore une fois beaucoup de Robbins, pour être dans l'air du temps. On avait du coup un peu l'impression de passer à côté de ce qui fait la singularité de chacune. Peut être auraient-elles gagné à faire un choix plus personnel et mettant plus en valeur leurs qualité respectives.

Léonore Baulac c'est montrée la plus à l'aise sur le Printemps mais sa variation libre était pour le coup un peu redondante. Hannah O'Neill a une fois de plus prouvée qu'elle était une étoile en puissance. Sa libre manquait de maturité mais quelle personnalité!

Héloïse était égale à elle-même mais a certainement été dévalorisée par la double dose de Robbins.

Sae Eun Park a fait une splendide variation libre. Cette technique, ces développés, c'était magnifique. Marine Ganio et Eleonore Guérineau ont une nouvelle fois montré leurs belles personnalités et j'espère que cela incitera le directeur à les distribuer plus.

Au final Hannah O'Neill et Léonore Baulac sont promues. C'est assez logique compte tenu de leur parcours et de leur potentiel.

Bien sûr je regrette énormément de ne pas voir Héloïse Bourdon passer. C'est une soliste, c'est évident. J'ai du mal à comprendre qu'on la laisse à nouveau végéter chez les sujets après tout ce qu'elle a déjà montré. Elle a abordé quelques uns des plus grands rôles du répertoire et a prouvé qu'elle tenait facilement la comparaison avec les étoiles de la compagnie (quant elle ne les dépassaient pas).

J'espère qu'elle ne se découragera pas et qu'elle nous offrira une belle Bayadère à la fin de l'année.

Concours de promotion 2015 - les femmes
Partager cet article
Repost0
31 octobre 2015 6 31 /10 /octobre /2015 13:46
Anne Teresa de Keermaeker

Les premiers échos des représentations de la soirée Anne Teresa de Keersmaeker dégageaient une idée assez claire: les pièces ne laissaient pas indifférents. Qu'on adore ou qu'on déteste, chacun a un avis assez tranché. A mon tour d'apporter le mien.

Quatuor n°4 qui ouvre le ballet est une pièce véritablement enthousiasmante. Construite autour de quatre danseuses, elle permet aux individualités de s'exprimer. La chorégraphie est dynamique, féminines parfois drôles avec ces quatre jeunes filles jouant aux petites femmes. L'espace est bien utilisé et on ne s'ennui pas sur les 35 minutes de chorégraphie. Laura Bachman, Juliette Hilaire et Charlotte Ranson sont très à l'aise dans ce registre et font parfaitement ressortir leurs caractères. Sae Eun Park, moins habituée à ce registre paraît un peu plus effacée.

Die Grosse Fuge est une pièce plus brève mais qui n'arrête pas une seule seconde. Le groupe est composé de sept garçons et une femme, tous en costumes sombres. Ils tournent, se jettent au sol, dans une chorégraphie répétitive mais jamais ennuyeuse. Il s'en dégage une énergie folle qui nous emporte.

Pour conclure, La nuit transfigurée est plus difficile d'accès. La scénographie et la musique sont très belles. On est impressionné par ce décor de forêt en clair obscure. Toutefois, il manque ce petit quelque chose pour véritablement emporter le public. Les couples se retrouvent, s'éloignent, les sentiments sont exacerbés mais le propos reste flou et l'on a du mal à être touché. Peut être est-ce la faute de la musique qui prend trop de place, difficile de le dire. Les interprètes sont très bons même si Marie-Agnès Gillot en fait peut être un peu trop. On remarque en revanche la belle présence de Letizia Galloni.

La soirée c'est donc révélée plutôt agréable avec deux belles découvertes qui donnent envie d'y retourner ou d'en voir plus de cette chorégraphe.

Anne Teresa de Keermaeker
Partager cet article
Repost0
29 octobre 2015 4 29 /10 /octobre /2015 11:48

Le concours de promotion de l'Opéra de Paris c'est la semaine prochaine!

Ce concours qui détermine l'avancée de grade des membres du corps de ballet est chaque année un événement extrêmement suivi par la planète danse.

J'en profite pour demander si quelqu'un n'aurai pas une petite place en trop. ;)

Le concours est toujours l'occasion de voir les danseurs sous un autre jour mais aussi découvrir certains membres du corps de ballet dans une variation de soliste.

Donc si vous avez quelque chose, pensez à moi!

En attendant, j'ai donné mes pronostics sur le concours à venir sur le site Danses avec la plume.

Le but n'est pas de distribuer des bons ou mauvais points mais de réfléchir un peu aux possibilités. Généralement le concours réserves de nombreuses surprises!

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2015 1 26 /10 /octobre /2015 11:48
Rencontre autour de la Bayadère

Samedi dernier, l’amphithéâtre de Bastille accueillait une rencontre autour de la Bayadère. Le ballet qui débutera dans un petit mois attire toujours autant les foules et la salle était quasi pleine.

Au programme, Florence Clerc a fait répéter Myriam Ould-Braham et François Alu des extraits du troisième acte. Elle a bien insisté sur le fait que les deux danseurs en étaient au tout début de leurs répétitions.

La répétition se révéla peut être un peu moins pêchue que lorsqu’elles sont orchestrées par Benjamin Millepied mais reste toutefois très intéressante. C’est une véritable chance de voir les danseurs évoluer de si près surtout quand ils sont de cette qualité.

François Alu c’est montré comme à son habitude très sympathique. Il a finalement assez peu été corrigé (hormis sur sa marche qui se devait d’être humble sans pour autant se prosterner). Florence Clerc a vu quelques éléments de partenariat et de musicalité mais s’est surtout concentrée sur Myriam Ould-Braham.

L’étoile a déjà abordé le rôle il y a quatre ans mais comme il a été précisé « la danse est un éternel recommencement ». Elle a surtout été corrigée sur ses bras souvent un peu brusques ou raides, ce qui peut aisément s’expliquer par le manque de répétition (et donc de confiance).

Le duo est en tout cas apparu très complice et plein de promesses pour leurs futures représentations. Il faut dire qu’ils correspondent parfaitement à ce que l’on attend des personnages. La danseuse sacrée et éthérée d’un côté, le viril guerrier de l’autre.

Leurs représentations devraient faire des étincelles et je croise donc les doigts pour que les dates ne changent pas d’ici décembre !

Rencontre autour de la Bayadère
Rencontre autour de la Bayadère
Partager cet article
Repost0
23 septembre 2015 3 23 /09 /septembre /2015 09:09
Millepied/ Robbins/ Balanchine avant première jeunes

La saison 2015/2016 débute cette semaine à l’Opéra de Paris. Une saison particulière puisqu’il s’agit de la première entièrement programmée par le nouveau directeur du ballet, Benjamin Millepied.

La saison passée, le public a déjà pu assister à quelques changements venus de la direction et cette année débute avec une nouvelle innovation : une avant première dédiée aux jeunes avec des places à 10€.

J’étais assez curieuse de découvrir à quoi pouvait bien ressembler un Palais Garnier rempli exclusivement de jeunes. La soirée étant précédée du projet 20 danseurs pour le XXIe siècle, la représentation débute à 20h30. On commence par un petit problème d’organisation puisque les portes censées s’ouvrir à 19h30 n’ont laissé entrer le public que 20 minutes plus tard avec une longue attente sous la pluie. Retard à l’ouverture et donc retard au démarrage du spectacle. La représentation terminant déjà assez tard, c’est dommage pour les petits non-parisiens qui ne sont pas rentrés chez eux avant minuit et demi.

Le public était composé de pas mal de groupes scolaires, des invités d’une fondation et des jeunes visiblement en visite au Palais Garnier pour la première fois. Assez peu d’habitués au final. On peut donc en conclure que l’objectif de faire découvrir l’Opéra à un nouveau public est plutôt rempli.

La soirée débutait par une création de Benjamin Millipied Clear, Loud, Bright, Forward. Une pièce assez sympathique bien qu’un tout petit peu trop longue. Les danseurs évoluent tour à tour tous ensemble, par petits groupes ou par solos ou duos. Cela permet à chacun de s’exprimer et au public d’avoir un bon aperçu du talent de la troupe. Parmi les danseurs on remarquait particulièrement Laurène Lévy, Letizia Galloni et le beau duo Léonore Baulac/ Hugo Marchand.

L’ensemble se laisse facilement regarder avec de beaux mouvements et de bonnes idées. Je ne suis pas persuadée que l’on en garde un souvenir ému pendant des mois mais c’est un bon moment (comme toutes les pièces courtes que Milliepied a chorégraphié pour la compagnie).

Le programme se voulait comme une présentation du style du nouveau directeur puisqu’après sa chorégraphie suivaient les ballets de deux de ses chorégraphes fétiches : Robbins et Balanchine.

Opus 91/ The Dreamer de Jerome Robbins est assez plaisant avec un style frai et de bons interprètes. Matthieu Ganio a montré par le passé qu’il était très à l’aise avec ce chorégraphe et Amandine Albisson a confirmé la bonne impression qu’elle m’avait fait dans Dances at a gathering.

Le ballet restera tout de même la pièce qui m’a le moins marquée de la soirée.

Et après ce début gentillet, voici venir Thème et Variations de George Balanchine. Dès le lever de rideau un « waaaah » émerveillé s’échappe du public. Le ballet est un véritable festival. Techniquement très exigent il offre de belles possibilités aux danseurs. Le ballet passe comme un éclair et on n’a pas le temps s’ennuyer une seule seconde. Les quatre demi-solistes sont au top et Laura Hecquet est brillante. Elle arrive sur le plateau telle une reine et illumine la salle. Un joli feu d’artifice pour conclure une belle ouverture de saison.

Cette représentation était un bon moyen de débuter l’année et l’opportunité de ne payer que 10€ pour y assister est une vraie chance.

Millepied/ Robbins/ Balanchine avant première jeunes
Partager cet article
Repost0
7 septembre 2015 1 07 /09 /septembre /2015 11:25
C'est la rentrée

Après une bonne pause estivale, la saison reprend !

Ouverture de saison à l’ONP

D’ici fin septembre l’Opéra de Paris présentera un programme Robbins/Millepied/ Balanchine au Palais Garnier.

Ici début la première saison entièrement programmée par le nouveau directeur Benjamin Millepied. Malheureusement elle s’ouvrira par un grand gala fermé au grand public et destiné aux mécènes qui abritera le seul Défilé du corps de ballet de l’année. Un bien étrange message envoyé au public « lambda ».

Les distributions de ce premier programme son en ligne mais plus aucune place n’est disponible sur le site. Il va falloir se déplacer aux guichets.

Mathilde Froustey reste à San Francisco

Après un petit suspense sur un éventuel retour à Paris, Mathilde Froustey a annoncé la semaine dernière sur les réseaux sociaux son intention de poursuivre sa carrière au San Francisco Ballet où elle est principal depuis deux ans.

Un bon choix pour l’ancienne sujet que l’on voyait difficilement reprendre sa place au milieu du corps de ballet après une telle expérience. Elle devrait bien plus s’épanouir de l’autre côté de l’Atlantique même si c’est une perte pour nous.

Danses partagées au CND

Comme tous les ans, le CND de Pantin propose ses Danses partagées avec un programme encore une fois très éclectique. Je vais essayer d’y faire un tour histoire de vous faire un nouveau retour d’expérience.

Il reste encore des places pour certains ateliers. C’est une expérience très sympa qui s’adresse à tous les niveaux. Pas de quoi faire son timide. Tout le monde a sa place !

Rencontre avec Marie-Claude Pietragalla

Le 26 septembre, le site Danses avec la plume organise une rencontre avec l’étoile Marie-Claude Pietragalla à Éléphant Paname. Une occasion unique de pouvoir échanger en toute décontraction avec cette grande danseuse.

Après une interview par Amélie (fondatrice du site) le public présent aura la liberté de poser ses questions à la danseuse sur sa carrière, ses projets… Un rendez-vous à ne pas manquer !

C'est la rentrée
Partager cet article
Repost0
9 juillet 2015 4 09 /07 /juillet /2015 11:54
La fille mal gardée (Guérineau/Révillon et Galloni/Heymann)

La fille mal gardée est souvent l’occasion à l’Opéra de Paris de tester de jeunes danseurs sur des rôles principaux. On l’oublie peut être mais à l’entrée au répertoire du ballet, c’est Mathias Heymann, tout juste sujet, qui faisait office de jeune débutant.

Cette année, deux sujets féminines et une coryphée faisaient leurs débuts dans le rôle de Lise : Eleonore Guérineau, Letizia Galloni et Marine Ganio. Pour les trois, il s’agissait également d’une première dans un rôle principal.

J’ai eu l’opportunité de voir les couples Guérineau/Révillon et Galloni/Heymann. Deux distributions très différentes mais intéressantes.

Eleonore Guérineau a fait une entrée fracassante dans le monde des solistes. On a l’impression qu’elle a fait ça toute sa vie. Sa technique est éblouissante avec en particulier, des sauts très impressionnants. Ses variations et coda du premier acte ont fait partie des plus grands moments de la soirée (et de la série). Légère, fine, son personnage est juste avec une pantomime claire et une joie évidente de danser.

La pantomime du 2e acte m’a particulièrement touchée. On la ressentait du fin fond de la salle.

Bravo à Eleonore pour cette si belle prestation. En espérant qu’elle ait à l’avenir l’opportunité de danser toujours plus de rôles de soliste car elle est faite pour ça.

Dommage en revanche que son partenaire se soit montré un peu timide. Fabien Révillon est pourtant un danseur très sûr et enthousiasmant. Je me rappelle encore avec bonheur de son Lenski… Peut être impressionné par l’enjeu il s’est montré trop discret.

Autre distribution et autre dynamique. Dans la paire Galloni/Heymann, Laetizia Galloni campe une Lise charmante, un peu peste sur les bords et très vive. Elle a tout de même été un peu écrasée par un Mathias Heymann flamboyant, au meilleur de sa forme.

Difficile de trouver à chaque fois les mots pour décrire ses prestations tant l’étoile semble survoler tout ce qu’il danse avec un style et une aisance déconcertante. Ceux qui l’ont vu dans ses premières représentations sur ce ballet voient également à quel point il a prit en maturité ces dernières années. Un bonheur !

On sentait plus chez Letizia Galloni le poids de la première représentation que chez Eléonore Guérineau qui avait déjà un jeu très mûr et un sens de la scène.

Mais gageons qu’avec ces beaux débuts, Letizia obtiendra de nouveaux rôles qui lui permettront de briller encore plus.

Je serai à sa 2e de la Fille samedi, et ai déjà hâte de voir comment elle aura évolué.

Deux distributions et deux nouveaux Alain et Mère Simone à découvrir. Impossible de départager Aurélie Houette et Yann Saïz dans le rôle de la reine de la danse des sabots. Chacun apporte quelque chose de personnel au personnage et ils sont tous deux très drôles !

Du côté d’Alain en revanche mon gros coup de cœur va à Antoine Kirscher surprenant de maturité. Il a tout compris au personnage et n’a pas oublié le côté touchant du personnage.

Enfin le corps de ballet est toujours aussi en forme et semble réellement s’amuser. Une bonne humeur qui rejailli dans le public jamais avare d’applaudissement et de rires.

Photo du bas : Dansomanie

La fille mal gardée (Guérineau/Révillon et Galloni/Heymann)
Partager cet article
Repost0
2 juillet 2015 4 02 /07 /juillet /2015 12:13
La fille mal gardée

Cette semaine, la Fille mal gardée a regagné la scène du palais Garnier. Un ballet frai et léger, parfait pour la période estivale.

Le ballet est de plus toujours l’occasion de mettre en avant de jeunes danseurs. Cette année ne déroge pas à la règle avec pas mal de sujets distribués.

Mardi, c’était un couple de premiers danseurs qui étaient en vedette. Si Muriel Zusperreguy ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable à la dernière reprise, elle était cette fois très à son aise en Lise. Elle a déployé beaucoup de charme et de naturel ce qui correspond parfaitement au personnage.

Elle formait un joli couple avec François Alu qui semble né pour jouer ce type de rôle. Sans surprise la technique n’est pas un problème pour lui et il se montre toujours aussi généreux dans sa danse et son engagement. Le rôle correspond en plus parfaitement à sa personnalité. Il incarne Colas avec un naturel désarmant et n’a pas à se forcer pour faire rire la salle.

De ce côté là, Takeru Coste qui faisait sa prise de rôle en mère Simone n’a pas également pas ménagé ses efforts. Le public riait de bon cœur et c’est toujours agréable de constater que le spectacle fonctionne !

Le ballet sied bien à la compagnie et reste malgré de multiples visions un ravissement dont on ne se lasse pas pour peu que la distribution soit enthousiasmante, ce qui était largement le cas ici.

La fille mal gardée
Partager cet article
Repost0
21 avril 2015 2 21 /04 /avril /2015 11:47
L'histoire de Manon (Pujol/ Ganio/ Bullion/ Renavand)

Trois après sa dernière reprise, L’histoire de Manon est de retour au Palais Garnier. Lors des dernières représentations, j’avais été séduite par le ballet sans pour autant totalement comprendre le fort engouement que certains spectateurs lui consacrent. Il m’avait fallu attendre la distribution Ciaravola/ Ganio pour être totalement emportée. Il faut dire que le couple a toujours formé un partenariat assez spectaculaire et bouleversant. L’étoile Corse avait de plus parfaitement intégré la complexité du personnage de Manon et en rendant une interprétation bouleversante et extrêmement juste.

Depuis j’ai pu revoir le ballet par le Royal Ballet et là, j’ai totalement compris tout ce qui en faisait la beauté. On sentait que la chorégraphie coulait dans les veines de chaque danseur (y compris, et c’était le plus important, du corps de ballet). Ils le maîtrisaient parfaitement tout en offrant une interprétation forte et convaincante.

C’est peut être cela qui fait un peu défaut à l’Opéra de Paris sur ce répertoire. On voit que le corps de ballet n’a pas vraiment l’habitude de ce répertoire. Et si tout est très bien dansé, cela manque d’intention. Tout reste un peu trop sage et lisse là où les danseurs du Royal Ballet n’ont pas peur d’y aller à fond. Cela manque donc parfois un peu de vie même si l’on remarque de très belles individualités comme Eléonore Guérineau, Allister Madin, Fabien Révillon ou Hugo Marchand.

Du côté des solistes, Laetitia Pujol « fait le boulot » comme on dit. Sa danse est superbe avec une technique sans faille. J’ai pourtant eu du mal à entrer dans son histoire. C’est certainement une question de goût, une partie du public ayant semblé être très sensible à son interprétation. Pour ma part je l’ai trouvé trop unilatéralement romantique. Elle ne se définissait quasiment que par son amour pour Des Grieux. Elle était une jolie jeune fille innocente, manipulée par son frère et effrayée par les vieux messieurs là où d’autres interprètes jouaient beaucoup plus la complexité et l’ambiguïté.

Matthieu Ganio est lui le parfait héro romantique. Il n’y a presque rien à dire tant le voir sur scène est toujours un plaisir immense. Lignes magnifiques, interprétation juste et sensible… Le Des Grieux idéal !

Stéphane Bullion et Alice Renavand étaient excellents lors de la dernière reprise et le sont toujours aujourd’hui. Stéphane Bullion possède la présence et l’intelligence de jeu pour ce type de rôle. Il est de plus assez subtile au deuxième acte et évite d’en faire des tonnes tout en restant drôle. C’est très juste.

Alice Revanand est la parfaite maîtresse de Lescaut. Une forte présence, charmeuse avec une pointe de vulgarité. On ne peut pas la manquer ou la confondre avec les autres courtisanes.

On notera aussi l’excellente prestation de Benjamin Pech, détestable en Monsieur GM.

Pour cette première, nous avons donc eu droit à une belle représentation même s’il y a manqué le souffle et la passion que l’on attend dans ce type de ballet.

L'histoire de Manon (Pujol/ Ganio/ Bullion/ Renavand)
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : danse-opera
  • : Bonjour et bienvenue à tous. Ce blog est la continuité du skyblog danse-opera. Outre toutes les archives de comptes rendus déjà produits, vous y trouverez des critiques ou articles liés à la danse et en particuliers aux ballets de l'Opéra de Paris. Bonne visite!
  • Contact

Twitter

Recherche

Catégories