Hier soir avait lieu la première représentation de la nouvelle série de La Fille Mal Gardée au Palais Garnier.
Le gros de la troupe se prépare à partir en tournée aux Etats-Unis aussi (et comme souvent) ce sont les premiers danseurs et sujets qui assurent les représentations parisiennes.
La Fille Mal Gardée est un ballet très sympathique et frai, parfait pour l’été que je me fais toujours un plaisir de revoir.
Mais cette année les représentations ont été marquées par un événement et pas des moindres... La nomination au rang d’étoile de Myriam Ould-Braham !
La première danseuse est une grande habituée du rôle qu’elle danse depuis l’entrée du ballet au répertoire. Elle avait déjà assuré la première de la série il y a deux ans. Aussi, en l’absence de Ludmila Pagliero blessée, c’est tout naturellement que la première danseuse c’est retrouvée partenaire de Josua Hoffalt le 18 juin.
Le moins que l’on puisse dire c’est que cette nomination était inattendue. Aucun bruit de couloir n’avait circulé. Je dois bien avoué que j’en ai été la première surprise. Aux vues des distributions de la première danseuse et de « l’amour » que semblait lui porter la direction, je pensais qu’il faudrait attendre un changement au sommet pour voir la jeune femme promue. Le tout en pensant qu’à ce moment là elle aurait plus de 30 ans et donc peut être passé son tour...
Une bonne surprise donc pour cette danseuse qui a le mérite d’assurer sur tous les rôles qu’on lui confie (même les plus ingrats) avec une grâce folle. Je n’ai pas toujours été touchée par ses interprétations (notamment sur Roméo et Juliette où je l’avais beaucoup aimé mais dont le 3e acte m’avait semblé un peu faible) mais toujours séduite par la qualité de sa danse. Ces dernières années je l’ai regretté dans bon nombre de rôles qu’on ne voulait pas lui confier et ai toujours été présente (Paquita excepté) pour ses prises rôles majeures.
On disait la danseuse mal aimée mais pourtant le vent à tourné ces derniers mois. Il y a un an exactement lorsqu’on lui a confié une seule et unique Juliette. S’en est suivi une très belle création de la Source, une reprise d’Olga dans Onéguine, et trois belles Nikiya. Je crois que c’est dans ce rôle qu’elle m’a le plus touchée. Il mettait en valeur toutes ses qualités. Lors de sa dernière Bayadère, j’étais d’ailleurs assise derrière Brigitte Lefebvre qui expliquait aux mécènes que ce rôle était une occasion donné à la première danseuse de faire évoluer un personnage sur la durée tout en leur faisant comprendre qu’une nomination n’était pas imminente. L’essai a pourtant dû se révéler concluant puisque deux mois plus tard la voilà au firmament !
Cette nouvelle me ravie. Je l’ai accueillie ce matin avec un large sourire et beaucoup d’émotion ! Elle récompense la persévérance et le talent de cette ballerine qui n’avait plus sa place parmi les actuelles premières danseuses. J’espère que cette nomination lui permettra enfin d’accéder aux rôles qu’elle mérite.
Myriam Ould-Braham est une danseuse que j’ai souvent eu l’occasion de voir sur scène et j’ai eu plaisir à suivre son parcours.
J’avais, l’an dernier pour les adieux de José Martinez, expliqué que la toute première fois que j’étais allée voir un ballet à Garnier, l’étoile dansait Albrecht dans Giselle... Et bien Myriam, alors toute jeune sujet dansait le pas de deux paysans !
J’ai hâte maintenant de revoir l’étoile (comme c’est sympa de pouvoir l’appeler ainsi) dans le rôle qui lui a valu sa nomination. Ce sera dans 15 jours avec malheureusement un autre partenaire mais toujours autant d’enthousiasme.