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25 juillet 2016 1 25 /07 /juillet /2016 16:09
3 belles Giselle à Garnier
3 belles Giselle à Garnier

Je profite de l’été pour rattraper mon retard dans les comptes-rendus.

 

Au cours du mois de juin, l’Opéra de Paris nous a offert l’un de ses plus beaux ballets et certainement l’un des meilleurs moments de la saison avec une reprise de Giselle.

 

La plupart des Giselle titulaires lors de la dernière reprise étant aujourd’hui à la retraite, cette nouvelle série s’annonçait prometteuse et riche en découvertes. Nous n’avons pas été déçus avec de belles distributions, souvent assez équilibrées et un ballet qui convient toujours aussi bien à la compagnie. Quel dommage de ne pas le reprendre plus souvent…

 

Je vais tenter de faire un petit compte rendu 3 en 1 en vous parlant des trois distributions vues : Gilbert/ Muntagirov, Guérineau/ Raveau et Ould-Braham/ Heymann.

 

On commence par Gilbert/ Muntagirov. C’est d’ailleurs drôle, en écrivant la phrase j’ai noté Giselle/ Mungagirov. Un lapsus révélateur ! Cette saison fût vraiment incroyable pour Dorothée Gilbert qui après une très belle Nikiya et surtout une superbe Giselle prouve qu’elle reste la très grande étoile de la compagnie. Ayant magnifiquement bien muri ces dernières années, elle met sa belle technique (qui a toujours été l’un de ses grands atouts) au service d’interprétations sensibles et réfléchies.

Sa Giselle est techniquement sans faille mais jamais ostentatoire. Tout ici sert son personnage, juste et émouvant. Elle est joyeuse, bondissante, touchante de naïveté au premier acte et assez bouleversante au second.

Dorothée était très bien assortie avec l’étoile du Royal Ballet Vadim Muntagirov. À les voir évoluer au deuxième acte, avec des gestes si précis et musicaux on se savait immédiatement en compagnie de deux grandes étoiles.

Un beau casting pour renouer avec le ballet ! Du côté des « second rôle » Vincent Chaillet était touchant en Hilarion même s’il m’a fait apparaitre le rôle comment vraiment secondaire. J’avais le souvenir d’un personnage plus présent dans le ballet. Valentine Colasante assurait avec autorité en Myrtha. Le pas de deux paysans était dominé par le bondissant François Alu qui aurait franchement mérité de danser le rôle titre.

 

Passons ensuite à la distribution « petits jeunes » avec Eléonore Guérineau et Arthus Raveau. La fille mal gardée d’Éléonore Guérineau était sans conteste l’un de mes meilleurs souvenirs de la saison passée. J’étais impatiente de la découvrir dans un rôle plus tragique. Etonnamment c’est dans l’acte deux qu’elle a le plus brillé. Son 1er acte était très bien mais aurait mérité au moins une représentation de plus pour mieux maîtriser le personnage. Son acte 2 en revanche était renversant et la sujet volait littéralement à 1m du sol. Cela fait vraiment plaisir de voir une danseuse qui « décolle » ! En dehors de cela, elle était superbe dans son interprétation et a largement dominé la distribution.

Arthus Raveau de son côté s’est montré un peu en retrait malgré un belle technique et une superbe série d’entrechats 6.

Héloïse Bourdon impressionne toujours autant par la qualité de sa danse. Dès ses premiers moments sur scène, elle avance, part en arabesque et tout est dit. Elle manquait en revanche peut être encore un peu d’autorité et j’aurai été curieuse de la revoir quelques représentations plus tard.

 

Enfin, on termine avec Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann. Certainement la représentation la plus équilibrée, celle où chaque personne est à sa place. Peut être pas la plus parfaite, mais celle où la magie opère. Et après tout c’est cela qui importe !

Myriam Ould-Braham semble née pour danser Giselle. C’est totalement elle. Elle amène toute sa personnalité dans ce personnage de jeune file fragile et romantique. Elle forme un couple délicieux avec Mathias Heymann et à les voir si heureux au 1er acte, on est loin de s’imaginer le drame prêt à se jouer.

Alors que Myriam n’est pas forcément une actrice très extravertie, j’ai trouvé sa scène de la folie la plus bouleversante de toute. C’était vécu, poignant. Elle a joué une Giselle dévastée par le chagrin plutôt que réellement folle et c’est ce genre d’interprétation qui me touche le plus.

Le second acte débute de manière stupéfiante avec une Hannah O’Neill qui ne touche plus le sol en Myrtha. Elle semble réellement glisser sur la scène et impose sa très forte présence sur l’ensemble de l’acte.

Le couple principal est toujours aussi beau et nous compte la plus touchante des histoires. Le quatuor est très bien complété par François Alu qui ramène Hilarion au centre de l’histoire. Son interprétation est comme toujours très juste et bien pensée.

 

Au final j’aurai bien du mal à choisir ma Giselle favorite entre Dorothée Gilbert et Myriam Ould-Braham. Les deux étoiles apportaient quelque chose de différent mais de très fort au rôle. Le partenariat Ould-Braham/Heymann reste extrêmement réussi. J’espère qu’on les reverra prochainement ensemble dans un grand classique même si la saison prochaine risque d’être un peu pauvre de ce côté.

3 belles Giselle à Garnier
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