La saison 2015/2016 débute cette semaine à l’Opéra de Paris. Une saison particulière puisqu’il s’agit de la première entièrement programmée par le nouveau directeur du ballet, Benjamin Millepied.
La saison passée, le public a déjà pu assister à quelques changements venus de la direction et cette année débute avec une nouvelle innovation : une avant première dédiée aux jeunes avec des places à 10€.
J’étais assez curieuse de découvrir à quoi pouvait bien ressembler un Palais Garnier rempli exclusivement de jeunes. La soirée étant précédée du projet 20 danseurs pour le XXIe siècle, la représentation débute à 20h30. On commence par un petit problème d’organisation puisque les portes censées s’ouvrir à 19h30 n’ont laissé entrer le public que 20 minutes plus tard avec une longue attente sous la pluie. Retard à l’ouverture et donc retard au démarrage du spectacle. La représentation terminant déjà assez tard, c’est dommage pour les petits non-parisiens qui ne sont pas rentrés chez eux avant minuit et demi.
Le public était composé de pas mal de groupes scolaires, des invités d’une fondation et des jeunes visiblement en visite au Palais Garnier pour la première fois. Assez peu d’habitués au final. On peut donc en conclure que l’objectif de faire découvrir l’Opéra à un nouveau public est plutôt rempli.
La soirée débutait par une création de Benjamin Millipied Clear, Loud, Bright, Forward. Une pièce assez sympathique bien qu’un tout petit peu trop longue. Les danseurs évoluent tour à tour tous ensemble, par petits groupes ou par solos ou duos. Cela permet à chacun de s’exprimer et au public d’avoir un bon aperçu du talent de la troupe. Parmi les danseurs on remarquait particulièrement Laurène Lévy, Letizia Galloni et le beau duo Léonore Baulac/ Hugo Marchand.
L’ensemble se laisse facilement regarder avec de beaux mouvements et de bonnes idées. Je ne suis pas persuadée que l’on en garde un souvenir ému pendant des mois mais c’est un bon moment (comme toutes les pièces courtes que Milliepied a chorégraphié pour la compagnie).
Le programme se voulait comme une présentation du style du nouveau directeur puisqu’après sa chorégraphie suivaient les ballets de deux de ses chorégraphes fétiches : Robbins et Balanchine.
Opus 91/ The Dreamer de Jerome Robbins est assez plaisant avec un style frai et de bons interprètes. Matthieu Ganio a montré par le passé qu’il était très à l’aise avec ce chorégraphe et Amandine Albisson a confirmé la bonne impression qu’elle m’avait fait dans Dances at a gathering.
Le ballet restera tout de même la pièce qui m’a le moins marquée de la soirée.
Et après ce début gentillet, voici venir Thème et Variations de George Balanchine. Dès le lever de rideau un « waaaah » émerveillé s’échappe du public. Le ballet est un véritable festival. Techniquement très exigent il offre de belles possibilités aux danseurs. Le ballet passe comme un éclair et on n’a pas le temps s’ennuyer une seule seconde. Les quatre demi-solistes sont au top et Laura Hecquet est brillante. Elle arrive sur le plateau telle une reine et illumine la salle. Un joli feu d’artifice pour conclure une belle ouverture de saison.
Cette représentation était un bon moyen de débuter l’année et l’opportunité de ne payer que 10€ pour y assister est une vraie chance.