La dame aux camélias
C’est drôle mais j’ai eu un peu de mal à partager l’enthousiasme général autour de cet extrait… Le black pas de deux est pourtant un pur tube de gala.
Sue Jin Kang était une magnifique Marguerite et j’imagine ce qu’elle peut donner sur le rôle entier. Cela doit être assez fabuleux. Elle réussit facilement à nous faire entrer dans son univers. Pourtant j’ai trouvé que le tout avait un peu de mal à décoller. Je n’ai pas vraiment accroché avec son partenaire. Cela n’aide sans doute pas !
La seconde partie (sans la robe noire) était excellente mais j’ai eu du mal à me prendre au jeu au début.
Two
Carlos Acosta était très attendue. A son entrée en scène on a sentit un frisson d’excitation traverser la salle. J’ai eu l’impression qu’il aurait pu rester assit pendant 10 minutes, il aurait eu droit à la même ovation !
Quel charisme en même temps !
Enfermé dans son tout petit carré de lumière, il bouge très peu ses jambes (lui qui saute si bien) mais déploie une énergie incroyable. J’ai été fascinée d’un bout à l’autre. Sa danse très puissante et accentuée par la musique et les jeux de lumière.
Un très bon choix pour le danseur et un vrai plaisir pour les spectateurs.
Le spectre de la Rose
L’avantage du spectre de la Rose est qu’il s’agit d’une pièce et non d’un extrait. En un petit quart d’heure, on nous raconte une histoire avec un début, un milieu, une fin. C’est très appréciable.
Igor Kolb a des bras somptueux qui donnent tout son sens à la chorégraphie. C’est ce qui m’avait le plus manqué lors de la reprise parisienne du ballet pendant laquelle j’avais vu Mathias Heymann. Qui est cette créature au bonnet de bain rose ? Pourquoi s’agite-t-il ainsi autour de la jeune fille ?
Hier tout était limpide.
Elena Kuzmina quant à elle, était la parfaite jeune fille avec de très beaux mouvements de bras et un fantastique travail de pointes.
Adagio
Trois semaines après notre coup de foudre au Palais Garnier il était temps pour moi de confirmer (ou pas) mon impression sur Andreï Merkuriev.
Je dois dire que j’ai beaucoup aimé ce solo à mille lieux de ses tourbillonnements dans Don Quichotte.
C’était beau et touchant.
Grand pas de deux
Changement total de registre avec les deux solistes du ballet de Berlin. Ce pas de deux parodique était une vraie bouffée d’air frai.
Les danseurs étaient excellents aussi bien dans l’interprétation que dans la technique. Mine de rien, ils passaient sauts, pirouettes multiples et fouettés avec un brio qu’une partie du public n’a peut être pas remarqué tant ils étaient au service du comique de situation.
Un excellent moment et une bonne découverte que ce pas de deux.
Caravaggio
Les solistes du ballet de Berlin étaient présents en nombre et ont tous offert de très belles prestations.
Ce Caravaggio était fascinant et remarquablement bien interprété par un couple de danseurs totalement à l’unisson.
J’étais surprises que les applaudissements ne soient pas plus nourris (il est vrai que le public était assez froid).
Thaïs
Petit début de lassitude ? Fatigue de la journée qui arrive ?
Quoi qu’il en soit j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce pas deux que j’ai trouvé particulièrement long et pas spécialement intéressant.
Pourtant Lucia Lacarra était superbe. Elle se faisait soulever comme une plume par son jeune partenaire (qui malheureusement n’avait pas grand-chose d’autre à faire). Elle était la star !
Je suis contente de l’avoir vu en live mais reste persuadée que j’aurai plus apprécié ce pas de deux placé à un autre endroit dans un programme un peu moins long.
Canon
Pour commencer, un petit hommage à Jon Vallejo du ballet de Dresde qui c’est carrément fait évincer du programme du gala !
Il était pourtant bien présent sur scène aux côtés des frères Bubenicek.
J’ai beaucoup aimé cette pièces (et ses interprètes) qui respiraient la joie de vivre et de danser. Cela mettait du baume au cœur.
Petite question piège tout de même. J’espère que l’un de vous pourra me répondre. Où était Jiri, où était Otto ? De loin j’ai eu toutes les peines du monde à les distinguer !!
Les enfants du paradis
Ce passage m’a laissé une impression des plus étranges.
J’adore Isabelle Ciaravola et Mathieu Ganio et était plus que ravie de les retrouver dans ce gala mais je suis perplexe quant au choix du pas de deux.
C’est bien simple il n’était pas du tout comme cela dans mon souvenir !! Intercalé entre deux solos de Mathieu Ganio, le passage avec Isabelle Ciaravola apparaissait comme un souvenir dans la mémoire de Baptiste. Pourtant dans mon souvenir, il se présentait dans la continuité de l’histoire dans le ballet… J’ai d’abord pensé que la mise en scène avait été changée pour le gala mais il semble que les deux interprètes ai répété ce passage tel quel lors des rencontres du 26 mai dernier… Cela me rend curieuse de voir la reprise.
Autrement, les deux interprètes sont toujours aussi beaux et forment un magnifique couple de scène. Dommage que l’on n’ait pas pu les voir dans une pièce plus valorisante type Dame aux camélias, Roland Petit ou Roméo et Juliette…
Sortit de contexte, l’argument du pas de deux paraissait flou.
Don Quichotte pas de deux
On termine en beauté avec le pas de deux de Don Quichotte. Malheureusement Dimitri Gudanov n’était pas présent et a été remplacé par Andreï Merkuriev aux côtés d’Evgenia Obraztsova.
Je ne sais pas dans quel contexte c’est fait ce remplacement mais en tout cas les deux interprètes semblaient bien calés.
Andreï Merkuriev est un bondissant Basilo et on ne peut que regretter qu’il n’ait pas eu droit à une représentation dans le rôle titre lors de la tournée parisienne. Il ne déméritait pas à côté de certaines étoiles.
Evgenia Obraztsova était resplendissante en Kitri (la coiffure avec ces espèces de bouclettes par contre c’est pas possible !). Elle assuré techniquement et nous a gratifié d’une très belle série de fouettés.
Au final, un gala très intéressant, comme on aimerait en voir plus à Paris. Certains danseurs ou extraits ont été de belles révélations qui me feront getter de plus près la venue de certaines compagnies en France…