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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 20:30

Le concours de promotion de l’Opéra de Paris se poursuit avec aujourd’hui, les femmes.

 

Quadrilles

  1. Camille Bon Promue

    2. Claire Gandolfi

    3. Ambre Chiarcosso

    4. Caroline Osmont

    5. Camille de Bellefond

    6. Amélie Joannidès

La variation de la 6e fée n’a pas posé de problèmes majeurs aux quadrilles sans que personne ne brille particulièrement non plus.

Caroline Osmont a fait une très belle proposition en campant une vraie fée et non pas une Aurore comme certaines l’ont fait. Sa danse avait beaucoup de style et de vie. Sa libre était en revanche moins percutante.

Victoire Anquetil a fait une superbe imposée avant de malheureusement s’écrouler sur la libre. Dommage. Elle a un vrai potentiel.

Claire Gandolfi, classée 2e, a fait une très belle variation de La nuit de Walpurgis, vive et précise.

J’ai également adoré la Sylvia d’Amélie Joannidès. Je l’aurai vue plus haut dans le classement.

Eugénie Drion a également fait un beau concours avec notamment un pas de cinq très énergique et enthousiasmant. Je ne m’explique pas son non-classement.

Au final, le jury a fait la part belle à la jeunesse en promouvant la toute jeune Camille Bon. La jeune femme a montré de belles promesses. Une technique superbe et une belle présence. Son grand pas classique était nickel et à mille lieux de ce que nous avions vu chez la même classe l’an dernier.

 

Coryphées

 

  1. Alice Catonnet Promue

    2. Letizia Galloni

    3. Roxane Stojanov

    4. Sophie Mayoux

    5. Jennifer Visocchi

    6. Juliette Hilaire

La variation imposée de la Belle au bois dormant (1er acte) n’était pas des plus judicieux. Coupée de son contexte elle n’a pas grand-chose à offrir.

Alice Catonnet a tout de même réussi à créer une vraie atmosphère. Par ses gestes et ses regards, on voyait presque apparaitre la cour, les parents, les princes… Un joli travail.

Mais celle qui a dominé sa catégorie, c’est bien Letizia Galloni ! Elle était la seule à montrer un vrai bagage artistique. Sa danse comme ses interprétations sont matures et l’on sent qu’elle n’est plus à sa place chez les sujets. Sa domination était tellement évidente que l’on a cru un moment que sa chute ne la pénaliserai pas et n’empêcherai pas sa promotion.

Dommage que la direction ne soit pas passée par-dessus cette erreur.

On voyait mal qui en dehors de Letizia pouvait prétendre à la promotion cette année… Alice Catonnet est une jolie danseuse, j’espère qu’on aura plus d’occasion de la voir dans des rôles d’envergure.

 

Sujets

 

  1. Sae-Eun Park Promue

    2. Marion Barbeau

    3. Eléonore Guérineau

    Candidates suivantes non classées.

 

Passons tout de suite sur la déception : Héloïse Bourdon a raté son concours… Trop de pression ? Jour sans ? Nous ne le saurons sans doute jamais mais c’est vraiment dommage pour cette si belle danseuse…

 

Parmi les candidates restantes, Eléonore Guérineau a montré le plus de qualités (bien sûr ce n’est que mon avis). La danseuse a une technique superbe. Elle nous a offert une diagonale de sissonnes à couper le souffle en Dulcinée. Elle était la joie de vivre incarnée dans sa variation de Robbins. C’est une artiste intelligente et je trouve dommage de ne pas lui avoir donné sa chance.

 

Sae Eun Park a une technique phénoménale et elle m’avait scotchée l’année dernière dans la 2e variation d’Other Dances. L’une des plus belles variations que j’ai vue en concours.

Son choix de Paquita était un peu « petit joueur » et j’ai pensé à un moment qu’elle se tirait une balle dans le pied en la choisissant. Mais ce fût suffisant pour le jury. Sae Eun Park est une danseuse fiable. On pourra sans problème lui confier des rôles dans le futur à défaut d’avoir une étoile en puissance.

 

 

 

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 22:51

Pendant deux jours, la planète balletomane est en ébullition. La raison? Le concours annuel de promotion de l'Opéra de Paris.

Cette année encore, les danseurs se présentent devant un jury qui décidera de la suite de leur carrière en jugeant de leur habilité à passer au grade supérieur.

 

Commençons évidemment par féliciter tous ces danseurs qui ont été nombreux à se présenter, même dans les classes où tout semblait joué d'avance. La préparation du concours demande beaucoup d'investissement à un moment où la plupart des danseurs sont sur scène chaque soir et en répétition des ballets de fin d'année. Bravo encore à eux.

 

Quadrilles

1. Francesco Murat promu
2. Thomas Docquir promu
3. Axel Magliano
4. Chun-Wing Lam
5. Simon Leborgne
6. Isaac Lopes-Gomes

 

La variation imposée de Basilio a posé pas mal difficultés aux candidats et l'on sentait un fossé assez net entre les jeunes recrues qui maîtrisaient bien la partie technique et les plus anciens qui étaient plus à la peine.

Thomas Docquir a été l'une des belles surprises de la matinée avec un concours très équilibré et une technique affutée. Il était très à l'aise en Basilio et avait beaucoup de style dans la mazurka de Suite en blanc.

Mon deuxième chouchou était Simon Le Borgne, également très bon en Basilio avec des réceptions très nettes, et qui a montré sa maturité artistique avec le Rire de la lyre. Dommage qu'il n'ait pas été promu.

Mais pas de scandale non plus. Francesco Murat a fait un bon concours avec de magnifiques sauts dans sa variation d'Esmeralda.

 

Coryphées

1. Paul Marque promu
2. Pablo Legasa
3. Antoine Kirscher
4. Mathieu Contat
5. Yvon Demol
6. Mickaël Lafon

 

Le concours débute par une déception : Hugo Vigliotti, blessé, de passe pas. Souhaitons-lui un bon rétablissement. J'ai hâte de le revoir très vite sur scène.

La variation imposée de la Belle au bois dormant a été redoutable et a fait beaucoup de mal aux candidats. Au final seuls Pablo Legasa et Paul Marque s'en sont sortis sans difficulté. La suite du concours n'a fait que confirmer leur statut de favoris.

Chacun aurait pu passer sans que ce ne soit un scandale. Paul Marque récolte les lauriers de son excellente saison avec une promotion logique. Pablo Legasa passera l'année prochaine, j'en suis persuadée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sujets

1. Germain Louvet Promu
2. Marc Moreau
3. Jérémy-Loup Quer
4. Fabien Révillion
5. Yann Chailloux
6. Sébastien Bertaud

 

Nous y voilà, 8 variations lentes de Désiré à la suite... Vous allez me dire, c'est un belle variation. Oui mais coupée de son contexte et enchaînée huit fois, il faut un sacré talent pour se démarquer.

A cet exercice seul Sébastien Bertaud a fait une vraie proposition artistique. Il nous a raconté une histoire.

Globalement tous les sujets se sont sortis de la technique de la variation mais on aurait parfois aimé en voir un peu plus...

Nous avons en revanche eu droit à de belles propositions du côté des variations libres.

Rendons hommage à Allister Madin qui après sa blessure l'an dernier a enfin pu nous proposer sa variation de Speaking in tongues.

J'ai également beaucoup aimé l'enthousiasme de Fabien Révillon et la proposition toujours intéressante de Sébastien Bertaud.

Au final, vous l'aurez compris, j'aurais bien aimé voir Sébastien Bertaud promu. En plus d'une danse très élégante, il propose toujours des interprétations réfléchies et originales.

Germain Louvet était le grand favoris du jour et a été au rendez-vous. Il a fait un bon concours. Félicitations à lui.  

 

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27 septembre 2016 2 27 /09 /septembre /2016 12:06
Ouverture de saison

Hier soir l’Opéra de Paris inaugurait sa nouvelle saison. Une saison programmée par l’ancien directeur Benjamin Millepied mais géré par la nouvelle directrice Aurélie Dupont.

 

Alors que le grand public en avait été privé l’an dernier, le défilé faisait son retour dans une soirée ouverte à tous. Ce moment solennel est toujours très émouvant et impressionnant. Toute la compagnie se présente sous nos du plus jeune petit rat à la plus chevronnée des étoiles.

Au petit jeu de l’applaudimètre, Myriam Ould-Braham et Dorothée Gilbert ont reçu un bel accueil chez les filles. Du côté des garçons, Mathias Heymann et Matthieu Ganio ont été particulièrement encensés tout comme la ligne réunissant François Alu et Hugo Marchand.

 

Côté danse, nous commencions par In Creases de Justin Peck. Un ballet sympathique et bien dansé mais qui ne dépasse pas le stade du « c’est joli ». Vite vu, vite oublié, comme pas mal de ballets importés récemment. Peut être manquait-il un peu de peps.

 

On poursuit avec Blake Work I, la dernière création de William Forsythe. Un ballet assez sympathique et « fun ». Une ambiance fraiche et jeunes, à l’image de ses danseurs. Même si on la voyait trop peu, on y remarquait particulièrement Ludmila Pagliero qui était lumineuse et pleine de vie.

 

Après l’entracte, le niveau monte d’un (gros) ton avec la création de Crystal Pite. Le ballet est sans conteste le sommet de la soirée. Le genre d’œuvre qui mérite à elle seule de reprendre une place pour le programme. Crystal Pite a un vrai sens du mouvement de groupe et d’occupation de l’espace. Sa chorégraphie est la fois forte et fascinante, elle provoque l’émotion. C’est tout simplement beau.

 

La conclusion avec la pièce sans titre de Tino Sehgal arrive pour le moins comme un cheveux sur la soupe. J’avoue que cette pièce m’a laissé dans la perplexité la plus profonde, ne sachant pas vraiment s’il fallait en rire ou être consterné. À bien y repenser c’était un moment plutôt sympathique mais qui avait plutôt la forme d’un happening qui aurait plus eu sa place à un entracte où en ouverture de soirée. Placé là, après l’émotion du précédent ballet… le soufflet retombe carrément. On sort de la salle en se demandant ce qu’il vient de se passer. Avantage : la pièce aura le mérite d’interpeler et de faire parler !

Ouverture de saison
Ouverture de saison
Ouverture de saison
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25 juillet 2016 1 25 /07 /juillet /2016 16:09
3 belles Giselle à Garnier
3 belles Giselle à Garnier

Je profite de l’été pour rattraper mon retard dans les comptes-rendus.

 

Au cours du mois de juin, l’Opéra de Paris nous a offert l’un de ses plus beaux ballets et certainement l’un des meilleurs moments de la saison avec une reprise de Giselle.

 

La plupart des Giselle titulaires lors de la dernière reprise étant aujourd’hui à la retraite, cette nouvelle série s’annonçait prometteuse et riche en découvertes. Nous n’avons pas été déçus avec de belles distributions, souvent assez équilibrées et un ballet qui convient toujours aussi bien à la compagnie. Quel dommage de ne pas le reprendre plus souvent…

 

Je vais tenter de faire un petit compte rendu 3 en 1 en vous parlant des trois distributions vues : Gilbert/ Muntagirov, Guérineau/ Raveau et Ould-Braham/ Heymann.

 

On commence par Gilbert/ Muntagirov. C’est d’ailleurs drôle, en écrivant la phrase j’ai noté Giselle/ Mungagirov. Un lapsus révélateur ! Cette saison fût vraiment incroyable pour Dorothée Gilbert qui après une très belle Nikiya et surtout une superbe Giselle prouve qu’elle reste la très grande étoile de la compagnie. Ayant magnifiquement bien muri ces dernières années, elle met sa belle technique (qui a toujours été l’un de ses grands atouts) au service d’interprétations sensibles et réfléchies.

Sa Giselle est techniquement sans faille mais jamais ostentatoire. Tout ici sert son personnage, juste et émouvant. Elle est joyeuse, bondissante, touchante de naïveté au premier acte et assez bouleversante au second.

Dorothée était très bien assortie avec l’étoile du Royal Ballet Vadim Muntagirov. À les voir évoluer au deuxième acte, avec des gestes si précis et musicaux on se savait immédiatement en compagnie de deux grandes étoiles.

Un beau casting pour renouer avec le ballet ! Du côté des « second rôle » Vincent Chaillet était touchant en Hilarion même s’il m’a fait apparaitre le rôle comment vraiment secondaire. J’avais le souvenir d’un personnage plus présent dans le ballet. Valentine Colasante assurait avec autorité en Myrtha. Le pas de deux paysans était dominé par le bondissant François Alu qui aurait franchement mérité de danser le rôle titre.

 

Passons ensuite à la distribution « petits jeunes » avec Eléonore Guérineau et Arthus Raveau. La fille mal gardée d’Éléonore Guérineau était sans conteste l’un de mes meilleurs souvenirs de la saison passée. J’étais impatiente de la découvrir dans un rôle plus tragique. Etonnamment c’est dans l’acte deux qu’elle a le plus brillé. Son 1er acte était très bien mais aurait mérité au moins une représentation de plus pour mieux maîtriser le personnage. Son acte 2 en revanche était renversant et la sujet volait littéralement à 1m du sol. Cela fait vraiment plaisir de voir une danseuse qui « décolle » ! En dehors de cela, elle était superbe dans son interprétation et a largement dominé la distribution.

Arthus Raveau de son côté s’est montré un peu en retrait malgré un belle technique et une superbe série d’entrechats 6.

Héloïse Bourdon impressionne toujours autant par la qualité de sa danse. Dès ses premiers moments sur scène, elle avance, part en arabesque et tout est dit. Elle manquait en revanche peut être encore un peu d’autorité et j’aurai été curieuse de la revoir quelques représentations plus tard.

 

Enfin, on termine avec Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann. Certainement la représentation la plus équilibrée, celle où chaque personne est à sa place. Peut être pas la plus parfaite, mais celle où la magie opère. Et après tout c’est cela qui importe !

Myriam Ould-Braham semble née pour danser Giselle. C’est totalement elle. Elle amène toute sa personnalité dans ce personnage de jeune file fragile et romantique. Elle forme un couple délicieux avec Mathias Heymann et à les voir si heureux au 1er acte, on est loin de s’imaginer le drame prêt à se jouer.

Alors que Myriam n’est pas forcément une actrice très extravertie, j’ai trouvé sa scène de la folie la plus bouleversante de toute. C’était vécu, poignant. Elle a joué une Giselle dévastée par le chagrin plutôt que réellement folle et c’est ce genre d’interprétation qui me touche le plus.

Le second acte débute de manière stupéfiante avec une Hannah O’Neill qui ne touche plus le sol en Myrtha. Elle semble réellement glisser sur la scène et impose sa très forte présence sur l’ensemble de l’acte.

Le couple principal est toujours aussi beau et nous compte la plus touchante des histoires. Le quatuor est très bien complété par François Alu qui ramène Hilarion au centre de l’histoire. Son interprétation est comme toujours très juste et bien pensée.

 

Au final j’aurai bien du mal à choisir ma Giselle favorite entre Dorothée Gilbert et Myriam Ould-Braham. Les deux étoiles apportaient quelque chose de différent mais de très fort au rôle. Le partenariat Ould-Braham/Heymann reste extrêmement réussi. J’espère qu’on les reverra prochainement ensemble dans un grand classique même si la saison prochaine risque d’être un peu pauvre de ce côté.

3 belles Giselle à Garnier
3 belles Giselle à Garnier
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31 mars 2016 4 31 /03 /mars /2016 10:02
Roméo et Juliette (Baulac/Louvet)

La nouvelle série de Roméo et Juliette se poursuit à l’Opéra Bastille avec, mardi soir, une distribution pleine de fraicheur mettant en avant les jeunes espoirs de la compagnie.

 

Dans les rôles titres, Germain Louvet et Léonore Baulac. Les deux jeunes danseurs nous avaient déjà offert une répétition publique prometteuse qui donnait envie d’en voir plus. Germain Louvet apparaît un peu éteint au premier acte avec une très belle danse mais une personnalité qui se fait parfois un peu éclipser par ses partenaires. Il prendra de l’assurance au fil de la représentation et forme un très joli couple avec Léonore Baulac comme l’avait déjà prouvé leur partenariat sur Casse-Noisettes.

 

La première danseuse de son côté est une Juliette naturelle. Elle est formidable au premier acte avec un personnage très affirmé et déjà bien défini. Elle vit totalement son personnage de jeune fille forte et n’a pas de mal à embarquer le public. Le reste de la représentation est tout aussi séduisant et si elle est parfois un peu dans le sur jeu, son engagement est tel que l’on croit volontiers à son histoire. J’ai pour ma part été assez séduite et touchée par sa proposition.

 

Dans le reste de la distribution, Stéphane Bullion reste un formidable Tybalt. Tranchant, charismatique, parfois féroce, il est certainement le meilleur interprète du rôle à Paris.

Emmanuel Thibault est un Mercutio honnête mais il est bien difficile de passer après la tornade François Alu. Sébastien Bertaud quand à lui fait une nouvelle fois preuve de ses immenses qualités en donnant beaucoup de relief au rôle de Benvolio. Enfin Stéphanie Romberg est une formidable Lady Capulet, on ne s’en lasse pas !

 

La représentation marquait les adieux à la scène Pascal Aubin. Le danseur est venu saluer seul avant d’être chaleureusement applaudi par le corps de ballet.

Roméo et Juliette (Baulac/Louvet)
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24 mars 2016 4 24 /03 /mars /2016 17:04
Roméo et Juliette (Albisson/Ganio)

Samedi soir, l’Opéra Bastille accueillait la première représentation d’une nouvelle série de Roméo et Juliette. La majorité des interprètes de la dernière reprise étant aujourd’hui à la retraite ou non-distribués, cette reprise annonce des distributions intéressantes et riches en découverte.

 

En ce soir de première, Matthieu Ganio reprenait le rôle de Roméo qu’il avait tenu avec succès par le passé. L’étoile est toujours un interprète idéal, rêveur, romantique. Des lignes superbes et une danse ciselée.

Il forme un trio de haute volée avec François Alu (Mercutio) et Fabien Révillon (Benvolio). Le groupe d’amis est d’ailleurs la grande réussite de la soirée. Chacun est à sa place et sert son rôle avec justesse tout en se complétant.

 

Sobre et performant, Fabien Révillon fait des merveilles. François Alu de son côté enflamme une nouvelle fois la scène et le public avec sa technique virtuose mise au service de son personnage. Son Mercutio est très bien construit, drôle et tragique sur la fin. Voici un interprète hors norme qu’on se désole toujours de ne pas voir au firmament.

 

Du côté des Capulet, Amandine Albisson est une Juliette juvénile à la technique d’acier mais manque encore d’un petit quelque chose pour susciter l’émotion. Le 3e acte lui réservé. On est censé en sortir bouleversé mais ce ne fût pas le cas malgré son engagement évident. Le couple phare manque également un peu d’alchimie ce qui, il faut l’avouer, est assez gênant pour une telle histoire ! Ils dansent magnifiquement bien mais on peine à être touché.

 

Karl Paquette de son côté était un peu éteint en Tybalt. Certainement un jour sans pour le danseur d’ordinaire très charismatique. Stéphanie Romberg en revanche était une superbe Dame Capulet.

 

La production dans son ensemble est l’une des plus réussie de Noureeve. Même après une longue série il y a cinq ans, on se surprend à toujours découvrir des détails qui nous avaient échappé.

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3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 22:36
Benjamin Millepied quitte l'Opéra de Paris

La nouvelle a fait l'effet d'une petite bombe dans l'univers balletomaniaque. Annoncée comme une rumeur en début de soirée, l'annonce a vite été confirmée. Benjamin Millepied quitte ses fonctions de directeur de la danse de l'Opéra de Paris après une petite année à la tête de l'institution.

S'il semblait évident depuis le début que directeur ne resterait pas en poste sur du long terme, ce départ très précipité a pris tout le monde court.

La raison? Elle semble assez floue pour l'instant et pas sûr que la conférence de presse annoncée pour demain après-midi apporte un début de réponse.

Ce que l'on sait pour l'instant est que Benjamin Millepied c'est largement répandu dans la presse pour évoquer ses difficultés à gérer une institution dont la lourdeur administrative l'exaspérait. Il n'avait aussi pas que des amis au sein de la grande maison et une fois la lune de miel passée des divergences sont apparues.

 

L'annonce de l'arrivée de Millepied au sein de l'Opéra de Paris après vingt ans sous l'ère Lefèvre avait pourtant suscité un certain enthousiasme. Enfin un peu de fraicheur et de nouveauté avec une personnalité extérieure à l'institution. Un regard neuf pour faire changer les choses.

Ses premiers pas étaient d'ailleurs enthousiasmant avec une communication active et efficace, de bons projets et la mise en avant d'une nouvelle génération de danseurs. Les jeunes avaient leur chance lors des grands classiques, se créaient une expérience pour ensuite préparer l'avenir de la compagnie. On sentait un vrai enthousiasme dans le corps de ballet un peu endormi ces dernières années qui semblait véritablement revivre depuis une saison.

En cela Millepied aura apporté du bon à la compagnie. Il aura également braqué les projecteurs sur l'institution.

 

Le portrait n'en est pas idyllique pour autant. Avec une nouvelle saison pas vraiment enthousiasmante où les grands classiques sont mis de côté au profit des soirées mixtes qui ont vite lassées le public.

La mise en avant de la fameuse "génération Millepied" a laissé de côté de nombreux danseurs de talent attendant vainement une promotion, une nomination ou juste l'opportunité de se produire sur scène.

Surtout, la communication du directeur c'est vite enrayée avec un grand décalage entre les paroles et les actes. Le directeur veut remettre sur de bon rails cette vieille et poussiéreuse institution qu'est l'Opéra de Paris. La rendre accessible à tous et populaire. A côté de cela, les tarifs ne cessent d'augmenter, le traditionnel défilé du corps de ballet est privatisé et la fameuse "3e scène" s'impose comme un monument de prétention et d'élitisme.

Le fameux documentaire "Relève" était assez symptomatique du problème. On y voyait un directeur passionnant en studio, dans son rapport aux danseurs mais pêchant parfois par arrogance lorsqu'il critique le fonctionnement, l'école de danse... Le ballet de l'Opéra ne se limite pas à une vingtaine de danseurs interprétant ses chorégraphies et en cela le chorégraphe ne semblait pas vraiment à sa place.

 

La nomination de Benjamin Millepied à la tête du ballet apparait aujourd'hui comme un fausse bonne idée. Ou une occasion manquée. On voyait l'envie de faire, de bonnes initiatives mais aussi le décalage. La saison des ballets de Noël, le directeur l'a passée aux quatre coins du monde mais malheureusement pas beaucoup à Bastille ou Garnier pour observer ses danseurs.

La question de la succession va maintenant se poser. Suite au prochain épisode.

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18 décembre 2015 5 18 /12 /décembre /2015 14:00
Wheeldon/McGregor/Bausch

Face à la Bayadère de Bastille se tien une soirée Wheeldon/McGregor/Bausch à Garnier.

 

Un programme qui suscite surtout l’attention pour le Sacre du Printemps, véritable chef d'oeuvre qui fait toujours se déplacer les foules.

 

La soirée débute par Polyphonia de Christopher Wheeldon. Très populaire en dehors de nos frontières, le chorégraphe n’était pas (sauf erreur de ma part) au répertoire de l’Opéra de Paris.

Polyphonia est un ballet sympa, joli… On ne voit pas le temps passer pourtant il n’en reste pas un grand souvenir une fois sorti de la salle. Il fait un peu penser à tous ces ballets un peu anecdotiques que l’on voit régulièrement, joli mais c’est tout. Heureusement, il bénéficie d’excellents interprètes ! Les danseurs se donnent à fond et nous font passer un bon moment. Laura Hecquet forme un très beau couple avec Audric Bezard. Marine Ganio et Axel Ibot sont pétillants. J’ai adoré leur passage. On remarquait aussi les très belles Lydie Vareilhes et Alice Catonnet à la présence forte, chacune dans leur style.

 

On continue avec Alea Sands de Wayne McGregor qui débute avec un effet de scénographie très surprenant et original. Le meilleur moment du ballet car il faut bien dire que l’on tombe dans l’ennui total les vingt minutes suivantes… Malgré d’excellents interprètes je n’ai absolument pas compris l’intérêt de cette pièce dans laquelle il ne se passe pas grand chose. La chorégraphie n’est pas hyper inventive et l’on se lasse vite. Dommage.

 

La soirée se termine par le formidable Sacre du Printemps de Pina Bausch. Un ballet extrêmement puissant qui laisse sans voix. Les mots semblent faibles pour le décrire. Il faut le voir !

Placée à l’amphithéâtre, j’ai bien plus apprécié les ensembles que lors de ma dernière vision.

Eleonora Abbagnato qui était l’élue hier soir se plonge totalement dans son rôle qu’elle incarne avec énormément de violence mais aussi beaucoup de sensibilité.

On remarquait également particulièrement Alice Rennavand. Je regrette bien ne pouvoir voir son élue.

Le ballet reste néanmoins une chorégraphie d’ensemble ou chacun réussi à trouver sa place.

Wheeldon/McGregor/Bausch
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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 09:30
La Bayadère (Ould-Braham/Alu/Giezendanner)

Le 10 décembre était LA représentation à ne pas manquer pour cette nouvelle série de Bayadère. Le public d’habitués c’est d’ailleurs déplacé en masse et l’on sentait dans la salle une électricité rare.

 

La raison ? Tout d’abord le retour de Myriam Ould-Braham qui après une Fille mal gardée écourtée en juillet retrouvait le devant de la scène sur un ballet en trois actes après une longue absence. Ensuite la prise de rôle de François Alu, danseur prodige de la compagnie qui semblait fait pour interpréter Solor.

 

Ce couple assez étonnant s’est révélé très efficace. La frêle ballerine et le viril guerrier. Parfait pour Solor et Nikiya. Ils étaient littéralement fou amoureux au premier acte et nous ont gratifié d’un pas de deux touchant où la complicité était visible.

 

Myriam Ould-Braham est une bayadère superbe d’émotion et de retenue. Ses mouvements de bras sont d’une grâce infinie, particulièrement au premier acte et dans sa fameuse variation du serpent. Elle choisi une interprétation sobre mais juste avec une émotion toujours présente et des intentions lisibles. On l’a sentie un peu fatiguée sur le troisième acte mais gageons qu’en fin de séries ces soucis seront envolés.

 

Face à elle François Alu s’envole littéralement vers les étoiles. On connaît sa technique superlative mais il a trouvé avec Solor l’un des rôles qui le met le plus en valeur. Il peut vraiment « lâcher les chevaux » mais n’oublie jamais son personnage et se distingue (comme lors de ses précédentes prises de rôles) par des interprétations réfléchies. On le voit toujours en scène, même lorsqu’il ne danse pas. L’acte 2 était un véritable festival et il est tellement plaisant de voir un danseur capable d’accomplir de telles choses à l’Opéra de Paris. On a longtemps cherché des étoiles brillantes, on en a une sous les yeux.

 

Un petit mot également sur Charline Giezendanner qui, si elle n’a pas le brio d’Hannah O’Neill, a fait honneur au rôle de Gamzatti. Son interprétation a bien évolué depuis la première reprise et sa scène de la confrontation était très réussie. Peut être manque-t-elle un peu de confiance mais il n’y a pas de raison car sa technique est tout à fait solide et ses variations/coda très bien tenues.

 

Emmanuel Thibault est une idole dorée tout à fait surprenante et toujours agréable à voir. Mention spéciale pour le trio d’ombres (Aubane Philbert, Mélanie Hurel et Valentine Colassante) très réussi hier.

 

Le moins que l’on puisse dire c’est que la salle était chauffée à blanc. Le public a longuement manifesté son enthousiasme à chaque fin de variation et au tombé de rideau. Un vrai public de nomination. Aussi voir les lumières se rallumer après un tel triomphe laissait un petit sentiment d’inachevé. Et beaucoup de questions. Comment Benjamin Millepied peut-il se passer d’un tel danseur parmi ses étoiles ? Qu’on apprécie ou pas son style, il est de ces danseurs dont on ne peut nier le talent et l’impact.

Espérons que le sacre viendra plus tard sur la série. Bien que déçue de ne pas y assister je m’en réjouirai.

La Bayadère (Ould-Braham/Alu/Giezendanner)
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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 10:04
La bayadère (Gilbert/ Heymann/ O'Neill)

Quinze jours après tout le monde, il était temps de remettre les pieds à Bastille pour découvrir cette nouvelle série de Bayadère.

La dernière série était en dent de scie avec beaucoup de blessures et apparemment une mauvaise préparation. La série encore précédente se déroulait à Garnier et c’était bien sympathique.

 

La Bayadère est un ballet dont on ne se lasse jamais vraiment. Les décors et costumes sont superbes et les personnages offrent de beaux moments de bravoure aux interprètes tout en permettant aux demi-solistes et au corps de ballet de briller.

 

Lundi 7 décembre, Dorothée Gilbert, Mathias Heymann et Hannah O’Neill étaient aux commandes. Trois des meilleurs techniciens de l’Opéra qui annonçaient un beau moment de danse. Au final si les trois interprètes étaient superbes séparément, on peinait à voir émerger une alchimie dans le trio. Les pas de deux Gilbert/Heymann étaient très beaux mais il manquait ce petit truc en plus pour vraiment nous emporter.

 

Dorothée Gilbert n’en fini pas d’étonner. On la connaissait grande technicienne et interprète fraiche et dynamique. Elle présente depuis un certain temps des interprétations plus profondes et matures. Sa Nikiya était superbe en tout point. Des équilibres à n’en plus finir, des bras magnifiques et surtout un jeu sensible et très juste. Elle était en cela un peu en décalage avec ses partenaires à l’interprétation plus basique.

La rencontre Nikiya/Gamzatti semblait d’ailleurs illustrer la raison pour laquelle distribuer de jeunes danseuses sur le rôle de la princesse (rôle plutôt tenu par des étoiles ou premières danseuses) n’est pas forcément pertinent.

Hannah O’Neill est d’une beauté à couper le souffle et n’a pas d’effort à faire pour nous faire croire qu’elle est une vraie princesse, mais son jeu c’est révélé assez limité, offrant peu de répondant à Dorothée Gilbert qui était pourtant très juste.

 

Heureusement le deuxième acte était là pour nous offrir un feu d’artifice de technique et de style. Hannah O’Neill y était souveraine, dominant largement l’ensemble avec une variation très enlevée et une coda du tonnerre. Elle éclipsait totalement son Solor qui faisait quelque peu pâle figure à côté de ces deux femmes fortes.

Arrive ensuite la bouleversante variation du serpent de Dorothée Gilbert. Décidément, les femmes ont le pouvoir ce soir.

 

Le troisième acte est (comme souvent) marqué par l’excellent corps de ballet féminin. Une envoutante descente des ombres, trois jolies petites solistes (mention spéciale à Eléonore Guérineau) pour un moment magique afin de bien conclure la soirée.

La bayadère (Gilbert/ Heymann/ O'Neill)
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