Hier soir tenait au Palais Garnier la première représentation de la soirée mixte Teshigawara/Brown/Kylian. Au programme une création et deux reprises. Rien de bien excitant sur le papier mais on n'est jamais à l'abris d'une bonne surprise...
La soirée s'ouvre donc avec une création de Saburo Teshigawara, Darkness is Hiding Black Horses. Alors à quoi s'attendre avec cette nouvelle pièce? Et bien pas à grand chose. Aurélie Dupont se déplace au ralenti, Nicolas LeRiche va plus vite, Jérémie Bélingard fait le tour de la scène tout vouté. Puis Jérémie Bélingard part se faire cuire un œuf hors scène pendant un quart d'heure et Aurélie Dupont et Nicolas LeRiche commencent à danser... un peu. Ils tournent en rond au milieu des geysers, vont d'un bout à l'autre de la scène en faisant des ports de bras. Ah Jérémie Bélingard revient! Mais aussi peu intéressé que nous par ce qu'il se passe sur scène, il ne reste que 30 secondes.
Cette création de Teshigawara n'est pas la meilleure ou la pire qu'il nous ai été donné de voir à l'Opéra de Paris. Elle ressemble juste à beaucoup d'autres choses qui nous on déjà été présentées. Ces pièces avec plus de déplacements que de vraie danse, une musique (pardon des éléments sonores) que l'on semble nous rabâcher à chaque nouvelle création "contemporaine un peu intello". On ne peut que rester dubitatif à voir des danseurs de la trempe des 3 étoiles en présence se satisfaire de danser ce genre de pièce. Je me demande quel intérêt ils en retirent.
Au final Darkness is hiding black horses connaîtra sans doute le même destin que bien d'autres. Dès le lendemain il n'en reste pas grand chose (si ce n'est ce puissant souvenir d'ennui), dans 2 mois on l'aura déjà oublié.
On passe ensuite à un ballet de Trisha Brown, Glacial Decoy qui apporte un peu de fraicheur après l'austérité intellectualisée de Teshigawara. La pièce était fraiche et sympathique même si elle ne transporte pas plus que cela. Elle est très bien servie par ses interprètes et est suffisamment brève pour que l'on ne s'ennui pas. Difficile pourtant de se passionner pour une œuvre sans musique. Pour m'accrocher plus de 10 minutes il me faut au moins quelques notes!
A l'entre acte on aurait presque tendance à vouloir rentrer chez soi (ce que certains on fait d'ailleurs). Ce serait manquer le seul véritable intérêt de cette soirée, Doux Mensonges de Jiri Kylian. L'avantage avec Kylian, c'est que l'on est rarement déçu. Doux mensonges possède une vraie personnalité, une cohérence. La pièce est vivante et ses quatre formidables interprètes aussi. On est tout de suite happé par cette atmosphère entre ombre et lumière. Mais surtout, on voit de la danse! Des mouvements travaillés, fluides. Cette pièce est pleine (en opposition au relatif vide de la première) et dégage une vraie émotion qui avait jusqu'à présent été absente de la soirée.
En conclusion, ce triple bill contemporain est un programme assez dispensable. N'en déplaisent aux communicant de l'Opéra de Paris qui n'ont de cesse de s'auto congratuler sur leur compte Twitter tout en remerciant la directrice de la danse. Alors certes j'imagine que c'est un programme qu'il fait bon genre d'aimer. Pour ma part de me ennuyée à mourir pendant une heure, me demandant bien si d'autres trouvaient un intérêt quelconque dans ces pièces ainsi que ce que mes voisins étranger devaient penser de "la plus grande troupe de ballet du monde". La soirée ne vaut au final pour sa troisième et superbe œuvre que j'aurai pris plaisir à revoir si elle n'était pas accompagnée des deux autres (oui je pourrai ne venir qu'à l'entre acte mais cela me fait mal de payer une place pour 1/3 de soirée).
La semaine prochaine c'est le concours de promotion! Si une bonne âme a envie de m'offrir une place, je lui offre une guimauve enrobée de chocolat (c'est ce que j'ai de plus précieux)! Sinon je vais tout de même essayer d'y assister. Souhaitez-moi bonne chance! Quoi qu'il arrive je vous ferai un beau commentaire des résultats le soir même!