Après tous ces Don Qucihotte, il est temps que se tourner vers Garnier et la soirée Forsythe. Une soirée attendue avec impatience et qui tient en grande partie ses promesses.
Le rideau s’ouvre sur In the middle somewhat elevated, l’un des grands chefs d’œuvres de Forsythe. Il faut bien le reconnaitre, la pièce est hyper efficace. C’est rapide, précis, offrant à tous les danseurs une chance de briller. La musique emporte facilement et on ne voit absolument pas le temps passer. On peut reprocher aux danseurs de l’Opéra une interprétation une peu sage mais il ne faut tout de même pas bouder son plaisir. Dans le groupe on remarquait tout particulièrement Axel Ibot, Sabrina Mallem et Eleonore Guérineau même s’il faut mentionner l’ensemble des danseurs pour leur engagement.
Changement total d’ambiance par la suite avec O Zlozony O composite de Trisha Brown. La pièce malgré sa poésie m’avait laissé l’an dernier un sentiment profond d’ennui. Pourtant dès les premières secondes c’est la fascination qui domine avec une Aurélie Dupont en apesanteur tournoyant dans les bras de ses deux excellents partenaires Nicolas LeRiche et Jérémie Bélingard. Mais en dépit de tout le talent des 3 étoiles, passés les premiers instants c’est bien l’ennui qui reprend ses droits. J’ai beau m’accrocher, impossible de me passionner pour ce ballet.
Après l’entre acte, place à la découverte avec Woundwork et un quatuor d’étoiles, Hervé Moreau, Agnès Letestu, Nicolas LeRiche et Isabelle Ciaravola. La pièce est assez courte mais pas désagréable. Elle doit je pense beaucoup à ses interprètes mais mérite d’être revue pour pouvoir appréhender tous les détails (pas facile de regarder les deux couples évoluer en même temps sur une chorégraphie différente !).
On termine en beauté avec Pas/Part, véritable concentré d’énergie ! Les interprètes sont absolument formidables et mériteraient d’être tous cités. J’ai particulièrement remarqué la fraicheur de Laurène lévy, Juliette Hilaire absolument lumineuse, Jérémie Bélingard toujours fascinant et Sébastien Bertaud digne des meilleurs solistes dont la présence parmi les coryphées reste toujours un mystère...