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11 décembre 2014 4 11 /12 /décembre /2014 13:16

 

Lors de sa création, la Source avait suscité l’enthousiasme du public. Enfin un ballet classique inédit ! De beaux costumes, une histoire sympathique… Tout était là. Les distributions étaient aussi excellentes avec toutefois une difficulté à trouver un quartet de rôles principaux idéaux. Il y avait l’hallucinant Mathias Heymann en Zaël, la douce Myriam Ould-Braham en Naïla, les charismatiques Isabelle Ciaravola et Laura Hecquet en Nourreda, mais jamais tout le monde en même temps !

 

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Hier soir on ne c’est pas approché loin de la distribution idéale avec Muriel Zusperreguy, François Alu, Eve Grinzstajn et Allister Madin. Sur le papier, ça faisait envie. Et les échos dithyrambiques des premiers spectateurs aussi.

 

Pour parler du ballet en général, c’est un vrai bonheur que de retrouver cette Source. Les costumes scintillent, les décors me semblent plus adapté et mystérieux qu’il y a 3 ans (un effet d’éclairages ?). Le corps de ballet est au top et chaque danseur apparaît comme totalement investit et heureux de danser. Il se dégage de la force des danses de caractère et de la douceur et sérénité des nymphes.  

 

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La Source est une histoire touchante et bien racontée. On sent toujours quelques longueurs à la fin du deuxième acte (c’est bon donne là ta fleur !) mais lorsque c’est sublimé par les interprètes cela passe tout seul.

 

Hier soir nous avions donc droit à une distribution inédite et vraiment enthousiasmante. Allister Madin ouvre le bal en lutin facétieux. Il virevolte et s’amuse visiblement beaucoup. Le rôle est très valorisant mais il faut pouvoir l’assumer et le sujet se débrouille comme un chef créant tout de suite une connivence avec le public.

 

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Autre rôle titre masculin qui paraissait bien moins valorisant à la création : Djemil. Hormis Josua Hoffalt, difficile de trouver un interprète réussissant à bien caractériser le personnage tout en assurant la technique exigeante. Cette année c’est François Alu qui se met dans la peau du chasseur et comme souvent les mots manques pour décrire sa prestation. C’est juste du bonheur ! Le plaisir de voir une danse si enthousiasmante avec des pirouettes qui n’en finissent plus, des réceptions nettes et des sauts qui défient les lois de la gravité. Plaisir aussi d’être face à un personnage réfléchi et cohérent. On loue souvent le premier danseur pour sa technique mais il serait dommage de ne pas préciser que c’est interprète inspiré et surprenant. Son Djemil possède une belle sensibilité et beaucoup de subtilité. Surtout l’histoire qu’il nous raconte et les émotions qui le traverse sont limpides. La trame de l’histoire s’éclaire d’un coup.

 

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Il trouve dans ce domaine beaucoup de répondant chez Eve Grinsztajn formidable Nourreda. La première danseuse a toujours été très bonne actrice et réussi à composer avec toutes les facettes du personnage au point de positionner Nourreda au centre de l’intrigue ce qui ne m’était jamais apparu clairement avant. C’est elle l’héroïne de l’histoire et on ne qu’être ému par son destin. Prisonnière des hommes, elle se fait échanger comme un objet. Vendue par son frère à un homme rude qu’elle doit séduire tout en composant avec les autres femmes du harem. Puis rejeté, abandonnée. Seul Djemil l’aime vraiment et lui offrira la liberté. Eve Grisztajn passe admirablement de la profonde mélancolie à une séduction de façade, puis l’abattement mais aussi l’espoir.

Voilà une artiste splendide qu’on aimerait voir plus distribuée (mais je le dis à chaque fois !).

Elle compose un joli partenariat avec François Alu et leur couple est vraiment l’élément central de l’histoire.

 

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Pour les aider, Muriel Zusperreguy est une très jolie Naïla. Elle possède un charme juvénile qui fait merveille dans ce type de rôle. Actrice subtile, elle aussi réussi à se sortir de la palette d’émotion dévolue à son personnage et son destin tragique n’en n’est que plus émouvant.

 

Du côté des rôles secondaires, Yann Saïz compose un formidable Khan, très autoritaire et excellent partenaire. Le duo Khan/ Naïla est toujours un grand moment du ballet. Audric Bezard de son côté manque peut être un peu d’autorité en Mozdoc. Si sa danse ne souffre d’aucun défaut, il lui manque peut être un peu de tranchant. Il sera certainement plus à son aise en Djemil. Je suis impatiente de le découvrir dans ce rôle.

 

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Petite mention spéciale aussi aux 4 elfes virevoltant avec bonheur au milieu des tableaux. Tant d’enthousiasme ça fait plaisir !

 

 

Avant de nouvelles représentations de la Source, on se retrouve dès la semaine prochaine pour Casse-Noisette !

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