Dans la violente bagare pour obtenir des places pour cette nouvelle série de Bayadère, j'avais réussi à me sortir de la mêlée avec une seule et unique place ... pour le 2 juin.
J'ai pu récuper deux invitations par la suite mais cette Bayadère du 2 juin était ma seule "vraie" représentation. Celle pour laquelle j'avais failli perdre un bras, et mes nerfs!!
J'étais folle de joie d'être tombée sur la distribution Moussin/Bullion. Très curieuse de voir comment le premier danseur pourrai se sortir de ce rôle si difficile.
Dès le premier acte, les deux danseurs nous montrent de très belles choses. Ils ont une vraie complicité dans leur pas de deux. Et les portés sont au delà de tous superlatifs.
Stéphanie Romberg campe une très bonne Gamzatti. C'est la seule qui a un mouvement de recul lorsque son père lui annonce ses fillancailles à un homme qu'elle ne connait pas. La confrontation avec Nikiya reste l'un de mes moments favoris.
Le deuxième acte est magnifique, fastueux avec l'impressionnante idole (très très) dorée d'Emmanuel Thibault. Il a une gestuelle tout à faire particulière qui m'a beaucoup plue. On sent que c'est son rôle. Il le maîtrise d'un bout à l'autre.
Sabrina Mallem est toujours aussi enthousiasmante en danseuse indienne et Aubane Philbert charmante en Manou.
Les quatres petites danseuses en bleus étaient complètement syncrones hier, magnifique!
Stéphane Romberg a montré quelques limites technique ce qui n'était assurément pas le cas de Stéphane Bullion qui fût le héro de la soirée. Il a dominé sa distribution d'un bout à l'autre.
Delphine Moussin fut parfaite dans sa variation du serpent avec des ralentits impressionnants dans les cambrés qui donnaient une atmosphère toute particulière à sa prestation.
Au troisème actes se sont les ombres qui tirent la couverture sur elles. Leur première apparition a déclenché une ovation. Il a fallu un long moment avant que le représentation ne reprenne son court. Dans les 3 ombres solistes Charline Giezendanner se distingue particulièrement dans la deuxième variation.
Stéphane Bullion a une nouvelle fois dominé l'acte. Partenaire attentif pour Delphine Moussin il a aussi réaliser une performance magnifique dans la si difficile variation du 3e acte. Tout est passé sans difficulté apparente.
C'est à ce moment là que je me suis dis qu'il était en train de se passer quelque chose. C'était le bon moment pour lui. Il fallait le nommer après une si belle prestation. Il a su allier la technique, l'interprétation, l'émotion... et c'est ça qu'on demande à une étoile!
A la fin du ballet le public est conquit. Les rappels se succèdent jusqu'à ce que le rideau semble ne plus vouloir se relever. Lorsqu'il le fait finalement Nicolas Joel et Brigitte Lefebvre sont sur scène. Silence complet dans la salle. Pus de toux intenpestive, plus de murmure. M. Joel se met à parler, tente de ménager un suspense mais tout le monde sais déjà quel sera l'issue de la soirée!!
Lorsque le directeur de l'Opéra de Paris annonce la fameuse nomination la salle éclate en bravo. L'ovation sera longue et Stéphane très ému.
C'est l'un des plus beau moment auquel j'ai assisté à l'Opéra.
Je suis consciente d'avoir eu une chance incroyable. Depuis le début j'admire énormément Stéphane Bullion et Isabelle Ciaravola. Les avoir vu danser ensemble était un cadeau. Avoir pu assister à leur 2 nominations... je n'ai même pas les mots pour le décrire!!
Je suis en plus ravie que Stéphane ai été nommé ce soir-là. Il a vraiment fait quelque chose de particulier. C'était LA bonne représentation pour le nommer. Avant il n'était qu'un très bon premier danseur. Hier (et apparemment samedi) il a dansé comme une étoile...