Puisque tout le monde en parle il est temps pour moi aussi de revenir sur la venue du Bolchoï à Paris avec Illusions Perdues d’Alexeï Ratmansky.
Que dire sur le ballet en lui-même ? J’aime toujours découvrir de nouvelles œuvres et en particulier dans le répertoire classique, neo-classique, aussi j’étais assez curieuse malgré les échos partagés des premiers spectateurs.
Et il faut bien avouer que les 30 première minutes font assez peur. Lenteur, longueurs… on ne voit pas l’acte se terminer avec en prime une musique assez désagréable à l’oreille. Pourtant ce ballet aurait tout pour plaire. Une belle histoire (je parle de l’argument en lui-même, pas de l’adaptation du livre), de beaux décors et costumes, de grands danseurs… Mais il manque l’essentiel. Des moments marquants. La chorégraphie se déroule, les décors changent, l’histoire est limpide et pourtant un sentiment d’ennui parcours l’œuvre.
C’est beau, sympathique mais on n’en retient au final pas grand chose si ce n’est que ce ballet aurait pu être beaucoup plus que cela.
L’entrevue de Coralie et Lucien dans la chambre de ce dernier aurait pu être un grand pas de deux romantique, la dernière apparition de Lucien (qui conclue tout de même le ballet), une variation évoquant son désespoir… Oui, il m’a définitivement manqué quelque chose.
Le ballet ne manque toutefois pas de charme et l’ambiance du vieux Paris est bien retranscrite. Les scènes de ballet dans le ballet très plaisantes (en particulier la Sylphide).
Reste aussi les interprètes. Le Bolchoï est une grande compagnie avec de grands danseurs et il est toujours un privilège de les voir évoluer sur scène. On sent beaucoup de conviction et d’envie dans la troupe quelle que soit la qualité de ce que l’on leur donne à danser. Evgenia Obrastzova était comme à son habitude lumineuse avec une danse d’une pureté et d’une grâce magnifique. Ekaterina Krysanova offre un très bon parallèle avec une danse vive, précise et beaucoup de caractère. Le héro de la soirée reste néanmoins David Hallberg, danseur super que je regrette de n’avoir pu voir dans la Belle en décembre. Techniques, lignes, implication, jeu, il porte le ballet avec force et conviction.
Après le Bolchoï on passe à deux autres compagnie. Ce week end, une grande partie de la blogosphère française se délocalise à Londres pour deux jours de Corsaire et Giselle avec English National Ballet et le Royal Ballet. À moins de trouver un réseau wifi là bas il n’y aura pas de tweets du week end mais un bon compte rendu après ! Et pour patienter, vous pouvez relire mes impressions sur ma première rencontre avec le Royal Ballet il y a quelques mois.