La nomination d’Amandine Albisson survenue hier à l’issue d’une représentation d’Onéguine a suscité pas mal de débats.
À mon tour de donner quelques impressions.
Je me rappelle encore de la première fois que j’ai remarqué Amandine Albisson sur scène. C’était lors d’un concours de promotion en 2007. Elle était quadrille et n’avait pas été promue. Aujourd’hui je ne me rappelle plus de qui était passé mais je me rappelle bien de cette toute jeune danseuse qui démontrait déjà une forte personnalité et une grande présence sur scène. Sa non promotion avait été pour moi une grande incompréhension.
Depuis elle a fort heureusement été promue, a dansé pas mal de seconds rôles où elle a toujours su faire la différence de part ses grandes qualités techniques et encore une fois sa personnalité affirmée. Sa promotion de première danseuse lors du dernier concours était tout à fait logique. Elle a un tempérament de soliste cela ne fait aucun doute. Elle fait partie des futures étoiles de la compagnie, c’est certain.
Si je regrette souvent que l’on nomme les étoiles trop tard, il serait un peu hypocrite de dire que cette fois on l’a nommée trop tôt. Avoir une jeune étoile est une bonne chose et si je me rappelle bien Dorothée Gilbert avait à peu près son âge lors de nomination.
Mais il y a une différente entre nommer une étoile jeune et la nommer au bon moment.
Je n’ai pas vue Amandine dans Onéguine et me garderai donc bien de parler de sa prestation toutefois il est dommage de voir une étoile apparaître alors même qu’elle n’a pas totalement convaincue le public. Je rester persuadée que ce rôle n’était pas un cadeau à lui faire et qu’il aurait été bien plus pertinent de la nommer sur un grand classique où elle aurait pu mettre ses qualités en valeur ou sur Notre-Dame de Paris qui aurait parfaitement collé à sa personnalité. Là le public aurait pu voir pourquoi il fallait la nommer elle et pas une autre.
Cette nomination apparaît donc comme en demi-teinte alors que si elle avait eu lieu à un autre moment (surtout sur un autre rôle) elle aurait pu être une belle fête.
Et puis il reste cette impression désagréable que Brigitte Lefèvre essaye à tout prix de blinder les postes d’étoiles avant son départ en nommant à tort et à travers des danseurs qui certes le méritent, mais dans la précipitation et sur de mauvais rôles ce qui ne laisse pas au public l’occasion d’apprécier pleinement cette consécration. Deux étoiles en trois mois c’est tout de même beaucoup.
Dommage que la future ex-directrice n’ai pas pris conscience que son départ aurait eu beaucoup plus d’impact (et lui aurait permis de redorer un peu son blason) si elle n’avait effectué qu’une, à la limite deux, nominations vraiment marquantes et significatives pour l’avenir de la compagnie (suivez mon regard).
Quoi qu’il en soit bravo à Amandine Albisson. J’espère qu’elle va maintenant être distribuée intelligemment et aura l’occasion de prouver qu’elle mérite son titre (ce qui est le cas !)