Avec beaucoup de retard, voici un retour sur la représentation des Enfants du Paradis du 1er juillet dernier réunissant Eve Grinzstajn et Bruno Bouché.
Près de trois ans après sa création, ce ballet qui voit sa première reprise au Palais Garnier vieillit plutôt bien. Evidemment ce n’est pas un grand chef mais on réussit toujours à y passer un agréable moment quels qu’en soient les interprètes.
J’aime ce concept de théâtre dans le théâtre et surtout le fait d’utiliser toutes les possibilités du Palais Garnier avec l’accueil en fanfare dans les escaliers, le spectacle de l’entre acte, les danseurs qui se baladent dans la foule où encore le fait de les positionner parfois dans les loges (même si question visibilité c’est pas toujours le top !).
Ce vendredi soir était donc l’occasion de découvrir un tout nouveau couple (pour ma part).
Eve Grinzstajn campe une Garance très séduisante et séductrice. Je ne sais pas pourquoi, je l’imaginais plutôt dans une interprétation romantique mais elle a joué à fond le jeu de la femme fatale. Une femme pleine de caractère qui malheureusement n’évolue pas tellement au fil du ballet. Je l’ai beaucoup aimé dans tout le premier acte (le passage dans la taverne notamment). Même perdue au milieu de la foule, il était difficile de ne pas la remarquer. Au deuxième acte sa résignation dans son mariage avec le compte n’était pas assez forte. Elle semblait presque en colère contre lui, toujours à l’envoyer paître dès qu’il s’approchait d’elle. La belle Eve a néanmoins réussit à être touchante dans son dernier pas de deux avec Bruno Bouché. Les deux danseurs s’accordaient très bien.
Pour sa part, le sujet campe un Baptiste assez intéressant. Il joue beaucoup sur la solitude et la tristesse du personnage. Cela ressort dans ses pantomimes, moins drôles que celles des autres titulaires du rôle (pour ceux que j’ai vu). Il traine une mélancolie tout au long du ballet ce qui n’est pas désagréable mais à tout de même tendance à nous filler un peu le cafard !
Karl Paquette quand à lui se révèle comme l’une des meilleure surprise de ce ballet. Frederick Lemaître lui va à la perfection. Il est drôle, juste, et surtout montre technique irréprochable lors de la partie ballet dans le ballet au début du deuxième acte. Vraiment il va me faire regretter tout ce que j’ai dis sur lui cette saison !
Du côté des seconds rôles, du très bon également. Aurélia Bellet est une superbe ballerine avec beaucoup de style et qui rayonne sur scène. Nolwenn Daniel m’a bien plu en Desdemone, plus même que Miteki Kudo.
Aurélien Houette campe un excellent compte. Il est poignant lorsqu’il se fait humilier par Garance. Son combat avec Lacenaire est très fort. Le sombre dandy était interprété par un Stéphane Phavorin très inspiré. Son personnage est décalé, intriguant, limite inquiétant. Il se place parmi mes interprètes favoris du rôle.
Mélanie Hurel a hérité du rôle bien ingrat de Nathalie et n’a malheureusement pas réussit à lui donner beaucoup d’épaisseur. En attendant de voir Clairemarie Osta, seule Muriel Zusperreguy a pour l’instant été convaincante dans ce rôle.
Le week end prochain s’annonce chargé avec pas moins de deux représentations. Tout d’abord, la découverte d’Agnès Letestu et Stéphane Bullion dans les rôles titres, puis le retour du couple Ciaravola/ Ganio, cette fois avec les décors !
Les comptes rendus arriveront dans les jours qui suivent !